𝟐𝟒. 𝐀𝐭𝐭𝐚𝐪𝐮𝐞 𝐬𝐮𝐫𝐩𝐫𝐢𝐬𝐞.

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𝑸𝒖𝒂𝒕𝒓𝒆 𝒋𝒐𝒖𝒓𝒔 𝒑𝒍𝒖𝒔 𝒕𝒂𝒓𝒅...


Caz Stone






La lame du rasoir me gratte la peau. Au fur et à mesure qu'elle enlève ma pousse de barbe, le bout métallique et tranchant me laisse un arrière goût amer dans la bouche.

Face au miroir de la salle de bain, je m'applique pour enlever tous les petits poils qui commençaient à grandir sur mon menton.

Plusieurs pensées couraient dans mon esprit, tout à l'heure. Tellement que j'en avais la migraine. Alors, pour décider de fuir tout ça, je suis allé prendre une douche.

Mais pour mon plus grand désarroi, ça n'a absolument rien changé. Je suis toujours si préoccupé par certaines choses.

Parfois, j'aimerais juste qu'il y ait le silence, là-haut. Dans ma tête.

La serviette autour de ma taille glisse légèrement vers le bas. Je m'empresse donc de la replacer à une main, tandis que l'autre s'occupe des derniers coups de lame.

Quand je baisse le regard dans la glace et que je tombe sur mon torse, nu, un sentiment de dégoût m'envahit.

Des brûlures, des cicatrices, des traces de poignard... Tout y figure sur ma peau. Aujourd'hui, ces blessures cicatrisent peu à peu.

C'est vrai qu'elles ont eu le temps de se refermer, étant donné qu'on me les a infligées dans mon enfance.

Je soupire. Ma main vient frapper le rasoir contre le bord de l'évier, dans le but d'enlever toute la pilosité m'appartenant.


Lorsque je redresse mes yeux noisettes, l'ennui s'empare de mon être en constatant que de la buée recouvre la vitre entière.

Du revers de la main, je viens essuyer la vapeur d'eau. Puis, au moment où mon reflet me parvient plus clairement, je reste immobile.

Ces cheveux bruns foncés, trempés, me donnent envie de me raser le crâne.

Ce visage, empli d'un vide profond me supplie d'enlever ce costume que je porte en permanence. Ce costume qui n'est pas moi.

Et ce corps. Ce corps qui a commis nombre d'actes abominables, veut disparaître dans le néant.

Est-ce ma faute, si je suis comme ça ?

Doucement, mes doigts se portent au trou béant, placé juste à côté de mon œil droit.

Pour me laver, j'ai enlevé ce fameux cache-œil qui me dérange au plus haut point. Mais je dois faire avec si je ne veux pas effrayer quiconque croisant ma route. En plus, Scott m'oblige à le porter devant lui. Il trouve cette blessure "démoniaque", comme il aime la décrire.

Moi non plus, je ne supporte plus la vue de cet endroit.

Cet endroit qui m'empêche de voir correctement.

Mon œil manquant.

À l'aide de deux doigts, je masse la peau en dessous de la lésion. Je vérifie qu'aucune infection ne s'y est développée.

Sans grande conviction, je me convaincs que tout va bien avant d'attraper mes vêtements au sol.

Je fais tomber la serviette sur le sol froid puis me saisit de mon costard noir habituel.

Mes habits s'enfilent d'une traite. J'essaie de faire abstraction de la rougeur sur mes muscles, développée parce que je me surmène trop.

Enfoui dans mes pensées, je mets du temps pour me rendre compte que quelqu'un toque à la porte de ma salle de bain.

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