Jean n'avait pas fait un pas dans la cour intérieure du lycée qu'on s'empressait de le saluer. Certain·e·s se contentaient d'un geste de la main, tandis que d'autres venaient carrément lui taper un check ou lui faire la bise. C'étaient d'ancien·ne·s camarades de classes, des connaissances plus ou moins proches, et même des gens dont le nom ne lui revenait pas. Jean mit un temps fou à rejoindre le bâtiment où se déroulerait sa rentrée. Et là encore, les têtes continuaient de se tourner sur son passage...
Après moultes péripéties, le petit groupe rejoignit enfin leur salle de classe pour cette matinée. Jean s'adossa contre le mur et se laissa glisser au sol. Il s'autorisa alors à pousser un long soupir. Toute cette agitation, de si bon matin... C'était là une attention dont il se serait bien passé. Son désarroi avait au moins le mérite d'amuser Annie et Hitch. Si la première se contentait d'un demi-sourire extrêmement discret, la seconde faisait de son mieux pour étouffer un fou rire. D'ailleurs, elle ne se priva pas de faire un commentaire à ce sujet :
— On dirait bien que notre pauvre Jean est toujours victime de sa popularité.
— En parlant de popularité, enchaîna Annie, regardez qui est au top de sa forme.
Les exclamations allaient bon train au fond du couloir. On devait cette ambiance à l'arrivée d'un nouvel élève. Et pas des moindres : Eren Jaeger en personne faisait son entrée. Grand, brun, les yeux d'un vert émeraude, toujours un sourire au coin des lèvres. Ce garçon connaissait absolument tout le monde au lycée. Voilà pourquoi il s'y promenait comme un prince en son château. Il était la deuxième tête d'affiche de leur promotion. Jean avait prié tout l'été pour ne pas se retrouver dans la même classe que cet hurluberlu. Malheureusement pour lui, le ciel n'avait pas daigné l'écouter.
— Jean ! s'exclama Eren. Cette année promet d'être mémorable. Pas sûr que cette classe ait assez de place pour nous deux, ajouta-t-il avec un clin d'œil. Je m'excuse d'avance si je te fais de l'ombre !
Ce genre d'interactions bien gênantes était la raison pour laquelle Jean préférait éviter Eren. Pas de chance pour cette année ; il allait devoir se le coltiner tous les jours. De quoi donner des envies de meurtres... Jean se contenterait d'ignorer Eren du mieux qu'il le pouvait. Sans Annie ou Hitch pour le soutenir, il allait devoir redoubler d'efforts. Car oui, ses deux amies se trouvaient dans une autre classe que la sienne.
— Mais qu'est-ce qui m'a pris de garder HLP ? grommela Jean.
Les élèves commencèrent enfin à rentrer dans la salle. Leur professeur principal était arrivé. Hitch et Annie eurent un dernier mot d'encouragement pour Jean, avant de l'abandonner à son titre sort. Leur propre rentrée se déroulait dans la classe voisine. Le jeune homme se releva lentement, très lentement. Il aurait bien passé la matinée dans ce couloir, au calme et au frais... Mais presque tou·te·s ses camarades étaient déjà rentré·e·s. Ne restait plus que lui et un autre garçon.
Un garçon aux cheveux noirs, aux lunettes noires, aux chaussures noires, au sac noir. Jean se demanda pourquoi il faisait une fixette sur cette couleur. Après tout, ce garçon portait des vêtements qui n'étaient pas du tout noirs. Son pantalon était beige et sa chemise était d'un blanc impeccable. Il existait donc vraiment des gens qui portaient une chemise le jour de la rentrée. Encore une fois, Jean se demanda pourquoi il faisait une fixette sur un tel détail. C'était sans doute son esprit qui cherchait quelque chose auquel se raccrocher, pour oublier la rentrée qui l'attendait.
Pour la énième fois, Jean soupira. Puis il se résigna à passer l'encadrement de la porte.
NOTE DE LYA
mes salutations, camarade.Le deuxième cliché de cette fanfiction, c'est bien cette casquette de "populaire" portée par l'un des personnages principaux. J'ai réservé le genre charmeur, extraverti, entouré à Eren. Pour Jean, je voulais partir sur quelque chose d'un peu plus original : on se trouve donc avec un gars qui déteste justement la popularité dont il fait l'objet.
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𝐋'𝐎𝐌𝐁𝐑𝐄 𝐄𝐓 𝐋𝐄 𝐑𝐄𝐅𝐋𝐄𝐓
RomanceAu lycée, Jean porte sa popularité comme un fardeau. On lui a collé une première étiquette, puis une autre, et encore une autre, jusqu'à ce qu'il ne sache plus lui-même qui il est vraiment. À l'aube de sa rentrée en terminale, Jean n'a déjà qu'une h...