𝑻𝒉𝒆 𝑯𝒆𝒊𝒓𝒆𝒔𝒔 𝒂𝒏𝒅 𝒕𝒉𝒆 𝑪𝒂𝒑𝒕𝒂𝒊𝒏 (𝑳𝒆𝒗𝒊 𝒙 𝑶𝒄)

Chapitre 4 : Marie Smith

Le ciel au-dessus du Mur Rose était chargé de nuages sombres et menaçants, une pluie froide et lourde s'abattait sans relâche sur le sol détrempé. L'eau ruisselait le long des rues, emportant avec elle des débris et de la boue, un sombre écho des récents événements qui avaient bouleversé l'existence des habitants. La chute du Mur Maria avait laissé des cicatrices profondes, non seulement sur les terres et les bâtiments, mais aussi dans les cœurs des survivants.

Les abris temporaires construits à la hâte pour les réfugiés étaient pleins à craquer, des familles entières entassées sous des toiles, cherchant à se protéger du froid et de la pluie. Les visages étaient marqués par la douleur et la perte, des regards vides et désespérés se tournaient vers un avenir incertain. Le Bataillon d'Exploration, absent lors de l'attaque, n'était revenu que récemment d'une expédition qui s'était avérée désastreuse. La colère et la frustration se mêlaient à la tristesse des pertes subies.

Dans le quartier général du Bataillon, désormais situé derrière le Mur Rose, l'atmosphère était tout aussi lourde. Erwin Smith, promu récemment au rang de commandant en raison de ses compétences stratégiques et de son dévouement indéfectible, se trouvait dans son nouveau bureau. C'était une pièce simple, austère, avec des murs en pierre grise et une grande fenêtre qui laissait entrer la lumière blafarde du jour, filtrée par la pluie.

Assis à son bureau, Erwin feuilletait des rapports avec une attention soutenue, mais son esprit était ailleurs. Les pertes, les décisions difficiles qu'il avait dû prendre, tout cela pesait lourdement sur ses épaules. Mais une préoccupation particulière lui occupait l'esprit : Marie. Il n'avait pas de nouvelles d'elle depuis qu'il était parti en mission, et le soldat qu'il avait envoyé pour la chercher à sa maison n'était toujours pas revenu.

Chaque instant qui passait sans nouvelles ajoutait une nouvelle pierre à son inquiétude. Il s'arrêta de lire, son regard se perdant sur le paysage désolé et noyé de pluie au-delà de la fenêtre. Les gouttes d'eau martelaient la vitre, rythmant ses pensées sombres.

C'est alors qu'un coup sec à la porte le sortit de ses pensées. Erwin redressa la tête, rassemblant son calme avant de répondre. « Entrez. »

La porte s'ouvrit doucement, et Levi Ackerman, souvent surnommé le « soldat le plus fort de l'humanité », entra dans la pièce. Levi était comme une ombre silencieuse, se déplaçant avec une aisance presque surnaturelle. Ses yeux perçants et son expression impassible démentaient l'agitation intérieure qui bouillonnait en lui. Malgré son visage indéchiffrable, il portait en lui les mêmes préoccupations que son commandant, bien que son style de gestion soit plus direct, voire brutal.

« Erwin, » commença Levi, d'un ton direct, « qu'est-ce qui se passe ? Tu m'as fait venir en urgence, mais tu m'as pas dit pourquoi. »

Erwin leva les yeux vers Levi, cherchant ses mots. C'était rare qu'il se sente déstabilisé, mais la situation l'exigeait. « Levi... j'ai besoin que tu fasses quelque chose pour moi. »

Levi arqua un sourcil, intrigué par la gravité dans la voix d'Erwin. « Une mission ? Je suis prêt. Mais de quoi il s'agit exactement ? »

Erwin prit une profonde inspiration avant de répondre, ses mains se crispant légèrement sur le bord de son bureau. « Il s'agit de retrouver ma sœur. »

Levi cligna des yeux, surpris. Il resta silencieux un instant, digérant l'information. « Ta sœur ? » répéta-t-il, incrédule. « Depuis quand t'as une frangine ? Et pourquoi on m'en a jamais parlé ? »

Erwin esquissa un sourire amer. « C'est une longue histoire, Levi. Pour faire court, Marie est ma demi-sœur. Elle est... disons que les circonstances de sa vie ont été compliquées, et elle est sous ma responsabilité maintenant. » Il fit une pause, cherchant les mots pour expliquer la situation sans paraître trop désespéré. « Elle était censée être en sécurité à la maison, mais je n'ai plus aucune nouvelle d'elle. Le soldat que j'ai envoyé pour la chercher n'est jamais revenu. »