— Installez vous, je dis au Shérif en désignant la chaise à ma droite, Erin s'installe à ma gauche face à lui.
— Merci, Monsieur Williams. Ecoutez je sais qu'on est en guerre depuis des années, mais pour une fois j'agite le drapeau blanc, je ne suis pas un ennemi.
Un ricanement m'échappe mais je ne réponds pas.
— Mademoiselle Campbell, je suis venu m'assurer que vous alliez bien. J'ai fait appel à vous à plusieurs reprises pour des affaires mais vous n'avez pas répondu depuis 10 jours.
— J'avais déjà beaucoup à faire, dit elle.
— Hmm ... Quand j'ai demandé au Lieutenant Carlton de vos nouvelles, il a semblé ... disons, incertain. Je me suis rendu à votre domicile ...
Elle se tend, nous avons tout nettoyé chez elle mais elle ne le sait pas.
— Votre voisine ne vous a pas vu depuis longtemps ...
— Et si vous posiez directement la question qui vous démange?, je lâche impatient de mettre un terme à ce jeu minable.
— Avec vous à côté, je ne suis pas sûr d'obtenir la réponse fiable que j'espère... avoue t il en me lançant un regard lourd de sous entendus.
— Je ne suis retenue contre mon gré Shérif, intervient Erin comprenant où il veut en venir. Je suis ici suite au viol et aux coups que votre Lieutenant m'a infligé il y a 10 jours.
McCain la regarde les yeux grands ouverts par la surprise.
— J'aimerais porter plainte mais je ne souhaite pas me déplacer au commissariat où il exerce actuellement, pouvons nous faire ça ici Shérif?
— Je ... Euh ... Oui bien sûr. Vous êtes sur que ...
— Qu'il m'a défiguré et violé? Oui j'en suis sur.
— Non, bien sur que non... marmonne t il mal à l'aise. Je veux dire vous êtes sûr de l'avoir bien identifié?
— Ce n'est pas la première fois Shérif, j'ai un dossier regroupant les photos de chaque coups qu'il m'a porté et les comptes rendus médicaux de chacune des fois où il a abusé de moi. Je vais aller chercher ça et ...
— Laisse, j'y vais.
Après m'avoir indiqué où trouver son dossier, je sors de là. Ce n'est pas par pur galanterie que je lui ai proposé d'aller le chercher, non c'est parce que j'avais besoin de prendre l'air pour ne pas exploser. Ce n'était pas le première fois, putain! Mon poing s'abat sur le mur, une marque ronde enfonce le placo. Le silence se fait dans la salle, mes frères me regardent mais je m'en fous. La rage s'insinue dans mes veines à une vitesse folle, je vais le tuer.
Travis vient poser sa main sur mon épaule dans un geste de réconfort.
— Qu'est ce qui se passe mec?
— Ce n'était pas la première fois, je murmure sans desserrer les dents.
— On l'aura, il va payer.
J'acquiesce et remonte dans mon appartement chercher le dossier d'Erin. Lorsque je les retrouve dans la salle, le Shérif a déjà griffonné plusieurs pages. Je lui tends la clé USB contenant les dossiers et ouvre mon ordinateur portable pour qu'il puisse juger du contenu. Il y a des dizaines de dossiers, la tête me tourne, est ce qu'il l'a violé à chaque fois? Je commence à avoir mal aux mains tellement mes poings sont serrés depuis tout à l'heure. Les doigts d'Erin viennent effleuré le contour des plaies sur ma main suite au coup que j'ai donné dans le mur. Je plonge dans ses iris noisettes, comment peut elle encore faire confiance à un homme après avoir vécu des horreurs pareilles? Je ne sais pas si je dois me sentir chanceux et flatté ou si je dois me résigner quant au faite qu'elle n'a aucun instinct de survie.
— Tu n'es pas comme lui, murmure t elle en réponse à mon interrogation muette.
Le Shérif se racle la gorge, interrompant ce moment hors du temps.
— J'ai tout ce qu'il me faut, si vous êtes d'accord, je reviendrai demain avec le procès verbal pour que vous puissiez le signer?
C'est moi qu'il regarde, il sait qu'il ne posera pas un pied ici sans mon accord, il est peut être moins con que je ne le pensais, j'acquiesce. Nous nous levons tous les 3.
— J'aimerais vous parler en privé Monsieur Williams.
Erin n'attend pas ma réponse et sort de la pièce en prenant soin de fermer derrière elle, je me rassois lourdement.
— Je sais ce que vous comptez faire et je vous le déconseille fortement, personne ne pourra vous défendre. Elle est talentueuse mais pas à ce point.
Je le regarde avec un sourire insolent, je l'emmerde.
— J'aimerais que vous restiez en retrait, laissez moi gérer cette affaire, je vous promet qu'il payera le prix fort. Vous pourrez toujours faire passer certains messages lorsqu'il sera entre 4 murs. En attendant je veux que le monde entier sache qu'elle genre de pourriture il est ...
Je plisse les yeux suspect, il vient clairement de me demander d'ordonner la mort de son collègue en prison?!
— Vous me demandez de vous faire confiance pour venger ma ...
Je m'interromps, je ne sais pas ce que j'allais dire, du moins si je le sais et ça me fait flipper! Je suis censé la détester, non?
— Peu importe ce qu'elle représente pour vous, j'apprécie beaucoup Mademoiselle Campbell, mais surtout j'aime mon métier. Je dérive parfois mais je reste toujours dans la ligne de mon objectif: coffrer les pourritures. Et celui là je vous jure que je vais me faire un plaisir de lui passer les menottes moi même. Concernant votre frère, je tenais à m'excuser. C'est lui qui a orchestré ce faux témoignage, j'aurais du le voir tout de suite, c'était beaucoup trop facile mais j'ai été aveuglé par mon besoin vital de vous mettre à l'ombre! Il a été mis à pied après ça. Monsieur Williams, ne le tuez pas, ne vous approchez pas de lui, contentez vous de prendre soin d'elle et de faire en sorte qu'elle reste en sécurité, je m'occupe du reste et je vous jure que vous ne serrez pas déçu.
Je ne réponds pas tout de suite, perdu dans mes pensées, je ne sais pas si je peux lui faire confiance.
— Si vous me la mettez à l'envers Shérif, je vous jure que je vous ferrai la peau, j'ai été clair?
— Je n'en n'attendais pas moins de vous! répond il avec un sourire.
Ce vieux con vient de me sourire alors que je l'ai ouvertement menacé de mort ... Il pourrait me coffrer maintenant si l'envie lui prenait, mais au lieu de ça il me fait un signe de tête et sort. Je le rattrape devant la porte, prêt à sortir.
— Shérif McCain?, il se retourne et me fait face le menton levé. On a un accord, ne vous avisez pas de le briser., lui dis je la main tendu vers lui.
Il me sert la main dans un signe solennel.
- On a un accord., répond il en me fixant intensément avant de saluer l'assemblée et partir.
Je me retourne, tous mes frères ainsi que Martha et Erin me regardent surpris, attendant une explication que je ne donnerai pas.

VOUS LISEZ
Sons of Hell
RomanceLe président des Sons of Hell a besoin d'un nouvel avocat pour protéger le club. Mais lorsqu'il rencontre la candidate parfaite sur le papier, il se rend vite compte que son caractère ne va pas être simple à dompter. Le plus simple serait de changer...