Jean venait de rejoindre les filles lorsqu'un malotru les interpella. Il faisait évidement référence à Eren, qui s'approchait avec l'air de celui qui avait une bonne histoire à raconter.
— Par le plus grand des hasards, Jean, j'imagine que tu ne viens pas de passer un savon à trois gars de notre classe ?
— Et puis quoi encore ? s'offusqua celui-ci. Comme si je n'avais que ça à faire.
— Oui, le contraire m'aurait étonné. Mais c'est quand même intriguant...
Hitch et Annie échangèrent un regard. D'un commun accord, les jeunes filles glissèrent chacune un bras sous celui d'Eren.
— Pourquoi tant de cachotteries ? s'amusa Hitch. Puisque tu es là, tu ferais mieux de tout nous expliquer en détails.
De grès ou de force, Eren fut contraint de les suivre jusqu'à un banc. D'après Jean, il était entièrement consentant. Il ne loupait jamais une occasion d'ouvrir sa bouche. À peine fut-il assis qu'Eren reprit son histoire, cette fois-ci depuis le début :
— Je ne sais pas s'il vous en a déjà parlé, mais hier, Jean s'est barré en plein milieu du cours de sport. Comme c'est arrivé après une petite démonstration de force de la part de Reiner, les quelques zigotos qui lui font office de copains racontaient à qui voulait l'entendre que Jean s'était tiré parce qu'il avait eu la frousse.
— C'est vraiment ridicule, marmonna le principal protagoniste du récit.
— Ça ne les empêchait pas de rire comme des hyènes aux quatre coins du bahut en mimant la scène. Je les ai encore croisé ce matin. Et quelle ne fut pas ma surprise de les trouver tout penauds ! Alors je me suis renseigné, et...
Eren s'interrompit, l'air mystérieux. Il voulait faire durer le suspens. Annie le pria de se dépêcher en lui pinçant le bras.
— Et le bruit court qu'une personne, dont on ignore évidemment l'identité, leur aurait donné une sacrée correction ! conclu-t-il enfin.
Jean ne savait pas précisément à quoi s'attendait Eren, mais certainement pas au silence qui suivit la chute de son histoire. La déception se lisait sur le visage de Hitch et d'Annie. Elles s'attendaient vraisemblablement à des potins un peu plus croustillants.
— Mouais, fit Hitch. C'est probablement un·e prof ou un·e pion qui les a rappelé à l'ordre. Voire même la CPE. J'ai entendu dire qu'elle était intransigeante avec les insultes ou moqueries de ce genre.
— Pas de quoi en sauter au plafond, conclu Annie.
Mais Eren n'avait pas dit son dernier mot.
— Je vous assure que c'est un·e élève qui a fait le coup ! Et puis, nos trois lascars avaient les joues anormalement rouges. Ils se sont fait gifler ! Et à en croire les rumeurs, ils étaient agenouillés lorsque ça s'est produit. Franchement, ça ne vous fait pas penser à un règlement de comptes ?
Cette fois-ci, Eren fut très satisfait par le mutisme de ses interlocteur·ice·s. Il les avait laissé sans voix ! Il ne prit pas le risque de voir le vent tourner et décida de partir sur ces mots, l'air fanfaronnant. Annie se tourna vers Jean.
— C'est quand même un peu étrange. Tu n'y es vraiment pour rien ?
— Non ! Je ne savais même pas que ces types crachaient sur mon dos.
— Quelqu'un·e d'autre aurait voulu te venger ? suggéra Hitch. Tu n'as pourtant pas beaucoup d'ami·e·s.
— Et je vous assure que ce n'était pas moi, renchérit Annie. Peut-être l'une de tes groupies ? Mais je les vois mal humilier trois grands gaillards de cette façon. Et puis, il y a quand même un côté un peu kinky dans ce besoin de les mettre à genoux.
Les filles continuèrent de débattre sans prêter attention à Jean, qui s'allongea pour faire une petite sieste.
NOTE DE LYA
mes salutations, camarade.Eren la commère le retour (c'est aussi comme ça que je l'aime cet imbécile) !!
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𝐋'𝐎𝐌𝐁𝐑𝐄 𝐄𝐓 𝐋𝐄 𝐑𝐄𝐅𝐋𝐄𝐓
RomanceAu lycée, Jean porte sa popularité comme un fardeau. On lui a collé une première étiquette, puis une autre, et encore une autre, jusqu'à ce qu'il ne sache plus lui-même qui il est vraiment. À l'aube de sa rentrée en terminale, Jean n'a déjà qu'une h...