Chapitre 28 - TornAK-47

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- Euh... ouais, c'est bien chez... Tornado et Brise ?

J'avais déjà vu la fille, devant la caméra de l'interphone. C'était la pote de Chanaé, je crois, et la pote aussi du type à côté d'elle. Je comprenais pas pourquoi, lui, il était revenu. Quand j'en avais parlé à mon amie par messages, elle avait l'air en rage contre lui... comme d'habitude en soi. Ah... peut-être qu'ils sortaient ensemble. Ça avait été rapide... 

- C'est... au deuxième étage. 

Je ne comprenais absolument rien à ce qui se passait. Je pouvais pas juste... retourner à une vie normale ? Depuis que Rivière m'avait mis un râteau après m'avoir fait un faux espoir, j'étais vidé de toute mon énergie et c'était pas avec ma force mentale actuelle que j'allais réussir à comprendre les événements qui se passaient sous mes yeux. 

J'entendis des bruits de pas et me retournai donc vers Chanaé qui était en train de courir vers la chambre de Brise. J'avais pas la force de lui dire d'arrêter, de toutes façons, Brise était moins irritable ces derniers temps... je crois ?

- À droite de l'ascenseur.

Je remontai mes manches, irrité, ce sweat était bien trop grand. Quand Rivière et cette fille, Plumy, si je me souvenais bien, apparurent, accompagnés du bruit habituel et mécanique de la voix féminine qui disait « deuxième étage », je me sentis un peu honteux de me présenter ainsi devant eux, mais de toutes façons, est-ce que ça importait vraiment ? Ils n'étaient pas venus pour me voir, moi, je le savais très pertinemment.

- Salut... désolés de déranger, s'excusa Rivière. Juste désolé en fait.

- C'est pas grave, mentis-je. Elle est dans la chambre de Brise, c'est juste là...

Plumy, elle se contenta d'un petit signe de la tête inquiet. Elle marcha vers la chambre de Brise, d'un pas déterminé et ouvrit la porte sans toquer. Elle s'arrêta à l'entrée de la pièce, toujours sans prononcer un seul mot. Curieux, je m'approchai d'eux, et vis Chanaé, tête posée sur les genoux de Brise. Elle avait ce regard vide que je ne lui connaissait pas. Je ne comprenais toujours pas. Est-ce que quelqu'un pouvait m'expliquer ? Mais de toute évidence, pour eux, j'étais transparent. Rivière fixait ma sœur, Plumy fixait Chanaé et Chanaé, elle, fixait quelque chose qui devait se trouver bien loin, dans le néant.

- Tu... tu te moques de moi ?

Bizarrement, les mots de Plumy étaient emplis de colère. Je ne disais toujours rien, car j'étais complètement perdu. Finalement, Chanaé perdit son regard vide et mort pour des yeux emplis de colère. Elle jeta un regard noir à Plumy qui lui rendit son agressivité. De ce que je compris, Plumy était partie avec... Rivière, visiblement ? Donc elles deux étaient en couple ? Plumy me jeta un regard fatigué après que Chanaé ait évoqué notre désastreux rendez-vous, Rivière et moi.   

- Qu'est-ce qu'elle a ?

Je murmurai cela, parce que j'étais réellement paniqué. Je ne comprenais pas ce qui se passait sous mes yeux, et j'avais l'impression d'avoir été transparent durant tout ce temps. Je n'avais jamais vu Chanaé dans cet état, elle avait toujours été joyeuse et impulsive, même quand elle se prenait des coups, quels qu'ils soient. 

Alors déjà que la voir chialer, dans les bras de ma sœur qui plus est, m'avait mis la puce à l'oreille, son regard, son agressivité, tout cela me paniquait. Elle dévoilait une facette que je ne connaissait pas, et que je n'arrivais pas à coller à la personnalité de la Chanaé que j'avais rencontrée deux ans auparavant.

- Je ne sais pas...

L'impuissance de Plumy renforça mon malaise. Personne ne savait rien de ce qui se passait. 

- Tornado, fais-les se casser. Maintenant.

Je n'entendis que les derniers mots sèchement prononcés par Brise. Je tirai le bras de Plumy, bien conscient que le fait qu'ils restent ne ferait que mettre de l'huile sur le feu.

- Ça sert à rien de rester là. Elle reviendra, promis. Je lui parlerai...

Je promis cela à Plumy, tout en me disant que je n'étais même pas certain de la manière dont je pourras lui parler. J'allais improviser, j'imagine. Ils sortirent, et j'entendis Brise dire quelque chose, puis un bruit de porte qui claque.

- Merci pour l'accueil.

Chanaé ferma violemment la porte d'entrée, et j'attrapai un mouchoir afin d'essuyer les larmes qui avaient formé des flaques sur le parquet.

ChamyvièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant