Chapitre 32 : un réveil des plus révélateurs

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Six feet under - Billie Eilish 🎵

Les heures défilaient, sans que Gabriel montre le moindre signe de réveil. Jordan était allongé entre deux chaises terriblement inconfortables, dans le couloir, et tentait péniblement de trouver le sommeil. De nombreuses tasses de café étaient agglutinées sur le sol, preuve de sa surconsommation de caféine pour tenir le coup, et il avait réussi à dénicher une couverture à un infirmier médusé. En effet, ici, l'excitation était palpable, de par l'inconscience de Gabriel mais aussi et surtout par la présence de Jordan Bardella à l'hôpital. Son nom était sur toutes les lèvres : pourquoi était-il ici, à attendre le réveil du Premier Ministre ? Comment avait-il été prévenu ? Pourquoi tenait-il à attendre ici, alors que même la famille de Gabriel était rentrée chez elle ?

Jordan faisait abstraction des murmures et des moues sceptiques qu'ils sentaient et entendaient même à travers ses yeux clos, bien que cela lui pèse. La célébrité était parfois un poids lourd à porter, et, en cet instant, il n'aurait rien demandé d'autre que de pouvoir s'en débarrasser.

Vers 8 heures du matin, l'agitation envahit de nouveau l'hôpital et une infirmière vint doucement secouer Jordan pour le réveiller. Celui-ci se redressa brusquement, tous ses sens en alerte, et elle lui demanda de le suivre. Arrivés devant la porte close de la chambre de Gabriel, elle lui chuchota :

- Monsieur Attal s'est réveillé, Monsieur Bardella. Vous pourrez bientôt le voir, mais je vous demanderai de ne pas faire de gestes brusques et de ne pas lui parler de l'incident d'hier. Son esprit est encore surchargé et nous devrons le garder quelques temps ici, le temps de lui faire passer une analyse psychologique approfondie.

Si Jordan n'avait pas été au centre d'un couloir d'hôpital, entouré par des dizaines de médecins pressés, il aurait serré la jeune femme dans ses bras de gratitude. Il se retint et lui répondit ces deux mots d'une voix qu'il espérait professionnelle :

- Bien sûr.

Elle lui adressa une regard confiant et légèrement sceptique et lui ouvrit la porte.

Il était là. Le regard plongé par la fenêtre. Le soleil se reflétait sur ses beaux cheveux bruns, leur donnant des reflets dorés. Jordan retint sa respiration, le soulagement lui compressant la poitrine. Il n'avait jamais été aussi heureux de voir son petit ami. Gabriel ne le remarqua pas tout de suite et le Président du Rassemblement National se racla la gorge pour signaler sa présence au bout d'un petit moment passé à l'observer, trop heureux de le voir en vie pour oser faire le moindre mouvement. Le Premier Ministre tourna alors la tête et son regard accrocha celui de Jordan. Un petit sourire triste éclaira son visage et ses yeux se remplirent de larmes.

Ils restèrent ainsi quelques minutes, à s'observer, trop heureux de se revoir pour oser interrompre ce moment. Face au soulagement de se retrouver, leur dispute n'était déjà plus qu'un lointain souvenir et leurs désaccords étaient oubliés, du moins pour l'instant.

Jordan finit par traverser la chambre et vint enlacer le Premier Ministre de toute ses forces. Celui-ci lui rendit son étreinte, malgré son état de faiblesse, et se mit à pleurer doucement contre son épaule. Il se détacha de quelques centimètres et lui murmura, les sanglots alourdissant sa voix :

- Je suis désolé, Jordan...

- Tu n'as pas à l'être, Gabriel, tout est ma faute, commença Jordan mais le plus âgé le coupa :

- Non, Jordan, je..je veux que tu sache que...je ne voulais pas...enfin je voulais juste..je voulais juste t'oublier, évacuer mes problèmes de mon esprit, c'est tout...je ne voulais pas t'abandonner...je te le jure...

La Réforme de notre Amour ( Attal X Bardella)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant