Fausse alerte, rien n'est joué
Amélie
Merde, descendre sur la grève est plus dur que ce que je pensais. Déjà que c'est casse gueule en général, je ne pensais vraiment pas galérer avec un peu d'alcool dans le sang.
Je me retourne pour voir Charline derrière moi, déjà en train de dévaler le sentier sur les fesses. Pauvre jupe, elle doit être toute marron, comme si elle c'était chier dessus. À cette pensée, je me mets à rire ce qui agace Lucas devant nous. Il a absolument tenu à ouvrir la marche en voyant le moyen d'accéder à la plage. Même si l'une d'entre nous tombait, il ne pourrait pas nous rattraper vu la pente mais soit. Je glisse une nouvelle fois mais me rattrape de justesse à une branche qui passait par là.
- Putain Amélie ! Râle Lucas avec une goutte de sueur sur la tempe. Fais attention s'il-te-plaît... j'aurais dit non à vos conneries si je savais que c'était ici !
- Mais tu verras en bas, le spot est fun.
Il ne répond pas et reprend la descente, arrivant à la corde qui permettra de se tenir pour descendre le rocher glissant en pente. Lui aussi commence à sentir la connerie arriver car il galère à atteindre les galets. Quand c'est bon, il nous jette un coup d'œil inquiet et je suis presque sûre que Charline sourit autant que moi pour le rassurer.
Tant pis pour la robe, je ne suis pas suicidaire, je me mets sur les fesses et glisse jusqu'à ce que mes pieds touchent du plat. Cha' fait pareil, et Lucas finit par marmonner qu'il aurait dû faire comme nous. On se met à danser, Charline et moi, bras dessus, bras dessous, puis une lueur dans la nuit me rappelle notre objectif.
- Ils sont là-bas ! Crie mon amie en s'arrêtant d'un coup, manquant de nous faire basculer.
Je lève la tête vers l'endroit où il y a un feu sauvage, un peu comme un suricate, puis on se prend la main, direction la petite fête. Lucas nous suit en râlant mais ne nous arrête pas pour autant. Je le soupçonne d'avoir un peu peur de nous.
Plus on approche, plus je me rends compte que je ne connais personne. Il y a beaucoup de femmes, beaucoup d'hommes très apprêté mais pas de Baptiste en vue. On s'incruste dans la foule dansante, observant toutes les deux d'un œil de faucon chaque visage mais rien du tout. Peut-être que je me suis trompée au final... mais je ne vois pas où il pourrait être.
- Attends, dit Cha' en s'arrêtant d'un coup sans lâcher mon bras. Je vais demander à quelqu'un.
Elle garde ma main dans la sienne et me tire jusqu'à un mec qui passe par là. Il est vraiment super grand, le teint un peu mât et la mâchoire bien carrée. Avec ses cheveux bruns et ses yeux verts, il doit faire tomber les femmes à ses pieds, c'est évident.
- Excuse-moi ? On cherche un ami à nous que tu connais peut-être.
L'homme nous dévisage un instant en buvant une gorgée de sa bière, puis nous répond dans une autre langue. Charline grimace et je retiens un petit rire parce que moi non plus, je n'ai rien compris. Merde, il doit penser qu'on se fout de lui parce qu'il nous regarde mal maintenant. Il ne pourrait pas parler en anglais comme tout le monde ?
Pas vaincue pour autant, Charline tente le tout pour le tout.
- Baptiste ?
Les yeux de l'homme deviennent un poil plus bienveillant, il regarde de haut en bas Charline avant d'hocher la tête et de nous montrer un homme à la peau foncée un peu plus loin. Il n'est pas seul car tient, Baptiste l'accompagne. Il rit doucement, dévoilant ses dents blanches. Il porte une chemise beige ouverte, dévoilant son torse sculpté, ainsi qu'un short noir des plus classiques. Ses cheveux humides lui tombent sur le front en petites mèches noires, signe qu'il a dû se baigner. Charline remercie l'homme brièvement puis elle se précipite vers mon copain.
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Contre vent et marées
RomanceAmélie Marceau n'a jamais été adepte de compétition. Si elle est brillante dans sa discipline, les courses ne sont qu'un passe temps qu'elle nourrit pour sa propre satisfaction. Pour une dernière année de sport intense, elle a un objectif : accéder...