Lena
– Voyons ma petite Lena, il faut vous montrer raisonnable. Après vos "écarts de conduite", le conseil a besoin de garanties, d'être rassuré. Je suis persuadé que vous le comprenez.
Je me retiens à grande peine de balancer le téléphone contre le mur de mon bureau. S'il y a une chose que je ne supporte pas, en dehors du mensonge, c'est qu'on me prenne de haut. Et c'est exactement ce qu'est en train de faire Patrick McFarlane, l'un des administrateurs de L-Corp. Sous le prétexte douteux que ce qu'il appelle mes écarts de conduite qui ont fait la une de la presse a perturbé la tranquillité du conseil, il refuse de m'accorder les fonds pour mon projet d'hôpital à Gotham.
Je mets le haut-parleur et me tourne vers la baie vitrée, dans l'espoir que la vue de l'océan parvienne à calmer la migraine qui commence à me cisailler le front.
J'écoute d'une oreille distraite les arguments plus ou moins solides pour s'opposer à mon projet. Je pourrais passer outre l'avis du conseil, après tout, je suis majoritaire, mais ça engendrerait plus de problèmes que ça n'en résoudrait.
– Mais justement Patrick. Faire parler de L-Corp pour ce genre de chose, ça permettrait de faire oublier l'incident.
L'incident... Quel terme réducteur pour désigner l'un des pires moments de ma vie ! Mais même après ce qu'elle m'a fait, je ne parviens pas à me sortir Kara de la tête. Elle est partout. Je me secoue pour me concentrer sur ma conversation téléphonique. J'ai impérativement besoin que mon interlocuteur convainque le conseil d'administration d'allouer des fonds pour cet hôpital.
– Lena, Lena, Lena... soupire-t-il, vous savez bien que ça ne marche pas comme ça. Dès l'instant où la nouvelle va sortir dans la presse, on va nous reparler de cette histoire
Encore ce ton condescendant. Comme s'il parlait à une enfant. Je suis sur le point de répliquer quand une voix le fait à ma place.
– Pat ? C'est Sam Arias. Figurez-vous que je suis d'accord avec vous sur un point : la presse adore fouiner. Ça serait dommage qu'ils s'intéressent à Angela Rudford qui réside, si je ne m'abuse, dans l'un des appartements que vous possédez sur Corner street vous ne pensez pas ?
Je me retourne et découvre ma meilleure amie, assise sur un coin de mon bureau, un dossier à la main et un large sourire aux lèvres.
– Je ne vois pas du tout de quoi vous voulez parler !
Mais sa voix avait perdu de son assurance;
– Vous avez probablement raison. Il doit s'agir d'une erreur. Mais pour m'en assurer, je pense que je vais envoyer le dossier que j'ai constitué à votre épouse. Enfin, sauf si le conseil nous octroie les fonds pour cet hôpital bien sûr.
Et sans même lui laisser la possibilité de répliquer, elle raccroche.
– Sam, je ne sais pas comment te remercier. Ça fait 1 h que je suis au téléphone avec lui à essayer de le convaincre.
– Figure toi que moi je sais comment tu peux me remercier.
Sans rien ajouter, elle me tend le dossier qu'elle avait en main.
– Lis ça et ouvre les yeux sur ce qui s'est vraiment passé.
J'étais sur le point de saisir le document mais je retire ma main, comme si je m'étais brûlée.
– Sam, tu vas pas recommencer. Je t'ai dit que j'avais tourné la page. Peu importe les raisons pour lesquelles elle a fait ce qu'elle a fait.
– T'as tourné la page ? Vraiment ? Pourtant il me semble bien avoir aperçu un sweat du lycée de Midvale sur ton lit quand je suis venue ce week-end ?
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Le poids du passé
FanfictionKara débarque à National City. Elle a décroché un poste d'enseignante dans une école primaire prestigieuse. Là, elle va faire la connaissance d'un jeune garçon, Adam, dont l'attitude va l'interpeller. Il semble distant et très renfermé sur lui-même...