Chapitre 27

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Kara

J'avance dans les rues de National City en direction du lieu où je dois rejoindre Nia et Winn pour un brunch. Les événements de la veille ne cessent de revenir me hanter. Je n'avais pas eu de ses nouvelles et je craignais que mon aveu n'ait mis fin à notre relation. Mais je ne pouvais pas faire autrement. Lena méritait que je sois honnête avec elle.

Je longe le bord de mer et aperçois, sur la plage, un troupeau de phoques en train de se réchauffer au soleil. Je sors mon téléphone et prends plusieurs photos avant d'en choisir une que j'envoie à Lena.

Je ne sais pas si c'est une bonne idée de lui écrire, peut-être qu'elle a besoin de temps pour digérer les choses. Je ne veux pas la brusquer, je veux aller à son rythme. Au fond de moi, j'espère qu'un jour, elle me pardonnera et qui sait ? Mes sentiments seront partagés. Certains signes me le laissent espérer, mais je ne veux pas me faire de faux espoirs. Il y a entre nous encore certains non-dits.

Une bourrasque de vent vient me cingler le visage, m'obligeant à resserrer les pans de mon manteau. L'hiver s'approche à grands pas et même s'il est bien moins rude que celui que je connais, il se fait sentir. J'accélère le pas et pénètre dans le restaurant où je dois retrouver mes amis.

Une fois à l'intérieur, une agréable chaleur m'envahit aussitôt. En ce dimanche matin, l'endroit est bondé et il me faut plusieurs secondes pour repérer Nia attablée près du fond de la salle. Winn quant à lui, semble ne pas être encore arrivé. Je traverse la salle pour rejoindre mon amie et m'assieds en face d'elle.

– Kara ! Je ne t'ai pas vu arriver.

– Ça m'étonne pas avec tout ce monde.

– Ouais, si j'avais su que ça serait aussi bondé, j'aurais choisi un autre endroit.

– Bah, c'est pas grave. Et puis, soyons positives : c'est que ça doit valoir le coup s'il y a autant de monde.

– J'espère, ça fait deux semaines que j'ai réservé.

– Winn n'est pas arrivé ?

Elle part d'un grand rire.

– T'as pas encore remarqué ? Ce mec est incapable d'être à l'heure. Je l'adore hein ! Mais je suis sûre qu'il serait capable d'arriver en retard le jour de son enterrement.

Cette fois, c'est à mon tour d'éclater de rire.

– Bon, trêve de bavardage. C'était comment hier ?

Ne pouvant pas aborder le sujet avec ma sœur, j'ai trouvé en Nia une oreille attentive et un grand soutien. Je ne lui ai évidemment rien révélé du secret de Lena, mais le fait de pouvoir parler de ce que je ressens avec quelqu'un me fait du bien.

Je lui raconte donc en détail le déjeuner en compagnie de Lena et son fils. Je passe évidemment sous silence mes révélations et la réaction de Lena.

Après avoir quitté son immeuble, j'avais marché. Longtemps. Espérant un message où elle me disait qu'elle était désolée, que ça n'avait pas d'importance. Parce que pour moi, c'est le cas. Mes parents biologiques me manquent. Atrocement. Mais je ne vais pas en rejeter la faute sur Lena. Elle n'y est pour rien.

Pourtant, tout se passait merveilleusement bien avant mon aveu. Nos regards, nos conversations. Tout était tellement naturel. C'est pour ça que j'espère qu'elle finira par passer outre mon nom de naissance.

– Kara ? Kara ? T'es toujours avec moi ?

Je secoue la tête et reporte mon attention sur mon amie qui m'observe, amusée.

– Elle te fait vraiment un sacré effet dis donc !

– Qui ça ? Intervient une voix.

Je tourne la tête et découvre Winn qui retire son manteau avant de tranquillement s'asseoir à côté de moi. Nia et lui échangent un regard et il lève les mains en signe de défense.

Le poids du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant