𝟏𝟔. 𝐏𝐚𝐫𝐢.

36 7 1
                                    




— En quoi ça te regarde ?

Ma voix est si sérieuse que je sens qu'Eiser a compris qu'il ne faut pas s'aventurer sur ce sujet.

Mes cicatrices ne concernent que moi et pour rien au monde, je lui dirais quoi que ce soit à ce propos.


— Je demande, c'est tout. se rattrape-t-il tandis que ses bras se croisent sur son torse.

Le gangster a finalement cessé sa curiosité. Satisfaite du résultat de cette conversation, ma main resserre les bandages autour de mes doigts. Je m'apprête à retourner m'entraîner.

Cependant, à la seconde où j'ai levé le poing, une remarque provenant d'Eiser m'arrête :

— Ce n'est pas en frappant l'air que tu t'amélioreras.

Profondément ennuyée par sa question sur mes blessures indélébiles de tout à l'heure, je ne suis vraiment pas d'humeur à entrer dans son jeu.

Il vaut mieux que je l'ignore pour l'instant.

Non, mais sérieux. De quoi je me mêle déjà ?


— Jane. Tu m'as entendu ? reprend-t-il.

Mon sang surchauffe dans mon corps. Je déteste me rappeler ces vieux souvenirs et, inconsciemment, Eiser m'a obligé à y replonger.

Il doit comprendre que je n'ai plus envie de parler. À personne.

— Eiser, retourne dans ton bureau et laisse-moi tranquille. S'il te plaît.

Au moins, c'est dit poliment.

— Je peux t'aider, si tu veux.

J'effectue un demi-tour sur mon pied dans le but d'apercevoir mon interlocuteur. Il m'observe toujours de son regard fade, comme s'il avait perdu foi au bonheur depuis longtemps.

Outre, je peux voir qu'il ne plaisante pas dans ses paroles.

— Tu sous-entends quoi, au juste ? demandé-je en penchant la tête légèrement sur le côté.

— Battons-nous.

Se battre ?

— Ce ne serait qu'un exercice, continue Eiser. Ça t'aidera à bien visualiser tes mouvements et de plus, je pourrais t'apprendre une ou deux prises.

— Mhm. Sans façon.

— Tant pis. J'avais prévu de te donner une information cruciale sur Jenkins si tu acceptais mais visiblement... prononce-t-il, ses yeux observant l'anneau à son majeur.

— Quoi ?!

— Rien. Je retourne dans mon bureau.


Le gangster s'éloigne de ma position puis, doucement, se dirige vers la porte de la salle.

Je mords ma lèvre tandis que d'énormes pensées se pourchassent dans mon esprit. En fin de compte, je pèse le pour et le contre.

Ce serait mentir de dire qu'Eiser ne m'a pas contrarié en me posant cette question personnelle sur mes cicatrices.

C'était déplacé.

Mais d'un autre, si je veux avoir toutes les clés en main pour en venir à bout de Jenkins, je dois saisir une opportunité à chaque fois qu'elle se présente. Sinon, tous mes efforts ne mèneraient à rien.

J'ai déjà vu Eiser se battre. Cependant... Peut-être qu'il n'est pas si redoutable que ça ?

Et puis, lors de notre premier combat, sa force était assez élevée mais pas autant que je ne l'imaginais. Alors, je suppose que ça devrait aller.

BUNNYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant