Chapitre 10

241 11 5
                                    

Le lendemain matin, la lumière dorée du soleil inonde la chambre d'hôtel, dissipant les ombres de la nuit précédente. La ville se réveille lentement, et avec elle, un semblant de normalité revient dans ma vie. Je me lève, encore fatiguée par les événements de la veille, mais déterminée à commencer cette nouvelle journée avec une meilleure attitude.

Je me prépare pour une nouvelle session de kinésithérapie, enfilant ma tenue de travail avec une routine mécanique. Alors que je me regarde dans le miroir, je remarque encore les traces de fatigue sous mes yeux, mais je suis décidée à ne rien laisser transparaître. Après tout, le travail continue, et les athlètes comptent sur moi.

Lorsque j'arrive au complexe aquatique, je retrouve l'habituelle ambiance animée des entraînements. Les bruits familiers des éclaboussures dans la piscine, les rires des athlètes et le grondement des coachs me ramènent à la réalité de mon rôle ici. Je prends une profonde inspiration, prête à affronter une nouvelle journée.

Maxime est le premier à entrer dans la salle de réhabilitation, comme d'habitude, avec son air assuré et détendu. Il m'adresse un sourire en coin en s'approchant, mais cette fois, quelque chose a changé dans son regard. Il y a une douceur subtile, une attention qu'il n'avait jamais montrée auparavant.

— Salut, Langlois. Bien dormi ? demande-t-il, sa voix étonnamment douce.

Je l'observe un instant, cherchant à déceler la moindre trace de la taquinerie habituelle, mais elle est absente. Ce matin, il semble sincèrement intéressé par ma réponse.

— Mieux que je ne l'aurais pensé, dis-je en haussant légèrement les épaules, essayant de jouer la carte de la légèreté.

Maxime s'installe sur la table de traitement, mais au lieu de lancer une de ses piques habituelles, il m'adresse un regard presque... chaleureux.

— Tu sais, Langlois, je ne l'ai jamais dit, mais tu fais du bon boulot avec nous. Tes massages, tes soins... ils font vraiment la différence, dit-il, ses mots porteurs d'une sincérité désarmante.

Je reste un instant figée, surprise par ce compliment inattendu. Maxime, d'habitude si prompt à chercher des noises, prend le temps de reconnaître mon travail. Je ne peux m'empêcher de sourire légèrement, touchée par cette attention.

— Merci, Grousset. Ça fait plaisir à entendre, je réponds, une chaleur douce se répandant en moi.

Il sourit en retour, mais comme pour alléger l'atmosphère qui devient un peu trop sérieuse à son goût, il ajoute avec un clin d'œil :

— Mais tu sais, tu pourrais vraiment essayer d'être plus douce. Tu as parfois une sacrée poigne.

Je secoue la tête en riant doucement, reconnaissant là le Maxime que je connais, mais avec une pointe de bienveillance nouvelle.

— Je ne fais que mon travail, et peut-être que tu es juste plus douillet que tu ne veux l'admettre, je rétorque en plaisantant, reprenant enfin un ton plus léger.

La séance se déroule ensuite comme d'habitude, mais une part de moi reste attentive à ce changement dans son attitude. Maxime continue de me taquiner, mais il le fait avec une attention nouvelle, évitant soigneusement les sujets qui pourraient raviver des souvenirs douloureux. Il semble avoir compris qu'il y a une limite à ne pas franchir, et je lui en suis étrangement reconnaissante.

Alors que la session touche à sa fin, il se lève et s'étire, prêt à retourner à ses entraînements.

— Eh bien, Langlois, je crois que je vais survivre à une autre journée grâce à toi. Mais promets-moi une chose, ajoute-t-il en me regardant droit dans les yeux.

— Quoi donc ? je demande, curieuse.

— Si tu as encore besoin de prendre l'air la nuit prochaine, fais-le savoir. On ne sait jamais, je pourrais être de bonne humeur et t'accompagner pour éviter les fantômes, dit-il en souriant, un éclat malicieux dans les yeux.

Je souris, touchée par cette offre déguisée en plaisanterie.

— Je prends note, dis-je simplement.

Il me lance un dernier regard, un sourire aux lèvres, puis quitte la salle. Je le regarde partir, sentant que quelque chose a effectivement changé entre nous. Le Maxime provocateur est toujours là, mais sous cette façade, il y a une personne capable de gentillesse et de considération. Mais pour l'instant, je dois rester concentrée sur mon travail et les défis à venir.

Au bord du bassin - Maxime GroussetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant