Au bord du bassin - Maxime Grousset

Chapitre 18

Ce matin se lève sur LA avec un éclat particulier. Le complexe aquatique est déjà en effervescence alors que les spectateurs commencent à remplir les gradins. Aujourd'hui est un jour crucial : la finale du 100 mètres papillon. Maxime est prêt à défendre son titre, et je suis à ses côtés, prête à faire face à cette journée décisive. Les préparatifs se déroulent avec une précision impeccable, chaque détail scruté pour garantir que tout se passe pour le mieux.

Je suis encore en train de passer en revue les dernières notes et vérifier le matériel quand je remarque Maxime, visiblement nerveux mais concentré. Il se déplace avec une détermination palpable, son regard perçant trahissant une confiance en lui mêlée d'une anxiété contenue. Je ne peux m'empêcher de ressentir un mélange d'appréhension et de fierté pour lui. C'est sa dernière chance de se racheter après la déception de la dernière compétition.

Les nageurs commencent à se préparer pour leur entrée en lice. Maxime s'approche du bord de la piscine, prenant une grande respiration avant de se plonger dans l'eau. Je le suis des yeux, observant chaque mouvement. Il se positionne sur le plot de départ, sa posture est parfaite, son regard fixé droit devant lui.

Le coup de sifflet retentit et les nageurs plongent dans l'eau avec une précision synchronisée. Maxime démarre avec une puissance explosive, ses mouvements sont fluides et parfaitement coordonnés. L'eau semble se plier à sa volonté alors qu'il attaque la course avec une intensité redoutable. Ses bras battent l'eau avec une vitesse impressionnante, ses jambes effectuent des battements réguliers et puissants, propulsant son corps avec une efficacité remarquable.

À mi-course, Maxime est en tête, ses concurrents sont à quelques longueurs derrière lui. La tension monte dans les gradins, chaque spectateur retenant son souffle alors que les nageurs se rapprochent du mur d'arrivée. Je peux voir la détermination dans les yeux de Maxime, il donne tout ce qu'il a, laissant derrière lui une traînée de bulles et d'écume.

Les derniers mètres de la course sont un tourbillon de vitesse et d'énergie. Maxime, avec une concentration féroce, termine le parcours avec une telle puissance que l'eau semble bouillonner autour de lui. Je vois ses bras se tendre pour toucher le mur, et l'instant de vérité se dévoile alors que le panneau électronique s'allume.

Le public éclate en acclamations et en cris de joie. Maxime a gagné. Il est désormais champion du monde des 100 mètres papillon. La victoire est éclatante, et je ressens une vague d'émotions contradictoires en voyant son expression de triomphe mêlée à une fatigue intense.

Je me fraye un chemin à travers la foule pour rejoindre la zone de récupération, les membres de l'équipe de France sont en délire, entourant Maxime avec des félicitations et des célébrations. Les sourires sont radieux, les applaudissements retentissants. La joie est palpable et contagieuse. Tout le monde semble euphorique, et pourtant, il y a quelque chose de particulier dans le regard de Maxime alors qu'il se dirige vers moi.

Il se détache du groupe, son sourire est éclatant, mais ce n'est pas seulement la victoire qui l'éclaire. Il semble rechercher quelque chose, ou plutôt, quelqu'un. Mes pensées sont interrompues lorsqu'il se dirige vers moi, ses pas sont rapides mais mesurés. Les membres de l'équipe se penchent vers lui, leur excitation ne faiblit pas, mais Maxime a les yeux fixés sur moi.

Il me prend dans ses bras, me serrant contre lui avec une étreinte chaleureuse. Les bruits environnants deviennent flous, et tout ce que je ressens, c'est le poids de sa victoire, la chaleur de son corps contre le mien.

Maxime me serre dans ses bras avec une telle intensité que je sens toute la charge émotionnelle de la victoire et de la pression accumulée pendant des mois de préparation. Ses bras musclés enveloppent mon dos, et je peux sentir chaque pulsation de son cœur qui bat rapidement. L'odeur de l'eau chlorée et de la sueur se mêle à la fraîcheur de sa peau, et dans cet instant d'étreinte, il y a une profonde connexion entre nous, presque comme une communion après une épreuve épuisante.

L'atmosphère électrique du complexe aquatique contraste avec l'intensité émotionnelle du moment que je partage avec Maxime. Alors qu'il me serre contre lui, tout autour de nous s'efface, les acclamations des supporters et les célébrations de l'équipe ne sont que des échos lointains. Son étreinte est forte, presque désespérée, comme s'il cherchait à exprimer tout ce qu'il ressentait en une seule action, condensant des mois de pression, de doutes, et de sacrifices en une seule étreinte.

Hier encore, Maxime était d'une humeur exécrable, refermé sur lui-même, et l'entraînement avait été marqué par une tension palpable. Il était si distant, si différent de celui qui se tient devant moi maintenant, rayonnant de fierté et de soulagement. Je ne comprends pas vraiment ce changement soudain, cette transformation émotionnelle qui semble l'avoir envahi. Est-ce simplement l'effet de la victoire, ou y a-t-il autre chose, quelque chose de plus profond qui se joue en lui?

Je tente de rationaliser, de mettre cette soudaine proximité et cet élan d'affection sur le compte de l'euphorie du moment. Peut-être que c'est la victoire qui le rend ainsi, plus ouvert, plus vulnérable. Peut-être est-il simplement soulagé que tout soit enfin terminé, que tous les efforts et les sacrifices aient porté leurs fruits. Pourtant, une petite voix intérieure me dit qu'il y a plus que cela.

— Je l'ai fait, murmure-t-il, sa voix chargée d'émotion.

Maxime recule légèrement, ses yeux cherchent les miens avec une intensité que je n'avais jamais vue auparavant. Ses traits sont détendus, mais ses yeux brillent d'une émotion que je ne parviens pas à décrypter entièrement. Ce regard est une énigme, mélange de fierté, de soulagement, mais aussi de quelque chose d'autre, quelque chose d'indéfinissable. Je sens une hésitation, comme s'il cherchait à me dire autre chose, quelque chose qu'il n'ose pas encore exprimer.

Mais avant que je puisse dire quoi que ce soit, il sourit à nouveau, un sourire radieux et sincère, et je décide de laisser ces pensées de côté, pour l'instant. Après tout, aujourd'hui est un jour de célébration, un moment pour savourer la victoire. Le mystère dans son regard, devra attendre.

Maxime se recule légèrement pour me regarder dans les yeux. Son sourire est radieux et sincère, et je décide de laisser ces pensées de côté, pour l'instant. Après tout, aujourd'hui est un jour de célébration, un moment pour savourer la victoire. Le reste, ce mystère dans son regard, devra attendre.

La journée se poursuit avec des interviews, des séances photos, et des célébrations officielles. Maxime est le centre de l'attention, mais il trouve toujours le temps de me lancer des regards complices et des sourires radieux. Cette victoire, et le chemin qui y a mené, nous ont rapprochés d'une manière que je n'aurais jamais imaginée, et je sais que ce moment marquera pour toujours notre relation, la gravant dans un souvenir précieux et inoubliable.