On a frôlé le meurtre à la Elite
Amélie
- Mets ça, me conseille Charline en me tendant une robe blanche avec des fraises dessus.
- T'es sûre ? J'ai déjà pas envie d'y aller alors...
- Amélie. Mets. Ça.
Je soupire, attrape la robe quand elle me lance un grand sourire et je l'enfile, m'en foutant d'être en sous-vêtements devant elle. Lucas nous a envoyé un message tout à l'heure car il a prévu une petite fête, et Charline a directement accepté qu'on vienne. Évidemment, après l'entraînement que Lissandre nous a fait subir, je n'ai pas trop envie de sortir mais mon amie a été catégorique. Je dois penser à autre chose qu'à un mec qui ne me mérite pas.
Elle n'a pas tort. Mais ça n'empêche que je ne veux pas y aller.
J'enfile la robe et nous sommes assorties, avec son short rouge et son haut blanc avec une seule fraise dessus.
- T'as pris des seins ou quoi ? C'est peut-être le haut qui fait ça mais la vache...
Charline rougit, lève les yeux au ciel puis pose un regard sur sa poitrine.
- Je n'ai jamais eu tant de seins que ça. Tu dis ça mais tu as une poitrine énorme toi.
- Même pas vrai.
Elle me tire la langue puis passe une main dans ses cheveux pour démêler quelques nœuds. Dieu merci, je n'ai pas autant de masse qu'elle ! Un coup de brosse et c'est réglé.
Nous nous maquillons, coiffons et accessoirisons dans une bonne humeur globale, soutenue principalement par Charline. Personnellement, je ne veux juste pas gâcher sa soirée alors je fais un effort surhumain. En réalité, j'ai tout le temps le ventre noué, et je commence à avoir envie de pleurer. Plus je pense à la superbe semaine que nous avons passée ensemble, plus je me demande ce que j'ai fait de travers pour qu'il m'ignore comme ça. Je sais que je ne suis pas facile, que je suis tous les jours sur l'eau pour préparer les championnats et que le soir, je suis plutôt fatiguée. Cependant, je pensais que tout roulait. Je pensais que nous étions sur la même longueur d'onde. J'ai dû me tromper...
- Tu es prête ? Demande Charline en posant une dernière couche de gloss sur ses lèvres fournies.
- Oui, maman nous emmène de toute façon. Ils ont invité les voisins alors un texto et elle vient nous chercher.
- Je la remercierais alors.
J'acquiesce, attrape mon petit sac rose et dévale l'escalier, suivie de près par mon amie. Papa nous souhaite une bonne soirée puis on est directement dans la voiture avant maman. Elle porte une jolie robe jaune avec des bijoux verts, ce qui change un peu des couleurs qu'elle porte en général.
- Profite de ta soirée, elle dit finalement après avoir discuté avec Charline de qui était Lucas. Je sais que c'est compliqué en ce moment pour toi, ma chérie, mais ce n'est qu'un garçon. Tu as l'air... vide, depuis une semaine. Je n'aime pas te voir comme ça. C'est sympa d'être à fond dans ton sport, mais n'oublie pas ce qu'il y a autour.
J'acquiesce mais mon regard se perd rapidement sur les rues qui défilent à ma droite. Maman n'en rajoute pas, comprenant que la conversation n'ira pas pus loin, puis retourne discuter avé Charline qui est surexcitée. En voyant les arbres et les rues se succéder, je repense à toute cette semaine pleine de rancune et de douleur enfouie. Une larme dévale ma joue, la première. Je l'essuie discrètement pour n'inquiéter personne, mais c'est moi que j'inquiète. En fait, tout ça m'affecte. Si jusqu'ici j'étais persuadée d'être énervée, agacée et un peu vexée, je ne pensais pas être réellement triste. Je ne voulais pas être triste. Mais en fait, dès que je commençais à l'être, c'est là que mon cerveau me stoppait et me concentrait sur autre chose.
VOUS LISEZ
Contre vent et marées
RomanceAmélie Marceau n'a jamais été adepte de compétition. Si elle est brillante dans sa discipline, les courses ne sont qu'un passe temps qu'elle nourrit pour sa propre satisfaction. Pour une dernière année de sport intense, elle a un objectif : accéder...