𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟕

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   Alors que je quitte précipitamment le club, l'air frais de la nuit me frappe, me calmant légèrement. Je m'apprête à rentrer chez moi, épuisée par la soirée et les provocations incessantes de Camille, quand un bruit soudain attire mon attention. Je m'arrête et me retourne, intriguée. Une foule se forme rapidement à l'intérieur du club, et des éclats de voix montent dans l'air.
Je ne vois plus Camille nulle part. L'inquiétude commence à me ronger, et ma curiosité l'emporte sur mon bon sens. Je décide de retourner à l'intérieur pour comprendre ce qui se passe. En m'approchant du groupe de personnes, je réalise qu'un cercle s'est formé au centre de la salle, et une tension palpable plane dans l'air. Des murmures parcourent la foule, certains avec excitation, d'autres avec inquiétude.
En m'approchant du cercle, je découvre avec horreur ce qui est en train de se dérouler. Une sorte de combat clandestin a commencé, les gens scandent, pariant sur les participants. L'atmosphère est devenue lourde et oppressante, loin de l'ambiance festive qui régnait quelques minutes plus tôt.
Je me faufile entre les spectateurs, cherchant Camille du regard. Mon cœur se serre à l'idée qu'il puisse être impliqué dans ce chaos. Alors que je me rapproche de l'action, une peur sourde commence à monter en moi. Les coups pleuvent, et les cris de la foule se font plus intenses. C'est un véritable enfer.
Soudain, je repère Camille à l'autre bout du cercle, ses poings serrés, les muscles tendus. Il semble être au milieu de l'affrontement. Mon cœur bat la chamade. Avant même de pouvoir réfléchir, je pousse les gens pour m'approcher. Je ne sais pas ce que je compte faire, mais je ne peux pas rester là sans rien faire.
Alors que je m'avance encore, un mouvement brusque à ma gauche attire mon attention. Je n'ai pas le temps de réagir qu'un coup violent me frappe en plein visage. La douleur explose dans ma tête, et je vacille, la vue brouillée par les larmes de choc et de douleur. Je tombe à genoux, le monde tournant autour de moi, tandis que la foule continue de scander et de se battre, indifférente à ce qui vient de m'arriver.
Avant que je puisse reprendre mes esprits, un cri retentit à travers la salle, et une silhouette se jette dans le cercle. C'est Camille. Il est enragé, son regard flamboyant de colère pure. Il repousse violemment les gens autour de lui pour atteindre celui qui m'a frappée.

— QUI a osé la toucher putain, je vais vous tuer ?! tonne-t-il, sa voix résonnant au-dessus des cris de la foule.

Personne ne répond, mais le silence se fait progressivement, la tension dans l'air devenant presque insoutenable. Camille s'avance, son regard de prédateur fixé sur l'homme qui m'a attaquée. Il le saisit par le col et le soulève de terre, son visage déformé par la rage.

— Si quelqu'un d'autre pose ne serait-ce qu'un doigt sur elle, je vous jure que je vous le fais payer. Compris ? rugit-il, sa voix tranchante et sans pitié.

L'homme hoche la tête frénétiquement, terrifié. La foule, qui était si bruyante quelques instants plus tôt, s'est tue, prise de peur devant la fureur de Camille. Il le relâche brusquement, le laissant tomber lourdement au sol. La panique s'empare du cercle, et les gens commencent à se disperser rapidement, comprenant que la situation est devenue bien trop dangereuse.
Camille se tourne alors vers moi, son expression se radoucissant légèrement. Il s'agenouille à mes côtés, me prenant doucement le bras pour m'aider à me relever. La douleur dans mon visage est encore vive, mais le choc de la situation prend le dessus.

— Tu vas bien ? me demande-t-il, sa voix beaucoup plus douce qu'auparavant.

Je le regarde, encore sous le choc, mais incapable de formuler une réponse cohérente. La colère que j'ai ressentie contre lui toute la soirée est toujours là, mais mélangée à une confusion intense. Pourquoi a-t-il réagi de cette façon ? Pourquoi a-t-il pris ma défense avec une telle violence ?
Il semble lire l'incompréhension dans mes yeux, mais il ne dit rien de plus. Sans un mot, il passe un bras protecteur autour de moi et m'éloigne de la scène, me conduisant hors du club. La nuit est encore plus sombre dehors, et un silence pesant règne entre nous alors qu'il m'accompagne jusqu'à un taxi.
Camille donne une adresse au chauffeur, sans même me demander si je suis d'accord. Je ne proteste pas, trop épuisée par tout ce qui vient de se passer. Nous montons dans le taxi, et pendant tout le trajet, Camille reste silencieux, les yeux fixés sur la route devant nous. Pas un mot, pas un regard, juste ce silence étrange entre nous.
Le silence dans le taxi est lourd, rempli de questions non posées et de réponses que je ne suis pas sûre de vouloir entendre. Camille ne dit rien, les yeux fixés droit devant lui, concentré sur la route. Je sens encore la douleur sourde sur mon visage là où j'ai été frappée, mais c'est l'inquiétude qui pèse le plus lourdement sur mes épaules. Comment vais-je expliquer cela à ma mère et à Miles ? Je ne veux pas que mes parents apprennent ce qui s'est passé, et visiblement, Camille non plus.
Le taxi s'arrête finalement devant un hôtel chic, bien loin de notre maison. Camille règle le chauffeur sans un mot, puis m'aide à sortir du véhicule. Je suis encore un peu étourdie, mais je ne proteste pas. Il me guide à travers le hall d'entrée de l'hôtel, son bras protecteur autour de mes épaules, comme s'il voulait me cacher de tout le monde. Nous nous dirigeons vers la réception, où Camille échange quelques mots avec le réceptionniste. Il sort ensuite sa carte bancaire et réserve une chambre pour la nuit, sans me consulter.

My step brother | EN CORRECTION|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant