Chapitre 44

128 5 1
                                    

Enfin ! Voici le chapitre 44 !

Désolée pour cette longue attente... L'écriture est un peu rouillée, mais j'espère que ce chapitre vous plaira. Dîtes-moi ce que vous en avez pensé ;) 

________________________________________________________________________________

 Cela faisait maintenant un peu moins de trois mois qu'Emma et Jo avaient envoyé, sans se concerter, leurs mails de confirmations à leurs agents. La machine s'était alors emballée des deux côtés, et tout s'était accéléré en coulisses. L'équipe montait le film, ajoutait les plages sonores, les bruitages... Le travail de polissage du diamant brute tourné à Los Angeles était de l'ordre de l'orfèvrerie et de l'invisibilité pour donner un poûl et une vie au film. Quant à Jack, il remuait ciel et terre pour caler des interviews, des plateaux télés, jonglant avec les dates comme un artiste de cirque sur un fil suspendu dans les airs. Ce film avait déjà commencé à faire du bruit durant le tournage : le murmure de sa future existence s'était amplifié, mais le navire avait tenu bon : aucune fuite n'était venu le couler.

Suite à son échange avec Jo, l'agent avait pris toutes les précautions pour parer d'éventuelles rumeurs sur une relation amoureuse entre les deux femmes. Il avait toutefois été surpris et agacé de découvrir lui-même – sans que Johanne ne pense l'avertir – que l'épouse d'Emma n'était autre qu'une cantatrice apparemment réputée sur plusieurs continents . Certes, la notoriété dans l'univers lyrique demeurait cloisonné dans ce monde à part, mais une simple rumeur ferait exploser les cloisons qui séparaient la culture populaire de l'opératique. En plus, il n'y connaissait rien et n'avait aucun contact pour l'aider dans ce domaine. Il avait donc dû se montrer particulièrement habile pour calfeutrer le moindre bruit de couloir et s'assurer que rien ne circulait non plus du côté des opéras et autres salles de concerts. Non, vraiment : sur ce coup-là, ses honoraires étaient loin d'être excessifs ! Et bien qu'il ne fit « que » son métier, sa cliente lui en était particulièrement reconnaissante.

D'autant plus que les relations des uns et des autres compliquaient bien des choses : Anne, Jack, Claire... La réalisatrice avait bien entendu laisser aller des indiscrétions du tournage auprès de sa compagne. Pourtant, on ne pouvait pas dire que les deux femmes se confiaient particulièrement l'une à l'autre : Claire fuyait le foyer londonien et passait plus de temps que nécessaire en studio, tandis qu'Anne se plongeait dans le planning d'Emma qui n'était pas du tout dans ses attribution de directrice de maison d'édition. Elle alla même jusqu'à accompagner en personne sa protégée lors d'interviews, de dédicaces ou de salons, ce qu'aucun directeur ne faisait jamais. Jack n'était pas dupe. Il tenait énormément à sa nièce et ne s'était jamais mêlé de sa vie sentimentale. Toutefois, il ne fallait pas être un génie pour voir que Claire et elle se fuyaient. Cela faisait bien longtemps. Peut-être même depuis le début de leur relation. D'ailleurs, leur couple avait toujours été un mystère pour lui.

De son côté, Emma n'avait pas eu le temps de souffler non plus. L'emploi du temps concocté par Anne était un véritable sprint marathonien ! Elle ne passait à son appartement qu'en coup de vent, lessivée, entre deux interviews, salons ou dédicaces en librairie. Plusieurs fois, elle aurait pu rentrer et se poser entre deux déplacements, mais son malaise face à Sophia ne faisait que grandir et elle préférait fuir ce problème plutôt que l'affronter. D'autant plus que son épouse semblait à nouveau distante. Elle avait l'impression d'avoir retrouver la Sophia d'avant Londres, focalisée sur sa carrière, ne prenant pas en compte sa femme. Elles n'étaient plus que deux courants d'air. Lorsqu'elles finissaient pas se retrouver, l'orage grondait à défaut d'éclater. Les silences étaient plus parlant que tous les mots du monde. Pour autant, aucune des deux n'auraient pu expliquer comment les choses avaient pu évoluer si rapidement. Et aucune des deux ne voulaient se risquer à demander ouvertement pourquoi, de peur de la réponse...

DilEmmaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant