Chapitre 20 : L'Éclat du Désir

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Le soleil du matin tentait timidement de percer à travers les épais nuages gris qui recouvraient le district bourgeois. Une fine bruine tombait encore, formant une brume légère qui s'élevait des pavés mouillés. Les rues habituellement tranquilles étaient en ébullition. Un cercle de passants s'était formé autour d'une scène macabre, leurs murmures inquiets se mélangeant aux clapotis de l'eau. Au centre, sur le sol humide et sale, gisait le corps sans vie de Sarah.

Son visage, autrefois si beau, était figé dans une expression de terreur, ses yeux ouverts, regardant fixement le ciel couvert. Sa peau, encore perlée de la pluie de la veille, paraissait pâle sous la lumière diffuse du jour. Autour de son cou, le faux collier brillait faiblement, le cristal reflétant les faibles rayons du soleil comme une lueur désespérée dans l'obscurité. Les gouttes de pluie glissaient sur le pendentif, amplifiant son éclat, presque comme une lumière fantomatique au milieu de la foule grandissante.

Des membres du culte arrivaient en urgence, bousculant les spectateurs curieux pour se frayer un chemin jusqu'au corps. Ils portaient des capuchons sombres, leurs yeux scrutant chaque détail avec une intensité presque fanatique. « Écartez-vous ! » ordonna l'un d'eux, sa voix autoritaire résonnant au-dessus du murmure des badauds. « C'est une affaire du culte ! »

Les gens autour, malgré leur curiosité morbide, reculèrent légèrement, un mélange de respect et de peur dans leurs regards. Les membres du culte se penchèrent sur le corps de Sarah, observant le collier avec une fascination presque révérencieuse. Ils murmurèrent entre eux, leurs paroles indistinctes mais chargées d'une tension palpable.

Dans l'ombre d'une ruelle à proximité, Erwin et Nile observaient la scène avec attention. Les deux hommes se tenaient cachés, leur présence invisible aux yeux de la foule. Nile, son visage assombri par un mélange de pitié et de perplexité, fixait le corps sans vie de Sarah avec une tristesse évidente. « C'était une belle jeune femme, » murmura-t-il doucement, secouant la tête. « Une mort si inutile... »

Erwin, à ses côtés, restait impassible, ses yeux froids et calculateurs fixés sur les membres du culte qui s'affairaient autour du corps. « Elle a choisi son camp, » répondit-il d'une voix ferme, sans la moindre trace de remords. « Et maintenant, elle sert notre but. »

Nile se tourna vers lui, cherchant à comprendre la froideur de son compagnon. « Quelle est la suite du plan ? » demanda-t-il, ses yeux plissés par l'inquiétude. « Cette couverture ne tiendra pas longtemps. »

Erwin hocha la tête, réfléchissant profondément. « Nous avons gagné un peu de temps, mais je ne sais pas combien de temps encore nous pourrons maintenir cette illusion. Le culte est sur nos talons, et ils deviennent de plus en plus désespérés. »

Nile acquiesça, son visage sombre. « Il y a autre chose... » murmura-t-il, baissant sa voix. « Le géant mécanique... et les archives de la première division. Nous n'avons trouvé aucune information le jour où tu as retrouvé Marie sous la pluie. Mais il y a des indices qui suggèrent que sa famille avait déjà disparu bien avant ce jour-là. »

Erwin fronça les sourcils, absorbant cette nouvelle information. « Que veux-tu dire ? »

Nile inspira profondément. « Il y a des pages brûlées à de nombreux endroits dans les archives. Ce qui signifie que quelqu'un a délibérément effacé des informations. Si Marie n'était pas chez elle le soir où vous vous êtes retrouvés, cela signifie qu'elle fuyait quelque chose... ou quelqu'un. »

Erwin resta silencieux, ses pensées tournant rapidement dans son esprit. « Où aurait-elle pu vivre tout ce temps ? » murmura-t-il pour lui-même, ses yeux plissés en une expression de concentration intense.

Nile prit une autre inspiration, comme pour se préparer à une autre révélation difficile. « Ton père... le professeur Henry Smith. Il y a tellement de secrets entourant sa mort, et il est mort quand tu étais encore jeune. Cela complique les choses. »

𝕃'𝔥𝔢́𝔯𝔦𝔱𝔦𝔢̀𝔯𝔢 𝔢𝔱 𝔩𝔢 𝔠𝔞𝔭𝔦𝔱𝔞𝔦𝔫𝔢 (𝕃𝕖𝕧𝕚 𝕩 𝕆𝕔)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant