Chapitre 24 - Chanaé

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Je courrais à travers la ville, ravalant les larmes qui me hurlaient de sortir. Tout en moi me criait d'abandonner, de tout faire sortir et de juste tout arrêter. Je savais que ce n'était pas la bonne solution, et pourtant, j'étais convaincue que c'était la dernière encore possible. Mais par ailleurs, une partie de moi voulait me faire croire que je pouvais encore tenir. Tenir encore et toujours. Faire comme si rien ne se passait. Souffrir en silence.

Mes pas me portèrent vers l'immeuble où vivaient Tornado, Brise et leurs parents. Je connaissais le code par cœur, mais fus obligée d'appeler à l'interphone. Je savais que ma voix serait rauque, mais je ne voulais pas que Tornado s'inquiète pour moi. Je n'étais pas importante.

-Ouais ? C'est qui ? demanda une voix que je reconnus comme celle de Brise.

-Chanaé, dis-je simplement pour ne pas qu'elle remarque le désespoir qui m'habitait.

-Ah, ouais. C'est ouvert, tu peux rentrer.

L'interphone se coupa et je rentrai dans l'ascenseur pour aller à leur étage. Je me sentais juste vide. La porte s'ouvrit et Brisou apparut. Ça faisait trop longtemps que je voulais craquer. J'ai trempé son tee-shirt, ma tête tombée sur son épaule. Je n'en pouvais plus. J'avais juste envie de disparaître à tout jamais.

-Oh, c'est Chanaé ?

Je relevai la tête brusquement et vis Tornado. Il avait l'air fatigué et flottait dans un sweat-shirt noir trop grand. Je séchai rapidement les larmes, espérant qu'il ne m'ait pas vue soulager partiellement ma douleur.

-Tu chialais ? T'es venue ici pour qu'on pleure ensemble ?

-Non... j'voulais prendre de tes nouvelles. Désolée, Brise, j'ai...

-Pas de problème ! lança-t-elle sympathiquement.

Elle commença à s'en aller et nous laissa seuls, Tornado, mes angoisses et moi.

-Ça va aller ? demanda-t-il.

C'était moi qui était censée poser cette question. J'allais arrêter de faire la fille dépressive et aller mieux. J'allais bien, c'était psychologique, je faisais juste mon intéressante.

-Ouais, t'inquiète, je me suis juste... euh... rien de grave.

-C'est la première fois que je te vois chialer donc j'suis pas sûr que ce soit rien de grave, dit-t-il d'un air à la fois sceptique, inquiet et dénué de toute joie de vivre.

-T'inquiète, pas de problème. Tout va bien, c'est juste que... rien.

Tornado n'eut pas le temps de protester, car le bruit de l'interphone retentit. Il alla répondre et j'entendis très clairement :

-Euh, ouais ? C'est bien chez... Tornado et Brise ?

Elle était de retour ? Elle partait avec celui qui avait brisé mon meilleur ami et revenait comme une fleur.

-J'crois que y a qu'un malentendu... Vous pourriez ouvrir la porte ?

Je ne sus pas pourquoi, mais mon Tornachou murmura d'une voix blanche :

-C'est au deuxième...

ChamyvièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant