CHAPITRE XIII - PARTIE I

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Petite pause dans mes vacances pour vous publier la première partie du chapitre 13...bonne lecture 🤍
















Jeudi 31 octobre 1940, Vorselanges.













Mes yeux restent figés sur l'affiche placardée sur la porte d'entrée de la mairie, comme un peu partout dans les rues de Vorselanges.

« Bekanntmachung,

Josef STAWSKA

aus Bligny-les-Beaune

wegen terroristischer Aktivitäten und Angriffen auf Zivilisten, durch das Kriegsgericht zum

TODE,

er wird am 31. Oktober 1940, 14 Uhr auf dem Rathausplatz erschossen,

Das Kriegsgericht »









La traduction figure sur la partie droite de l'avis émanant de la Kommandantur et, en résumé, le dénommé Josef STAWSKA sera exécuté aujourd'hui à 14 h sur la place de l'hôtel de ville pour activités terroristes et agressions de civils. Une horde de sentiments contradictoires m'assaille alors que je pénètre dans la mairie. D'un côté, le soulagement qu'un de mes agresseurs soit enfin puni, même si je pense que la torture qu'il a subie aurait pu suffire et de l'autre, l'horreur de l'acte d'exécution en place publique, on se croirait à la Révolution sans la guillotine. Je salue le concierge et m'engouffre dans mon bureau où il fait particulièrement froid. Je frotte mes bras en grimaçant puis m'installe rapidement à mon office. Un bâillement sonore manque de me décrocher la mâchoire tandis que j'ouvre devant moi le dossier sur lequel je travaille, c'est-à-dire l'organisation du 11 novembre. Les Allemands ont imposé leurs règles, néanmoins, nous sommes autorisés à faire une cérémonie modeste en discrétion et sans dépôt de gerbe.

Un toquement me tire de mes réflexions, mon crayon glisse entre mes doigts.

- Bonjour mon p'tit...

Un immense sourire étire mes lèvres et je ris timidement. Le maire entre dans mon bureau, un petit paquet soigneusement ficelé entre les mains.

- Monsieur le Maire, le salué-je à mon tour.

Il se met à chantonner en avançant, sans se départir du rictus, presque paternel, sur ses lèvres.

- Joyeux anniversaire à ma merveilleuse secrétaire !! s'exclame-t-il théâtralement en déposant le paquet devant moi.

J'écarquille les yeux, priant pour que personne ne l'ait entendu. J'aimerais éviter qu'un individu mal intentionné dont je ne citerai pas le nom – Heinrich Dassler – n'entende cela et utilise l'occasion pour me faire du mal supplémentaire.

Gênée, je m'empare du cadeau sous l'œil pétillant de Larcher. Je l'ouvre maladroitement, le papier bruisse sous mes doigts. Je pousse une onomatopée traduisant l'étonnement joyeux que me procure la découverte du présent.

Une somptueuse boîte dorée pourvue de motifs évoquant la côte bretonne, renferme de délicieux carrés de caramels au beurre salé séparés par des feuillets rose pâle. L'odeur de sucre chaud mêlée aux notes laiteuses de la crème utilisée pour confectionner ces friandises, me met l'eau à la bouche.

Je me lève précipitamment dans le but de remercier le maire.

- Merci infiniment !! Vous êtes fou, vous auriez dû les garder pour votre famille, c'est une denrée rare !!

À Ceux Qui Nous Ont OffensésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant