Lena
– Monsieur Dox, je vous félicite. C'est exactement ça que je voulais.
J'observe plus attentivement la modélisation qui tourne sur l'ordinateur de mon ingénieur. Comme je l'espérais, l'utilisation du quartz pour réguler et diriger le laser s'avérait particulièrement efficace.
– Vous pensez pouvoir sortir un prototype dans combien de temps ?
Son regard se fait soudain fuyant et il commence à se tordre les mains. Je soupire d'agacement.
– Monsieur Dox. Il n'y a pas de mauvaise réponse alors merci de m'indiquer un délai je vous prie.
Il hésite à nouveau quelques instants et je suis sur le point de m'agacer franchement quand enfin il se lance.
– Un mois, ose-t-il, d'une petite voix.
Un mois, pas vraiment une surprise. C'était le délai sur lequel j'avais tablé. J'aurais aimé que les choses aillent plus vite mais je suis bien consciente que les désirs ne suffisent pas à réaliser des projets.
– Bien. Faites en sorte de respecter ces délais.
Je fais face à toute l'équipe qui patiente.
– Je vous félicite tous. Vous avez su faire preuve de créativité et d'initiatives. C'est ça que nous recherchons à L-Corp. Bravo !
Je quitte la pièce non sans avoir entendu quelques commentaires. Les gens sont une nouvelle fois surpris de mon attitude, elle ne correspond pas à l'image qu'ils ont de moi, de ma famille. Comme toujours, la réputation des Luthor me précède. J'espère vraiment que Kara à raison et que les mentalités vont finir par évoluer, même si j'ai un peu de mal à y croire. On ne balaie pas des générations d'horreurs en quelques années.
Kara... Rien que le fait de penser à elle suffit à me redonner le sourire. Je sors mon téléphone de ma poche mais aucun message ne m'attend. Je pousse un grognement de frustration tout en regagnant mon bureau, récoltant un regard surpris des personnes que je croise. J'hésite. Dois-je lui écrire pour partager ma joie avec elle ? Ce projet qui me tient tant à cœur commence enfin à voir le jour et elle est la personne à qui j'ai envie d'en parler. Avec ce laser, les chirurgiens du monde entier vont enfin pouvoir traiter des tumeurs jusqu'à présent inatteignables. Si tout se passe comme je l'espère, ça sera une avancée majeure dans le traitement du cancer.
En poussant la porte de ce que Sam appelle mon antre, je trouve cette dernière tranquillement assise sur l'un des canapés qui meublent la pièce, pieds nus sur la table basse. Devant, sur la table basse, un seau à champagne et deux flûtes.
– Ah Lulu ! Je t'attendais !
– Je vois ça ! On fête quelque chose ? Tu as enfin accepté de démissionner ?
– Un conseil d'amie : si un jour tu perds toute ta fortune, essaye pas de te reconvertir dans l'humour. Bon, je pourrais annoncer quand pour le laser ?
Je reste interdite quelques secondes. Comment peut-elle déjà être au courant ? La réunion vient juste de se terminer ! Je secoue la tête, depuis le temps, je ne devrais même plus être surprise. Sam a un don pour toujours être au courant de ce genre de choses. Je la soupçonne presque d'avoir planqué des micros un peu partout dans l'entreprise, voire carrément chez moi.
– Un mois environ et on aura un prototype.
– Génial ! Ça se fête ! J'ai repéré un bar sympa. On y va ?
Je regarde ma montre : 18 heures, la réunion s'est vraiment éternisée. Moi qui avais espéré avoir le temps d'aller chercher Adam et pourquoi pas, inviter Kara à se joindre à nous pour une balade et un repas. Vu l'heure, il était sûrement déjà à la maison. Je pourrais peut-être proposer à Kara de se joindre à nous ? Mais est-ce que je suis prête à lui faire rencontrer Sam ? Ça, c'était la vraie question. Parce que, même si je suis bien consciente qu'elle la voit tous les jours ou presque, ça n'est pas la même chose que de discuter vraiment.
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Le poids du passé
FanfictionKara débarque à National City. Elle a décroché un poste d'enseignante dans une école primaire prestigieuse. Là, elle va faire la connaissance d'un jeune garçon, Adam, dont l'attitude va l'interpeller. Il semble distant et très renfermé sur lui-même...