𝑻𝒉𝒆 𝑯𝒆𝒊𝒓𝒆𝒔𝒔 𝒂𝒏𝒅 𝒕𝒉𝒆 𝑪𝒂𝒑𝒕𝒂𝒊𝒏 (𝑳𝒆𝒗𝒊 𝒙 𝑶𝒄)

Chapitre 6 : Curiosité Scientifique

Le soleil brillait haut dans le ciel, baignant le quartier général du Bataillon d'Exploration d'une lumière éclatante. C'était une journée rare, une trêve offerte par le ciel après tant de jours de pluie et de terreur. Les soldats, profitant de cette clarté bienvenue, s'affairaient à de multiples tâches pour réparer et réaménager les locaux endommagés. Le bruit des marteaux résonnait à travers la cour, entrecoupé par le son rythmé des scies coupant le bois et des ordres criés par les officiers.

De grandes piles de planches de bois étaient empilées ici et là, prêtes à être utilisées pour renforcer les structures affaiblies ou reconstruire des sections endommagées par les récents affrontements. Les soldats, la sueur coulant sur leurs fronts sous l'effort, travaillaient avec détermination, car ils savaient que chaque clou enfoncé, chaque planche placée, rendait le bataillon un peu plus sûr.

Au milieu de cette agitation organisée, Erwin marchait d'un pas assuré, sa stature imposante attirant l'attention de tous. À ses côtés, Marie peinait presque à le suivre, ses yeux grands ouverts, observant tout autour d'elle. Chaque soldat qu'ils croisaient s'arrêtait brièvement pour saluer Erwin d'un signe de tête respectueux ou d'un salut militaire. Tous reconnaissaient en lui le commandant dévoué, le stratège redoutable qui avait guidé tant de leurs missions.

Marie ne pouvait s'empêcher d'être impressionnée. Elle avait toujours vu Erwin comme son grand frère protecteur, mais ici, entouré de ses hommes, il semblait être une figure presque mythique. Elle regarda autour d'elle, fascinée par la façon dont chacun respectait son frère, suivant ses ordres sans hésitation.

« Tu es vraiment... important ici, n'est-ce pas ? » murmura-t-elle avec un mélange d'admiration et d'étonnement.

Erwin tourna la tête vers elle, un léger sourire apparaissant sur ses lèvres. « Ici, je suis le major. C'est mon rôle de guider ces hommes et de veiller à leur sécurité. »

Marie hocha la tête, impressionnée. Mais une fois qu'ils furent à l'abri des regards, dans un petit coin tranquille près d'un bâtiment en bois en cours de réparation, l'expression d'Erwin changea. Il se tourna vers elle, son visage prenant un air plus sérieux.

« Marie, » commença-t-il doucement, « tu dois retourner chez nous, à l'intérieur du Mur Rose. Ce n'est pas un endroit pour toi, ici. »

Marie fronça les sourcils, une moue contrariée apparaissant sur son visage. « Non, je veux rester ici ! » protesta-t-elle immédiatement, sa voix trahissant sa détermination. « Je veux être utile. »

Erwin soupira, sachant à quel point sa sœur pouvait être têtue. « Marie, tu n'es pas une soldate. Ce n'est pas ta place ici. »

« Mais je peux apprendre ! » s'écria Marie, s'accrochant à son bras comme une enfant capricieuse. « Je veux devenir docteur, pour aider les blessés ! Pour sauver plein de gens ! »

Erwin la regarda, surpris par sa réponse. Il n'avait jamais entendu Marie parler de vouloir devenir médecin auparavant. « Marie, » dit-il en secouant légèrement la tête, « tu n'as pas l'endurance pour ça. Et de toute façon, il n'y a pas de femmes médecins ici. Ce n'est pas... »

Marie le coupa, choquée. « Pas de femmes médecins ? Mais c'est... c'est absurde ! Tu es juste un vieux conservateur ! »

Erwin leva un sourcil à cette accusation, un sourire amusé apparaissant malgré lui. « Peut-être. Mais c'est la réalité ici. Les médecins sont rares, et la plupart d'entre eux sont des hommes, formés depuis longtemps pour ce travail. Ce n'est pas une question de conservatisme, Marie, c'est une question de tradition et de disponibilité. »

Marie croisa les bras, déterminée à ne pas abandonner. « Eh bien, je veux apprendre ! Trouve-moi un maître, Erwin. Quelqu'un qui acceptera de me former. Je suis sûre qu'il y a quelqu'un qui pourrait m'apprendre la médecine. S'il te plaît, Erwin... » Ses yeux brillaient d'une détermination enfantine, et pourtant sincère.