My step brother | EN CORRECTION|

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏

La nuit est tombée, et le silence règne dans la maison. Je suis allongée sur mon nouveau lit, les yeux fixés au plafond. Tout est si différent ici, si étranger. Le bruit constant de la ville m'empêche de trouver le sommeil. Les lumières des néons filtrent à travers les rideaux, dessinant des ombres étranges sur les murs.
   Je tourne sur le côté, serrant mon oreiller contre moi. J'essaye de me rassurer, de me dire que ce n'est qu'une question de temps avant que je m'habitue à cet endroit. Mais une inquiétude sourde me ronge. Camille, le fils de Miles, m'a laissé un drôle de sentiment. Ce qu'il m'a dit tout à l'heure résonne encore dans ma tête, comme une menace voilée.
   Je ferme les yeux, essayant de me détendre, quand j'entends un léger grincement. Ma porte, que j'avais laissée entrouverte, s'ouvre un peu plus. Je retiens mon souffle, le cœur battant. Des pas légers se rapprochent, et je me redresse légèrement, plissant les yeux pour voir qui vient.
   Camille se tient dans l'ombre, adossé à la porte, un sourire narquois aux lèvres. Il ne dit rien pendant un instant, se contentant de me fixer, ce qui rend l'atmosphère encore plus tendue. Finalement, il s'avance, s'arrêtant près de mon lit.

— Alors, t'arrives pas à dormir, sunshine ? murmure-t-il, sa voix traînante trahissant une pointe de provocation.

   Je serre les dents, me redressant un peu plus, essayant de ne pas montrer que sa présence m'agace.

— Qu'est-ce que tu veux, Camille ? dis-je, ma voix plus froide que je ne l'aurais voulu.

   Il hausse un sourcil, comme s'il était amusé par ma réaction. Il s'assoit sur le bord de mon lit sans même demander, et je me crispe.

— Je voulais juste voir comment tu te débrouilles, fait-il en se penchant légèrement vers moi. Nouveau lit, nouvelle ville, nouveau frère... Ça fait beaucoup pour une seule journée, non ?

   Je n'aime pas du tout la manière dont il prononce « frère », comme s'il se moquait de moi. Je garde le silence, ne voulant pas lui donner la satisfaction de voir qu'il m'agace.

— Pas très bavarde, hein ? continue-t-il, en faisant glisser ses doigts sur les draps, comme pour tester ma patience. Je te préviens, Alesha, ici, c'est moi qui fixe les règles. Tu ferais bien de t'y faire rapidement. Sinon...

   Il laisse sa phrase en suspens, son sourire s'élargissant. Une vague de colère monte en moi, mais je la ravale, refusant de lui montrer qu'il m'atteint.

— Sinon quoi ? rétorqué-je, avec plus de défi que je ne le pensais capable.

   Il penche la tête sur le côté, son sourire toujours en place.

— Sinon, tu découvriras par toi-même, sunshine. Mais t'inquiète pas, je suis sûr qu'on va bien s'amuser.

   Il se relève alors, nonchalamment, comme si notre échange n'était qu'un jeu pour lui. Il se dirige vers la porte, puis se tourne une dernière fois avant de sortir.

— Bonne nuit, Alesha, fait-il d'un ton faussement doux. Fais de beaux rêves... pendant que tu peux encore.

   La porte se referme derrière lui, me laissant seule dans la pénombre. Je reste immobile, mon cœur battant la chamade. Une chose est claire : Camille a l'intention de rendre ma vie ici un véritable enfer. Mais je ne suis pas prête à me laisser faire si facilement.
   Le lendemain matin, je me réveille avec un étrange mélange d'appréhension et de détermination. La nuit a été agitée, entre rêves confus et pensées tournoyantes sur Camille. Ses mots de la veille me hantent encore, mais je me promets de ne pas le laisser m'intimider.
   Aujourd'hui, un repas de famille est prévu dans un restaurant en ville, et je sais que je vais devoir affronter son regard provocateur tout au long de la journée.
   Je descends dans la cuisine, où ma mère s'affaire déjà à préparer le petit déjeuner. Elle m'accueille avec un sourire chaleureux, comme si tout allait pour le mieux. Je m'efforce de lui rendre son sourire, mais mon esprit est ailleurs, focalisé sur la rencontre à venir.