𝟎𝟒 ¦ 𝐋'𝐀𝐈𝐑 𝐃𝐄 𝐑𝐈𝐄𝐍

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     Dans le hall d'entrée du lycée, Jean jeta un coup d'œil à son emploi du temps. Il ne l'avait pas du tout mémorisé. Il savait à peine quels cours l'attendaient aujourd'hui. À en juger par le polycopié en noir et blanc qu'on leur avait donné à la rentrée (en attendait la version couleurs), Jean avait HLP avec une certaine Madame Dork qui gérait le volet plus littéraire de la spécialité.

     Le jeune homme passa la porte au moment où retentit la deuxième sonnerie. Il ne retira son casque qu'ensuite, ce qui lui valu une petite réflexion de la part de l'enseignante. Jean n'avait jamais eu Madame Dork. Elle était petite et rondouillarde, avec de grands yeux bleus. En dépit du sourire qu'elle affichait, Jean se sentit tout de suite mal à l'aise.

     Il s'empressa de rejoindre sa place. Comme annoncé lors de la rentrée, Monsieur Shadis avait établi un nouveau plan de classe. Jean n'avait pas d'ami·e·s proches parmi ses nouveaux·lles camarades. Alors il se fichait un peu de la chaise sur laquelle il s'asseyait. Du moment que ce n'était pas à côté d'Eren. Ou de Reiner. Auquel cas, il aurait vraiment été le garçon le plus malchanceux du bahut.

     Heureusement pour lui, le destin n'avait pas osé lui infliger cette épreuve. Jean avait atterri à côté d'un autre garçon. Il avait mis plusieurs jours à comprendre que son nouveau voisin, le nouvel arrivé au lycée et le garçon sur lequel il avait fait une étrange fixette à la rentrée n'était qu'une seule et même personne. Jean était un peu distrait. Il mettait du temps à faire certains liens.

     Le peu d'attention qu'il avait accordé à son voisin attestait au moins d'une chose : Marco n'était pas pénible pour un sous. Il était calme ; une qualité que Jean avait en haute estime. Marco était aussi quelqu'un de réfléchi. Il suivait les cours avec assiduité et n'ouvrait la bouche qu'après avoir demandé l'autorisation. De plus, les réponses qu'il donnait se révélaient toujours exactes. Un élève parfait, en somme. Ses petites chemises étaient comme la cerise sur le gâteau.

     Jean avait remarqué qu'il n'avait, lui non plus, pas l'air de s'être fait des ami·e·s au sein de la classe. Il fut donc un peu surpris, en arrivant ce matin-là, de le voir discuter avec quelqu'un. Il en fut d'autant plus étonné qu'il s'agissait d'un grand blond baraqué. Il ne voyait pas Marco se lier d'amitié avec Reiner. Ne serait-ce que parce que ce dernier n'était pas vraiment du genre à discuter. Jean haussa un sourcil. Voilà qui sentait plutôt mauvais. Il décida de jouer l'imbécile et, affublé de son air nonchalant, il se planta juste à côté de Reiner.

     — Salut, lâcha-t-il sans émotion. Tu peux t'écarter ? C'est ma place.

     Il désigna la chaise située devant Reiner, qui suivi son geste des yeux. Il eut l'air un peu décontenancé. L'espace d'un instant, il sembla peser le pour et le contre, mais finit par se décaler. Jean se laissa choir sur sa chaise et commença à sortir ses affaires. Il se trouvait désormais entre Marco et Reiner, qui tourna les talons sans un mot. Jean n'était pas certain de ce qu'il venait d'interrompre, mais ce n'était certainement pas une conversation normale entre deux copains. Il sentit le regard de Marco sur sa tempe, mais préféra agir comme s'il n'avait rien vu.

     Jean avait fait sa BA du jour. Maintenant, il espérait que le destin le laisserait en paix pendant quelques jours.

 Maintenant, il espérait que le destin le laisserait en paix pendant quelques jours

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NOTE DE LYA
mes salutations, camarade.

Comme par hasard, Jean se retrouve donc à côté de Marco. Lequel est évidement un petit intello. Ce qui risque de lui attirer quelques soucis...

𝐋'𝐎𝐌𝐁𝐑𝐄 𝐄𝐓 𝐋𝐄 𝐑𝐄𝐅𝐋𝐄𝐓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant