Chapitre 17 : Le Jeu S'achève

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La cave était plongée dans une obscurité pesante, l'air lourd chargé d'humidité et d'une odeur de moisissure. Les murs de pierre froide renvoyaient des échos étouffés, et le silence n'était brisé que par le goutte-à-goutte régulier de l'eau s'infiltrant quelque part dans les profondeurs du manoir. Au centre de la pièce, un homme était allongé sur le sol, son crâne ensanglanté, son souffle faible et irrégulier.

Erwin Smith et Nile Dok se tenaient côte à côte, leurs regards fixés sur le corps inerte devant eux. Le visage d'Erwin restait impassible, une expression calculatrice peinte sur ses traits, tandis que Nile paraissait de plus en plus nerveux, ses yeux trahissant une lueur de stress grandissant.

« Voilà ce qu'on va dire, » murmura Erwin, sa voix calme et autoritaire. « Cet homme était complètement saoul. Il a glissé en descendant ces marches, probablement en cherchant plus d'alcool. » Il jeta un coup d'œil à Nile, son regard perçant scrutant le chef des Brigades Spéciales. « Tu comprends, Nile ? Il n'y a rien d'autre à raconter. »

Nile hocha la tête, mais son visage restait crispé. « Oui, oui, » murmura-t-il, mais son ton manquait de conviction. Il essuya la sueur de son front d'un geste rapide, jetant des coups d'œil nerveux autour de la cave sombre. « Mais le culte... ils deviennent de plus en plus agités. Ils cherchent ce cristal, Erwin. Tout le monde en parle. Et la Première Division est sur le point de se lancer dans des recherches plus intenses. Bientôt, Marie sera impliquée, que tu le veuilles ou non. »

Erwin ne montra aucune réaction immédiate. Ses yeux restèrent fixés sur le corps à leurs pieds, ses pensées tournant rapidement dans son esprit. « Je sais, » murmura-t-il finalement, sa voix aussi froide que la pierre autour d'eux. « J'ai déjà prévu quelqu'un qui pourrait servir de... distraction. Un potentiel sacrifice. »

Nile tourna la tête vers Erwin, le fixant avec une surprise incrédule. « Un sacrifice ? » demanda-t-il, sa voix tremblant légèrement. « Erwin, tu es impitoyable. »

Erwin se tourna vers lui, un léger sourire en coin, un sourire qui n'atteignait pas ses yeux. « C'est ce qu'il faut pour survivre, Nile. Tu devrais le savoir mieux que quiconque. »

Nile le regarda, une lueur de crainte dans ses yeux. Il comprenait maintenant que son vieil ami et collègue était prêt à tout pour protéger ses intérêts, même à sacrifier des vies innocentes. « Mais pourquoi ? » demanda Nile, sa voix plus basse, presque un murmure. « Pourquoi cette étrange machine tombée du ciel porte-t-elle les mêmes symboles que le pendentif que le culte recherche ? Pourquoi la famille de Marie a-t-elle disparu ? »

Erwin ne répondit pas tout de suite. Il observa l'homme à leurs pieds, notant avec une attention minutieuse le moindre signe de mouvement. Finalement, il répondit d'une voix froide, dénuée de toute émotion. « Certaines questions, Nile, n'ont pas besoin de réponses... pour le moment. Ce qui compte, c'est de contrôler le récit. Et c'est exactement ce que nous faisons ici. »

Soudain, un faible gémissement brisa le silence. L'homme au sol commençait à reprendre conscience, ses yeux s'ouvrant lentement, un grognement de douleur échappant de ses lèvres. Il se redressa légèrement, tenant sa tête ensanglantée avec une main tremblante. Son regard se posa sur les deux hommes devant lui, et une expression de soulagement traversa brièvement son visage.

« Major Smith... Chef des Brigades Spéciales... » balbutia-t-il, sa voix rauque. « Merci... merci, j'ai besoin d'aide... J'ai vu une gamine, là-haut... elle portait un collier... le même que sur les affiches... » Ses mots étaient entrecoupés de halètements, son souffle court.

Nile se figea, son regard s'assombrissant. « Comment pouvez-vous en être si sûr ? » demanda-t-il, sa voix tendue.

L'homme cligna des yeux, semblant encore désorienté, mais il hocha la tête avec conviction. « J'ai... j'ai vu dans son décolleté, » grogna-t-il, une grimace tordant ses traits. « Cette putain ne s'est pas laissé faire... elle m'a poussé comme une sauvage dans cet escalier. Il faut... il faut avertir les autorités... enfin, je suppose que, avec vous ici... ça ira... »

𝕃'𝔥𝔢́𝔯𝔦𝔱𝔦𝔢̀𝔯𝔢 𝔢𝔱 𝔩𝔢 𝔠𝔞𝔭𝔦𝔱𝔞𝔦𝔫𝔢 (𝕃𝕖𝕧𝕚 𝕩 𝕆𝕔)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant