Chapitre 17 - Erin

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Je tourne en rond dans se chalet depuis 2 jours. Pourquoi je me cache de toute façon? C'est un connard, je le savais déjà, je n'aurais pas dû être étonnée et surtout je suis sûre qu'il ne me cherche même pas. Ce mec est trop égoïste pour penser à quelqu'un d'autre que lui. Décidée, je regroupe mes affaires dans mon sac et remets de l'ordre dans le logement que Karl m'a trouvé avant de partir.

Je suis en train de terminer la vaisselle quand j'entends du bruit dans la forêt. Mon cœur s'emballe, des images horribles me reviennent et me glacent le sang. La peur s'insinue en moi et je me fige. Quand les gons grincent légèrement alors qu'on ouvre la porte en douceur, je prends le couteau que j'étais en train de laver en main, prête à me défendre.

Même si je ne l'entends pas, je le sens approcher, mon corps en alerte je me tiens prête à le dégommer. Quand sa main se pose sur ma hanche je me retourne brusquement, le bras en l'air, la pointe de mon couteau vers lui. Son poing me stoppe en une seconde, s'enroulant autour de mon poignet et je laisse échapper un cri de surprise en découvrant Jake. Mon corps entier tremble et je me sens à nouveau ridicule. Pourquoi j'ai pensé que Jimmy m'avait retrouvé? Il est en prison, il ne peut plus rien me faire. Mon trop plein d'émotion s'écrase sur mes joues alors que mes doigts lâche le couteau qui tombe à nos pieds dans un bruit sourd.

— On va revoir deux trois trucs d'auto défense mon ange.

J'ai le souffle coupé et n'arrive plus à remettre de l'ordre dans mes idées. C'est quand je sens un liquide chaud sur mon bras que je sors enfin de ma torpeur et découvre sa main en sang qui goutte sur mon bras qu'il tient toujours.

— Qu'est ce que tu as fait?

— C'est rien, balaie t il d'un revers de main.

— Tu en mets partout!, je rétorque.

Je m'éloigne pour aller chercher la trousse de premier secours dans la salle de bain et revient près de lui. Il s'est installé sur le canapé, tachant les coussins par la même occasion. Je le regarde horrifiée alors qu'il fait preuve d'un nonchalance que j'aimerais beaucoup lui faire ravaler.

— Le propriétaire va me tuer, je gronde en lui montrant les tâches.

— Y a bien longtemps qu'il ne veut plus rien te faire de mal, marmonne t il.

— Quoi?! Tu le connais? Karl m'a dit que c'était un vieux grincheux, je ne suis pas sûr qu'il apprécie qu'on ait tâché son canapé, surtout avec du sang je n'arriverai jamais à le faire partir, je panique.

— Je buterai Karl en rentrant, en attendant respire mon ange, c'est moi le proprio! 

— Oh.. 

Remarquez, j'aurais dû m'en douter en voyant le regard amusé de Karl quand il m'a donné les clés il y a deux jours. Dans un silence de mort, je bande la main de Jake. Il ne me quitte pas des yeux une seconde et cela me met de plus en plus mal à l'aise. Je me suis faite des idées sur notre relation, ou alors je le dégoute, dans tous les cas le message était clair lorsqu'il parlait à Travis, alors pourquoi est il là?

— A quoi tu penses?

Je sursaute en entendant sa voix rauque raisonner si près de mon visage. Mes yeux percutent les siens. J'oublie de répondre, perdue dans les flammes qui dansent au fond de ses iris ambrées. 

— Ce que tu crois avoir entendu est une erreur..

Je ricane malgré moi.

— Tu n'as pas a t'expliquer, tu penses ce que tu veux, je m'en moque, je feins maladroitement en me redressant pour m'éloigner de lui.

— Si tu t'en moques tant, pourquoi tu te caches?

— Je ne me cache pas, je tente de me justifier en levant le menton. Je prends ... des ... vacances.

— Des vacances? Seule au milieu de la forêt à moins d'une demi heure de ton appartement?, se moque t il.

—  Oui, bah on est pas obligé d'aller aux caraïbes pour se reposer..

— Erin.. Sortie de son contexte, ce que j'ai dit était horrible mais en réalité ça ne l'est pas.

— Ah donc tu veux me baiser, chouette alors!, je raille les joues rouges sous son regard brûlant.

Il me scrute avec une telle intensité que j'en ai du mal à respirer. Ses mains se posent sur mes cuisses et je me crispe. Il n'en tient pas compte et me tire vers lui, nos genoux se rencontrent et son visage est près, beaucoup trop près du mien. Mon cœur chante si fort que je suis presque sûre qu'il peut l'entendre.

 — Je n'ai pas envie de te baiser Erin.

Sa voix n'est qu'un murmure. Sa tête penchée sur le côté il observe chacune des réactions qu'il provoque en moi.

— J'ai envie de te caresser, t'embrasser, te lécher. Je veux découvrir ton corps tout entier comme personne ne l'a fait avant, je veux te faire hurler Erin, parce que tu me supplieras de te faire jouir. Alors non, je ne veux pas te baiser, je veux bien plus que ça, tu comprends?

La bouche entrouverte, je reste coite face à sa déclaration. Je ne m'étais finalement pas fait d'idée sur nous, mais l'entendre dans sa bouche avec autant de sincérité et d'assurance me fait rougir jusqu'aux racines. Ses mains, toujours sur mes cuisses, remontent lentement le long de mes bras pour venir attraper mon visage en coupe. Son nez frôle le mien, je ferme les yeux attendant la suite, partagée entre l'impatience et la terreur. 

J'en ai envie, mais j'ai peur. Peur de faire à nouveau confiance à un homme et de me retrouver dans cet engrenage infernal de toxicité qui m'a déjà pris 2 ans de ma vie. Jake est différent par bien des aspects mais c'est aussi un criminel, il manipule la vérité à longueur de journée. 

Quand ses lèvres se posent sur les miennes avec une infinie douceur, j'oublie toutes mes interrogations. Ce baiser est tendre et doux et je crois n'avoir jamais été embrassé comme ça auparavant. Nos bouches fusionnent et bougent à l'unisson, découvrant l'autre avec délicatesse. Sa langue porte encore le goût du whisky qu'il a, de toute évidence, trop bu aujourd'hui. 

D'un geste brusque il me tire vers lui avant de s'installer au fond du canapé. A califourchon sur lui, mes mains sur son torse, je ne brise pas notre échange, bien au contraire. Nous nous embrassons avec passion jusqu'à ce qu'il presse mes fesses, approchant mon bassin de son érection. Je me fige contre lui. 

— Un documentaire sur les écureuils, c'est bien aussi, propose t il en souriant contre mes lèvres. 

Il embrasse le bout de mon nez et me serre dans ses bras. Je reste interdite face à toutes la douceur et la tendresse dont il fait preuve envers moi. J'ai oublié avec le temps ce qu'était un homme respectueux, mais surtout je me demande bien...

— Où est passé le connard arrogant qui ne demande pas mais exige? 

— Arf, je crois l'avoir vu se faire harponner par une déesse en tailleur bandant à souhait, ricane t il. On ne peut plus rien pour lui!


Sons of HellOù les histoires vivent. Découvrez maintenant