Chapitre 18 - Jake

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Allongée contre moi, je caresse ses hanches. Son corps réagit avec une telle intensité que s'en est déroutant. Je sens son cœur battre avec force contre mon torse dès que je touche une zone sensible. J'ai hâte de la découvrir mais pour l'instant elle a besoin de temps alors...

— Les pingouins, vraiment?, je geins.

— C'est pas des pingouins c'est des manchots, s'indigne t elle en montant le son de son documentaire.

— Je comprendrai jamais ce délire, je marmonne.

— Eh!, râle t elle. C'est super intéressant.

— Ah oui? Et tu penses mieux dormir parce que tu sais combien de jours ils vont couver leurs œufs? 

— Vu comme ça, ronchonne t elle. Quand j'étais petite, je regardais toujours des documentaires avec mes parents les weekends, m'explique t elle.

C'est la première fois qu'elle me parle d'eux et je ne peux m'empêcher de creuser un peu.

— Tu ne les vois plus?

— Pas vraiment non. Ils ont divorcé il y a une dizaine d'années. Ma mère s'est remariée et je ne la vois presque plus.

— Et ton père? Ca ne s'est pas bien passée votre collaboration?

— Eh bien, quand je lui ai parlé de ce que Jimmy me faisait subir, il m'a traité de menteuse, de profiteuse. Selon lui j'espérais soutirer de l'argent à un honnête homme de loi.. Alors il m'a mise à la porte quand je l'ai quitté. 

Je comprends mieux maintenant. Son visage se lève vers moi et elle me scrute une seconde avant de laisser ses fossettes apparaître.

— Tu le savais déjà n'est ce pas?

— Non. Je savais qu'il t'avais foutu dehors mais on ne comprenait pas pourquoi, je lui avoue. 

Elle hoche la tête d'un air entendu avant de se reposer sur mon torse. 

— Et toi? Tu vois encore ta mère?

— Ma mère s'est barrée quand j'avais 15 ans. Mon père était violent avec elle et je faisais pas mal de conneries, je me battais souvent au lycée. Je crois qu'elle a eue peur que je finisse comme lui et que je lui tape dessus à mon tour. Enfin, j'en sais trop rien, j'imagine... 

Ca me fait bizarre de parler d'elle après toutes ses années. Depuis qu'elle est partie, je l'ai effacé de ma mémoire, c'est d'ailleurs pour ça que je ne suis jamais revenu ici. 

— Et ton père?

Je la regarde un sourcil levé.

— Je sais qu'il est mort mais ... 

— Tu veux savoir si je l'ai tué?, je lui demande sans détour.

— Je .. non, je .. enfin..

— J'ai tué mon père parce qu'il faisait du mal aux Hells, parce qu'il détruisait cette ville à petit feu, parce qu'il traitait les femmes avec tellement de mépris que la moitié des putes qui bossaient pour nous ne pouvaient pas travailler la moitié du temps tellement il leur tapait dessus. J'avais 17 ans, Danny s'est occupé du Club pendant un an avant de me laisser les rênes. J'en ai bavé pendant cette année de prospect mais ensuite j'ai pu faire du tri parmi les membres. Les anciens étaient trop attachés à lui et ont préféré partir.

— Tu les as laissé faire?

— Oui, pour la plupart ils ont rejoints d'autres chapitres et j'ai pu diriger ce MC comme je l'entendais avec des gars biens, fidèles avec de bonnes valeurs. 

C'est la première fois que j'avoue ouvertement mon crime et ça fait du bien de se confier. Tout le monde sait que c'est moi qui ai éliminé mon père mais ça n'empêche que les flics n'ont jamais rien trouvé contre moi. 

— Pourquoi tu es devenue avocate? Tu voulais ressembler à ton père?

Elle grimace contre moi ce qui me fait rire.

— Mon Dieu, non! Tu l'as déjà vu?, se marre t elle à son tour. Non, je crois que je voulais juste faire le bien, tu vois? Aider à enfermer les méchants pour laisser les gentils en paix, répond elle simplement. 

— Hmm.. et tu te retrouves dans les bras du chef des grands méchants, je raille.

Elle ne répond pas, j'en conclus que ses pingouins sont devenus trop intéressant et j'en profite pour me reposer. Quand je me réveille, il fait encore nuit dehors et Erin n'est plus contre moi. J'émerge difficilement quand des murmures de la cuisine me parviennent. Erin est au téléphone, je m'approche en silence pour écouter sa conversation.

— Hmm.. Vous aurez assez de preuves?... D'accord... Je m'en occupe dès que je rentre... 

Quand elle raccroche elle sursaute de surprise en me voyant dans son dos. 

— C'était qui?

— Le shérif McCain.

— Vous parliez de quoi?

— D'une affaire en cours, répond elle en fronçant les sourcils. Tu comptes m'espionner à chaque fois que je voudrai parler à quelqu'un d'autre?, s'énerve t elle. Tu es gentil, mais j'ai déjà donné, alors soit tu me laisses respirer soit on arrête tout. 

Je suis plutôt surpris par son ton tranchant mais, quand je vois ses mains trembler, je comprends qu'après avoir partagé sa vie avec Carlson elle a besoin de retrouver de l'espace et je m'empresse de la serrer dans mes bras.

— Désolé, c'était juste une question, je ne voulais pas paraître étouffant..

Elle sanglote contre moi et mets quelques minutes à réussir à articuler. 

— Pardon, je sais plus quoi penser, j'ai peur tu comprends? J'ai du mal à te faire confiance et je ne sais pas où on va et ... c'est difficile, je ne veux pas retomber dans un piège..

— Je comprends mon ange. Je ne t'en veux pas. La prochaine fois que je suis lourd, dis le moi. Parce que je le serai forcément. Je tiens à toi et je vais inévitablement te demander avec qui tu parles ou qui tu vois mais cela ne veut pas dire que je souhaite t'en empêcher, juste que je veux connaître cette facette de ta vie. Et si on rentrait?  

Sons of HellOù les histoires vivent. Découvrez maintenant