C'est le vide total.Je n'entends rien.
Je ne vois rien.
Seul le corps de Maisie repose dans mes mains. N'étant pas capable de lui faire mes adieux, je décide de la réfugier contre moi.
Comme si ça pouvait la réveiller.
— Maisie...
Ma voix n'est qu'un faible soupir, déchirée par les vagues douloureuses qui engloutissent mon cœur.
En ce moment, je prie. Je prie n'importe quel Dieu de me donner clémence, de me laisser revoir une dernière fois ces pupilles marrons. Ces mêmes pupilles me berçant dans mes instants les plus noirs.
Mais non. Elle ne respire plus.
Elle ne respirera plus jamais.
Ce qui se passe autour de moi est très vague. Je crois apercevoir Blade se diriger vers nous, la mine affolée.
J'ignore s'il a réussi à se débarrasser de l'homme au cache-œil... Cependant, ce dernier n'est plus dans les parages.
Je ne cherche même pas à comprendre la raison de sa disparition. Tout ce qui m'importe pour le moment, c'est mon amie.
Ça va aller, j'en suis sûre. Elle s'est probablement juste évanouie, non ? Oui, elle va bien.
À présent, le roux n'est qu'à quelques pas de nous. Il s'accroupit au sol lorsqu'il est suffisamment proche puis, sa main rejoint à son tour le cou de Maisie. Ses yeux descendent vers la blessure de celle-ci. Blade se mord la lèvre en la voyant.
Ensuite, sa tête se relève dans ma direction. L'homme m'observe profondément, peut-être pour me faire comprendre une chose ?
Me faire comprendre qu'il n'y a plus rien à espérer.
Toutefois, je ne l'assimile pas. Je ne peux pas. Alors, je prononce désespérément :
— Elle... va bien.
Et Blade m'affiche, pour la première fois, une expression désolée.
Du mouvement derrière moi semble le distraire une seconde. Il se redresse rapidement pour faire face aux personnes dans mon dos.
Je ne sais pas qui c'est et je ne veux pas le savoir.
Mes doigts continuent à frotter la joue glacée de l'infirmière. Elle est devenue tellement pâle qu'on aurait pu la comparer à une poupée de cire.
Soudain, un deuxième homme se baisse près de moi.
Ma vision rencontre la sienne.
Je suis peut-être brouillée par les larmes ancrées dans ma peau, mais je reconnaîtrais ces yeux gris parmi des millions.
Il s'approche de moi. Ses cheveux noirs sont détendus et descendent sur son front, telles de magnifiques cascades.
Ses deux mains se collent à mes joues, les encadrant. Il me murmure une phrase. Je n'entends pas.
Il paraît m'appeler, me dire de me lever, me dire de m'accrocher.
Oh, Eiser... C'est si dur...
Le gangster voit bien que je ne suis pas ici, que je n'écouterais rien.
Pour me détendre, son front vient se plaquer au mien. Sa chaleur douce et adoucissante débloque mes voies respiratoires. Je me sens revivre.
C'est étrange. À chaque fois que je suis en présence d'Eiser, toute peur me quitte. Comme s'il était mon ange gardien.
Comme s'il... Me guérit.
Je n'ai pas le temps de saisir ce qu'il se passe qu'il place ses mains dans mon dos.
Par une force inconnue, mon corps se soulève du sol, laissant mon étreinte sur Maisie s'envoler.
Les bras d'Eiser m'encerclent et me maintiennent blotti contre son torse. Mes membres se débattent dans tous les sens tandis que mes pensées refusent de quitter mon amie.
Laisse-moi descendre !
Laisse-moi descendre... Je t'en prie...
Eiser loge ses doigts dans mes cheveux bruns, à l'arrière de mon crâne. Il me chuchote des mots inaudibles à l'oreille, mais je sais qu'ils sont aussi bienveillants que son être.
Je ne peux plus résister. Je suis fatiguée. Fatiguée de tout.
Plongée dans cet état d'esprit, mon visage s'enfouit dans l'épaule d'Eiser. Son odeur s'empare de moi, me rassurant sur le coup.
Mes jambes, elles, s'entrecroisent autour de la taille de l'homme qui, lui, me serre encore plus.
Blade est à côté de nous, je reconnais ce timbre de voix, criant à tue-tête.
À proximité de lui, je perçois également une présence féminine. Mais je suis bien trop épuisée pour tenter d'en savoir son identité.
Mes yeux se ferment, cachés dans le haut d'Eiser.
Je brûle d'envie de connaître la position de Maisie. J'espère de tout mon cœur qu'ils l'ont emmené avec moi.
N'importe qui.
Soignez-la. Faites-lui retrouver son sourire.
Je pleure de nouveau. Mes muscles tremblent énormément et comme réponse à cela, Eiser me masse la chevelure tandis que je le sens courir, loin du danger.
Je ne sais pas où nous allons.
Cependant, j'ai compris une seule chose.
Le vide m'a attrapé la gorge.
C'est le vide.
Dans mon cœur.
kiss 🎧
emma gray
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BUNNY
Mistério / SuspenseJane a toujours détesté les Hommes. Depuis son enfance, ces derniers l'ont fait souffrir. À tel point qu'elle a décidé de prendre sa revanche. Et rien au monde ne pourra l'arrêter. La jeune femme, malade, sait que son temps est compté et qu'elle d...