Je referme la tirette de la bottine à mon pied, le visage froid.Assise sur le lit dans ma chambre, je pense. Je pense à ce qu'il va se passer aujourd'hui et les conséquences qui en ressortiront.
Depuis que je me suis confiée hier à la fontaine, à Eiser, je me sens drôlement apaisée. Je suppose que ça m'a aidé d'en parler.
Mais aujourd'hui est un jour fatidique. Le jour de l'attaque surprise. Et je ne peux pas échouer par la faute de ces préoccupations qui me tourmentent. Sûrement pas.
Une fois chaussée, je me lève de mon appui. Cette nuit, j'ai très mal dormi. Je n'ai pas arrêté de réfléchir à cette fameuse journée, qui doit surprendre les Blacks Ghosts.
Je suis habitée par une peur mortifiante mais également l'envie brûlante de revoir le visage de Scott Jenkins. Le visage d'un assassin que je me ferais le plaisir de détruire.
Une colère indescriptible m'envahit soudain les veines. Cette chaleur brûlante voyage dans tout mon corps, partant du bout de mes talons et vagabondant jusqu'à la pointe de mes cheveux. Elle se termine dans un endroit bien précis. Oui, au milieu de ma poitrine.
Dans mon cœur.
J'inspire. J'expire.
Je blotti cette rage dans un coin de mon esprit, prête à la faire revenir le moment venu.
Mes chaussures claquent sur le sol de bois tandis que je me déplace dans la pièce. Lorsque j'atteins une commode positionnée à proximité de mon lit, je me saisis de l'élastique noir qui repose dessus.
Les sourcils froncés, je le place entre mes lèvres pendant que j'attrape tous mes cheveux d'une main.
De façon totalement déconcertée, j'effectue une couette grossière qui n'est même pas sûre de tenir.
À l'instant où je finis ma coiffure, j'entends trois frappements consécutifs à ma porte.
Je sais très bien de qui il s'agit alors, un sourire plaqué sur ma bouche, je cours presque en direction de celle-ci.
Je l'ai à peine entrouverte qu'une personne me saute au cou.
— Oh, Jane ! J'étais si inquiète !
Mes bras se serrent autour de mon amie dans un soupir de plaisir. C'est bien la première fois que j'enlace quelqu'un d'autre qu'Eiser, mais là, j'en ai vraiment besoin.
— Contente de te revoir, Soa. dis-je d'un ton enjolivé.
— Ne t'enfermes plus jamais comme ça ! J'ai failli défoncer ta porte, sérieusement !
La jeune femme s'écarte doucement de mon étreinte, sans pour autant se décaler. Elle me regarde, les larmes aux yeux et le nez rouge de tristesse. Des mèches de cheveux bruns s'échappent de ses deux magnifiques tresses jumelles, qui menacent de s'effondrer. Heureusement que sa barrette est là pour maintenir le tout.
Elle porte un beau pull en laine blanc, certainement tricoté à la main. Pour couvrir ses jambes, Soa s'est munie d'un collant également de couleur clair très épais. Par-dessus celui-ci, une jupe grise complète sa tenue.
Son odeur de framboise parvient jusqu'à mes narines et, en y repensant, je me rends compte qu'elle m'a manqué. Beaucoup manqué.
— Je suis vraiment désolée, Soa. J'avais... J'avais juste besoin de réfléchir, réponds-je en regardant le sol.
Un petit silence s'installe entre nous, mais il est vite rompu par la sniper qui m'enlace à nouveau.
— Pardonne-moi, Jane. J'aurais dû être présente, ce jour-là, murmure-t-elle dans mon épaule.
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BUNNY
Mistério / SuspenseJane a toujours détesté les Hommes. Depuis son enfance, ces derniers l'ont fait souffrir. À tel point qu'elle a décidé de prendre sa revanche. Et rien au monde ne pourra l'arrêter. La jeune femme, malade, sait que son temps est compté et qu'elle d...