𝟏𝟎. 𝐃𝐞́𝐭𝐞𝐫𝐦𝐢𝐧𝐞́𝐞.

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La limousine noire roule depuis plusieurs minutes en direction de Brooklyn. C'est un chauffeur qui nous conduit là-bas...

Ce matin, je n'ai pas eu le temps de reprendre mes esprits que Maisie est venue me réveiller, pressée.

Elle a dit que tout le monde m'attendait et que Blade était à deux doigts de venir m'assassiner.

Avant de partir, Maisie m'a confié des cachets de médicaments rangés dans un sachet plastique. Elle m'a prévenu qu'ils étaient à prendre si je venais à faire une crise sur le terrain.

L'infirmière a même dit qu'il fallait prendre ma maladie très au sérieux et qu'elle ferait son possible pour... Pour me sauver.


Ma fibrose kystique...

Cette maladie génétique qui détruit peu à peu mes poumons.





Mon pouce caresse l'emballage du remède que je tiens sur mes cuisses.

L'intérieur de la voiture bouge beaucoup. Je m'empresse donc de ranger les médicaments dans la poche de ma combinaison.

Mes yeux se portent alors vers l'homme assis en face de moi.

Il a le regard rivé par la fenêtre, ses cheveux noirs coiffés en arrière comme d'habitude. Son coude est appuyé sur l'appui de la fenêtre et sa main suspend son menton.

Eiser n'a rien dit depuis qu'on a embarqué. Il est étrangement silencieux...

Est-ce qu'il regrette de m'avoir engagée?

À cette simple pensée, je baisse la tête soudain envahie d'une honte profonde.


Mais Soa, assise sur le siège à côté de moi, me rassure en me tapotant l'épaule avec la sienne.

Elle se penche vers mon oreille et murmure doucement :

— Ne t'en fais pas, Jane. Le chef est toujours comme ça quand on part en mission.

J'acquiesce, étonnée qu'elle comprenne d'où provenait mon inquiétude.

Soa est habillée dans une tenue assez légère, sûrement conçue pour se battre. Elle est très similaire à celle que portait Robyn lorsque je l'ai vue pour la première fois.

La sniper passe une main dans ses tresses un instant avant de détourner son attention de moi.

Entre ses mains y règnent son fusil d'élite. Une sangle est accrochée dessus pour permettre un déplacement plus facile mais étant donné que nous nous trouvons dans une voiture, Soa doit se contenter de le porter.

Pour ma part, je suis vêtu d'une combinaison totalement noire à tirette. Mes jambes sont à découvert car la tenue s'arrête en forme de short juste au-dessus de mes genoux. Elle protège cependant mes bras de ses manches longues. J'ai aussi rabattu mes cheveux en une couette haute.

Pour tenter de diminuer mon stress, je joue avec la tirette grise en la balançant de droite à gauche.

Je ne sais pas si je vais y arriver.

J'ai si peur de tous les décevoir.


Brutalement, une question qui me trotte dans la tête refait surface d'un coup. Je n'ai jamais trouvé le bon moment pour la poser mais, en cet instant, j'ai envie de le faire.

Juste pour savoir...

— Dis... Soa. Tu pourrais m'expliquer la raison qui pousse autant les Reapers à détester les Blacks Ghosts ? marmonné-je à mon tour.

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