Au bord du bassin - Maxime Grousset

Chapitre 6

Le premier jour de compétition de Maxime s'annonce comme un moment déterminant. La piscine olympique, habituellement calme et sereine, est maintenant en pleine effervescence. La transition de la tranquillité à l'agitation est palpable, chaque coin de l'arène aquatique vibrant d'une énergie électrique, fusion parfaite entre nervosité et anticipation.

La semaine qui précède cet événement majeur est intense pour moi. Mon intégration dans l'équipe se fait de manière progressive mais exigeante. Chaque jour apporte son lot de défis, allant des séances de kinésithérapie aux observations des entraînements, en passant par les interactions avec les athlètes. Chaque moment est une occasion d'apprendre et de m'adapter, de prouver ma valeur dans cet environnement de haute compétition.

Maxime, avec son arrogance palpable, ne manque jamais une occasion de me rappeler son statut d'athlète d'élite. Son attitude nonchalante ce matin-là n'est qu'une démonstration de plus de son besoin d'affirmer son importance. Lorsqu'il entre dans la salle de réhabilitation, il jette un regard à peine intéressé vers moi.

— Alors, Langlois, prête pour me voir sur le podium ?

Je parviens à contenir mon sourire, consciente que je dois rester professionnelle face à ses provocations.

— Oh, je suis impatiente de te voir sur la dernière marche, je souris faussement.

Maxime, détendu et décontracté, semble considérer la compétition comme un simple détail de sa routine. Pendant que je m'occupe de ses épaules, je ne peux ignorer l'arrogance qui émane de lui. Il est clair qu'il se voit comme le centre du spectacle.

À l'inverse, les autres athlètes montrent une approche plus sérieuse et concentrée. Leur préparation est un rituel de discipline et de concentration, ce qui rend mes interactions avec eux bien plus professionnelles. Chaque nageur a ses propres méthodes pour gérer le stress et la pression, et observer cette diversité est fascinant.

Les heures passent, et les résultats des premières épreuves commencent à tomber. L'ambiance au complexe aquatique se transforme avec les succès célébrés bruyamment et les déceptions accueillies avec une réserve plus calme. C'est maintenant l'heure de la compétition de Maxime, il a l'air incroyablement calme et détendu, affichant une confiance tranquille. Il se penche légèrement en avant, les muscles tendus, prêt pour le coup de klaxon. Son départ est explosif. Il plonge dans l'eau avec une technique parfaite, les bras étendus et les jambes propulsant son corps avec une puissance maîtrisée.

Dès le départ, Maxime prend une avance significative grâce à une glisse efficace et une nage puissante. Ses mouvements sont extrêmement coordonnés, chaque coup de bras et chaque battement de jambes maximisant son efficacité. Sa technique est impeccable. Ses mouvements sont fluides et économes en énergie. À la touche finale, il frappe le mur avec précision, le torse légèrement incliné en avant pour garantir une arrivée rapide. Il affiche une expression de triomphe, acceptant la médaille d'argent avec une assurance indéniable.

Malgré mon scepticisme, je ne peux nier son talent et son incroyable performance.

Maxime sort de l'eau, sa respiration encore rapide après l'effort intense. Malgré la foule qui l'acclame, son regard semble chercher quelque chose de précis. Ses yeux parcourent la salle, et enfin, ils se posent sur moi. Un sourire en coin apparaît sur ses lèvres, une expression de triomphe mêlée à une pointe de provocation.

Il ne peut s'empêcher de me narguer, même après une performance aussi impressionnante. D'un geste nonchalant, il passe la main dans ses cheveux mouillés, comme pour souligner sa victoire. Puis, avec une assurance tranquille, il marche vers moi, les épaules détendues, son arrogance presque palpable.

— Alors, Langlois, impressionnée ? lance-t-il, une lueur de défi dans les yeux.

Je le regarde, un mélange d'exaspération et d'admiration se disputant dans mon esprit. Je me contente de répondre calmement, essayant de ne pas montrer l'effet qu'il me fait.

— Disons que tu as fait mieux que ce que je pensais, répliqué-je avec un sourire contrôlé.

Maxime éclate de rire, clairement amusé par ma réponse. Mais derrière cette façade de confiance, je décèle peut-être un léger signe de reconnaissance, comme s'il appréciait qu'on ne se laisse pas impressionner si facilement par lui.

Lorsque la journée de compétition touche à sa fin, je me sens épuisée mais accomplie. Les échanges avec Maxime continuent d'être tendus, mais je commence à entrevoir une autre facette de lui. Peut-être que cette arrogance est sa manière de gérer la pression, un mécanisme de défense pour se concentrer sur ses performances.

De retour à l'hôtel, je prends un moment pour réfléchir à tout ce que la journée a apporté. La fatigue est omniprésente, mais mélangée à une excitation renouvelée. Les défis sont nombreux, mais chaque jour est une opportunité pour apprendre et grandir. Le chemin est long, et je sais que chaque nouvelle journée sera pleine de défis uniques.

Je me prépare mentalement pour ce qui m'attend le lendemain, avec l'espoir que mes relations avec les athlètes, notamment Maxime, évoluent vers quelque chose de plus constructif. Pour l'heure, je me laisse emporter par l'adrénaline et le sentiment de commencer à m'intégrer dans ce grand spectacle.