My step brother | EN CORRECTION|

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐𝟑

   Le silence entre nous est lourd, presque palpable. Je prends une grande respiration et me lève pour préparer un café, espérant que l'activité me permettra de clarifier mes pensées. Camille ne dit rien, il semble perdu dans ses propres réflexions, ses yeux fixés sur le fond de sa
tasse.
Je fais de mon mieux pour préparer un petit-déjeuner simple, des toasts et des fruits, pour essayer de retrouver une certaine normalité. Pendant que je m'occupe de la cuisine, Camille se lève et vient m'aider, comme si le geste banal de préparer le repas était une manière de se reconnecter après la tempête.

— Je voulais te dire que je suis vraiment désolé pour tout, commence-t-il, sa voix basse. Je sais que je t'ai fait beaucoup de mal, et je n'ai pas su gérer tout ce qui se passait. Je ne m'excuse pas seulement pour ce qui s'est passé hier soir, mais pour tout le reste aussi.

Je tourne la tête pour le regarder, essayant de lire la sincérité dans ses yeux. Il semble sincère, et quelque part, ça me touche. Mais la douleur et la méfiance sont encore présentes.

— Je ne sais pas ce que je ressens en ce moment, Camille. Tout est si compliqué. Je veux juste savoir ce que tu veux vraiment, et ce que tu attends de moi.

Camille se frotte le visage, visiblement fatigué.

— Je ne veux pas te perdre, Alesha. J'ai fait des erreurs, beaucoup d'erreurs, mais je t'aime. Je sais que je t'ai blessée, mais je veux qu'on essaie de construire quelque chose de mieux, quelque chose de réel.

Je secoue la tête, essayant de contenir l'émotion qui monte en moi.

— Je ne sais pas si je peux croire ça maintenant. Tout est si confus, et je me sens tellement perdue. Peut-être qu'on a besoin de temps, de prendre du recul pour vraiment comprendre ce que nous voulons.

Camille hoche la tête, compréhensif.

— Je comprends. Prends le temps qu'il te faut. Je suis là, et je suis prêt à faire tout ce qu'il faut pour réparer ce qui peut l'être.

Nous continuons à préparer le petit-déjeuner en silence, chacun perdue dans ses propres pensées. La conversation sur ce que l'avenir nous réserve reste en suspens, mais il est clair que nous avons encore beaucoup de choses à régler.
Après le repas, Camille et moi nous séparons pour la journée, chacun cherchant à reprendre le contrôle sur ses émotions. Je passe du temps seule, réfléchissant à ce que je veux vraiment et à ce que je suis prête à accepter. Les événements des derniers jours m'ont laissée épuisée et confuse, et j'ai besoin de temps pour reconstruire mon équilibre.
Camille, de son côté, semble déterminé à montrer qu'il peut changer, à prouver qu'il est prêt à faire les efforts nécessaires pour rétablir notre relation. Son comportement ce matin me laisse un mince espoir, mais je sais que des actions concrètes seront nécessaires pour que la confiance soit rétablie.
À la fin de la journée, nous nous retrouvons à nouveau dans la maison, un peu plus sereins, mais toujours avec des incertitudes. Le chemin vers la guérison et la réconciliation sera long, mais pour l'instant, nous avons fait un premier pas vers la compréhension mutuelle et l'acceptation.
Je me tiens devant Camille, le cœur battant, les mains tremblantes. Le pistolet que j'ai trouvé dans le tiroir de la chambre est froid contre ma paume, mais la colère et la frustration que je ressens me réchauffent de l'intérieur. J'ai l'impression que cette décision est ma dernière tentative pour affirmer le contrôle dans une situation où je me sens totalement dépassée.

— Camille, écoute-moi bien, dis-je d'une voix tremblante mais ferme, tout en plaçant le pistolet contre son torse. J'en ai marre de tes excuses à la con. Marre de cette danse où tu me fais croire que tu veux changer mais que rien ne change vraiment. C'est soit moi, soit toutes les autres. Tu choisis.
Camille, dont le visage se transforme en une expression de choc et de compréhension, reste figé. Il lève lentement les mains en signe de soumission, ses yeux rencontrant les miens avec une intensité mêlée de peur et de désespoir.