My step brother | EN CORRECTION|

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐

   Je regarde Camille s'éloigner, un mélange de frustration et de jalousie montant en moi. Il sort, libre de faire ce qu'il veut, de s'éclipser quand il en a envie, alors que moi, je suis coincée ici, à devoir jouer les nouvelles filles bien sages, suivant le script que ma mère et Miles semblent avoir écrit pour moi. Ça me serre le cœur, et soudain, je n'arrive plus à contenir ce sentiment d'injustice.

— C'est pas juste ! m'entends-je dire, la voix plus forte que je ne l'aurais voulu.

Ma mère et Miles se tournent vers moi, surpris. Je sens mes joues s'empourprer, mais je suis trop en colère pour m'arrêter.

— Pourquoi est-ce que Camille peut partir comme ça, et pas moi ? Pourquoi est-ce que je dois rester ici à jouer à la petite fille modèle alors que lui, il fait ce qu'il veut ?

Ma mère ouvre la bouche pour répondre, mais Miles lève une main pour l'arrêter. Il me fixe, un mélange de patience et de compréhension dans le regard, ce qui m'agace encore plus. Je veux qu'il comprenne ce que je ressens, pas qu'il me prenne de haut avec son calme apparent.

— Alesha, je comprends que tu te sentes frustrée, dit-il doucement. Mais ce n'est pas parce que Camille part qu'il fait ce qu'il veut. Il a des responsabilités, et c'est pour ça qu'il s'en va. Toi aussi, tu auras des occasions de sortir, de te détendre. On veut juste que tu t'intègres ici en douceur.

— Mais je n'ai même pas mon mot à dire ! Je suis coincée ici à sourire et à me comporter comme si tout allait bien alors que je ne connais personne, que je n'ai rien ici. Camille, lui, il peut juste se lever et partir. C'est pas juste ! répétai-je, sentant les larmes de frustration monter.

Ma mère commence à dire quelque chose, mais Miles lève à nouveau la main. Il réfléchit un instant, puis se lève de sa chaise. Il regarde vers la porte, puis vers moi.

— Très bien, Alesha, dit-il calmement. Si tu veux sortir, tu vas sortir. Camille peut t'emmener. C'est peut-être une bonne chose que tu vois un peu la ville.

Je reste interdite un instant, ne sachant pas si je dois me réjouir de cette victoire ou si je dois m'inquiéter de ce que cela implique. Camille, qui était presque hors de vue, s'arrête brusquement à la porte lorsqu'il entend son père.

— Camille, appelle Miles d'une voix forte. Reviens ici une seconde.

Camille revient, l'air mi-curieux, mi-agacé, comme s'il savait déjà que quelque chose allait se passer. Quand il voit que tous les regards sont tournés vers lui, il arque un sourcil.

— Quoi, encore ? dit-il avec un soupir.

— Alesha va venir avec toi, déclare Miles d'un ton qui ne laisse pas de place à la discussion. Vous allez passer un moment ensemble, ça vous fera du bien de vous connaître un peu mieux.

Le visage de Camille reste impassible, mais je peux voir une étincelle de mécontentement dans ses yeux.

— Vraiment ? lâche-t-il, la voix traînante, comme s'il trouvait l'idée ridicule. T'es sûr que c'est une bonne idée, père ? On a pas vraiment les mêmes... intérêts.

Miles ne se laisse pas déstabiliser, son ton reste ferme.

— Oui, je suis sûr. Montre-lui un peu la ville. Vous êtes dans la même famille maintenant, c'est important que vous passiez du temps ensemble.

Camille me jette un regard, l'air de dire « t'as gagné, mais ça va te coûter ». Je soutiens son regard, décidée à ne pas reculer. Si je dois être ici, autant comprendre à quoi m'en tenir. Et s'il pense qu'il peut me faire peur, il se trompe.