𝟎𝟔. 𝐋𝐞𝐬 𝐑𝐞𝐚𝐩𝐞𝐫𝐬.

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Je ne sais pas quoi faire. La situation dans laquelle je me retrouve se dégrade de plus en plus et j'ai bien peur qu'à ce rythme là, je ne pourrai jamais sortir d'ici.

Des pas de talons retentissent derrière moi. Je regarde de façon brève par-dessus mon épaule. J'y vois la même femme qui m'avait recommandé plus tôt de ne pas entrer dans cette pièce et personne ne sait à quel point je regrette de ne pas l'avoir écouté.

Elle entre à son tour, essoufflée, puis s'exclame en provenance de l'homme adossé contre le mur :

— Désolée, chef ! On a essayé de la rattraper mais... Elle court très vite.

Le "chef" se décolle du mur puis s'avance vers moi.

— Ce n'est rien, Maisie. Tu peux nous laisser, réplique l'homme concerné.

Cette fameuse Maisie acquiesce, soulagée. Elle se retourne pour sortir et ferme la porte sur son passage.


— C'est quel genre de personne malpolie qui ne frappe pas avant d'entrer ? demande sur un ton sarcastique le roux sur le canapé.

Je le fusille du regard de là où je suis. Mais la jeune femme avec nous se retourne vers lui avec un sourire gêné. Elle semble lui faire comprendre que ce n'est pas le moment de provoquer qui que ce soit.

Ses cheveux bruns foncés sont tressés en deux nattes qu'elle a rabattu sur ses épaules. Elle se tient droite sur son fauteuil, ce qui lui donne une allure charmante.

Elle est jolie...

— Tu te sens mieux ?

Je sursaute à l'entente de cette question qui m'est destinée. Celui qui paraît être le chef de ce gang me regarde intensément, comme pour déceler une trace de mensonge dans mes paroles.

— C'est quoi votre problème ? Relâchez-moi tout de suite. Je n'hésiterais pas à me battre à nouveau s'il le faut ! rétorqué-je en crispant les sourcils pour lui faire saisir que je ne plaisante pas.

J'entends le petit ricanement de celui sur le canapé et je me retiens d'aller directement le confronter.

Mais mon esprit refait surface quand le chef s'exprime à nouveau. Lorsqu'il parle, j'ai pu remarquer qu'il a cette habitude de toujours employer un tin de voix doux et calme...

J'ignore si c'est naturel mais ça ne me déplaît pas.


— Excuse-nous. Nous ne voulions pas que tu prennes peur, mais fermer à clé la porte de ta chambre était l'option la plus sûre. Même si je vois que ça ne t'a pas arrêté.

Ses iris gris me scrutent comme à chaque fois que l'on se voit tandis que moi, je ne peux pas enlever cette agressivité sur mon visage.

Malgré mes doutes face à ses paroles, il continue et commence à se présenter :

— Je suis Eiser Ezekiel.

Mon expression s'adoucit lorsque son prénom sort de ses lèvres bien tracées.

Eiser Ezekiel.

C'est un si beau nom.

Le silence pèse entre nous plusieurs instants. Seulement, ce n'est pas si dérangeant que ça.

Je ne peux pas détacher mon attention de lui, encore une fois.

— Et toi, Bunny ? Tu as un nom ? reprend-t-il en se rapprochant de plus en plus.

Je serre les poings tout en contractant la mâchoire. Je ne pourrais jamais lui divulguer mon vrai nom, c'est beaucoup trop risqué. Et puis, j'ignore à ce jour ses véritables intentions.

BUNNYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant