Je marchais seule dans la rue, le pas traînant. Après s'être fait expulser de l'appartement de Tornado et de l'autre connasse, Rivière m'avait proposé de me raccompagner chez moi, j'avais décliné son offre, voulant être seule.
Après avoir niqué ta relation avec ton ex à cause de la distance tu as tout brisé entre Chanaé et toi, bien joué championne.
Je sortais les clés de l'appartement de ma poche et le tintement métallique me ramèna quelques instants à la réalité. J'ouvris et refermai la porte derrière moi, avant de me servir un verre d'eau. Ma grand mère était rentrée en Corse pour un temps à cause d'une histoire de locataires chiants et de disputes dans la famille, je me retrouvais donc seule à l'appart.
Tu as toujours été seule et tu le seras toujours.
Je n'avais même pas la force de me préparer un truc à manger et me rendis dans ma chambre avec mon verre d'eau que je posais sur mon bureau. Sur ce dernier, pleins de cahiers, de feuilles et de cours pour préparer mon examen à venir. Je le sentais bien cet exam, il n'y avait aucune raison que j'échoue. J'arrivais à faire la part des choses pour séparer mes cours de ma vie perso, heureusement d'ailleurs car cette dernière était littéralement désastreuse en ce moment.
Je m'allongeais sur le lit en soupirant, depuis que j'avais rencontré Chanaé j'ai cru que ça irait mieux, j'étais sincèrement heureuse, jusqu'à ce que tout parte en couilles aujourd'hui. Putain mais comment est ce que ça a pû foiré à ce point là ?
Encore une fois, c'est de ta faute si ça foire, tu fais toujours tout planter.
Je soupirais encore une fois complètement dépassée, je regardais la boîte de médicaments posé sur ma table de chevet. J'avais pas jetté cette foutue ordonnance et il fallait que je reprenne le traitement même si je détestais plus que tout perdre le contrôle de mon corps et de mon esprit, c'est pour cela que je ne touchais à l'alcool qu'à de rares occasions.
Paroxétine.
À contrecoeur j'ouvris la boîte, que j'avais acheté peu de temps après mon cauchemar qui s'était aggravé en crise, et cassa le premier compartiment de la plaquette, je récupérerai mon verre d'eau , avalai son contenu et le cachet d'une traite. J'avais encore quelques minutes ou quelques heures avant que les effets indésirables se manifestent, s'ils se manifestaient.
Je restais sur mon lit, immobile , écoutant les vas et viens des aiguilles sur l'horloge du salon. Mes pensées se bousculaient dans ma tête même si j'aurais préféré qu'elles disparaissent.
De toute façon tu n'as jamais été quelqu'un de bien.
À chaque fois que tout se passe bien avec quelqu'un il faut que ça foire.
Tu n'as jamais pu protéger personne.
Tu détruis tout ce qui a le malheur de croiser ton chemin.
La mâchoire serrée j'essayais de repousser mes pensées négatives jusqu'à ce que le son d'une notification me tire de ma torpeur.
L'écran de mon téléphone s'était illuminé avec l'arrivée de ladite notification.
Je saisis mon portable et regardais la notification
Il y a un an jour pour jour !
Sans réfléchir j'ouvrais la notification avant de mettre une main sur ma bouche.
La photo qui venait de s'ouvrir, elle et moi posées dans mon jardin avec un verre d'un liquide orangé dans les mains.
Son sourire, je l'avais presque oublié. Je retirais la main de ma bouche et ne pus m'empêcher de sourire face à cette photo porteuse de souvenirs.
De souvenirs.
Seulement de souvenirs...
Ma gorge se serra quand son rire et sa voix qui m'encourageait avant une compétition surgissaient dans ma tête.
Deux choses que je ne pourrais plus jamais entendre. Son sourire que je ne pourrai plus jamais voir.
Putain, ce que tu me manques Léa.
Des larmes coulaient le long des mes joues et je posais mon téléphone en le mettant en mode avion pour être tranquille. Des sanglots secouaient mon corps. Pourquoi fallait-il que ça tombe sur elle ? Et l'inévitable se produisit , des flashs de cette nuit là apparaissaient devant moi. L'étau du chagrin qui me serait la poitrine se ressera, j'avais du mal à trouver mon souffle et mon rythme cardiaque augmenta drastiquement. J'étais de retour dans cette rue maudite, le contact froid des pavés sur ma peau, la douleur m'arrachant les tripes, ses hurlements qui déchiraient mes tympans et mon âme.
Mon impuissance, mon inaction.
Tout s'arrêta soudainement, l'étau se desserra et je pus à nouveau respirer librement. J'étais de retour dans ma chambre à Paris. Je pris de grandes inspirations , ma tête tournait légèrement et ma vision devenait légèrement floue. Ça y est la paroxétine faisait effet. Mes souvenirs se mélangeaient entre eux et j'avais du mal à distinguer la réalité. Tant mieux, la réalité était beaucoup trop dure et compliquée en ce moment. J'abandonnai la lutte pour garder mes sens en éveil, me laissa emporter par l'effet du traitement et par le sommeil.
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Chamyvière
RomanceDes romances, il y en a beaucoup. Des polyromances, en revanche... Pourtant, ce livre raconte la romance polyamoureuse de trois humains qui n'ont presque rien en commun et qui vont finir par tomber amoureux les uns des autres. Chanaé, Plumy et Riviè...