Chapitre 17

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Aujourd'hui, c'est journée détente. C'est une soirée informelle spécialement organisée pour les membres de l'équipe afin de décompresser après les compétitions. L'événement se déroule dans un cadre décontracté, avec des lumières tamisées et une musique légère en fond sonore. Les nageurs sont invités à se mêler, à discuter librement et à oublier, ne serait-ce qu'un instant, la rigueur des entraînements et des compétitions.

L'atmosphère est détendue et conviviale. Les conversations vont bon train autour de tables garnies de divers encas et de boissons. Les rires résonnent, les gens se racontent des anecdotes, et la pression accumulée se dissipe lentement. Je me sens enfin libre de me relaxer et de profiter du moment, loin des tensions habituelles.

C'est lors de cette soirée que je commence à me rapprocher de Mewen Tomac, un nageur prometteur que j'apprécie de plus en plus. Mewen est non seulement un athlète talentueux, mais aussi une personne très amusante. Nous échangeons des blagues et des histoires personnelles, découvrant une complicité qui se renforce avec chaque rire partagé. Pour moi, cette connexion va au-delà du flirt léger ; elle est en train de se transformer en une véritable amitié. Mewen est agréable, facile à vivre, et son naturel contraste fortement avec l'arrogance de Maxime, un autre nageur de l'équipe.

Maxime, cependant, semble mal accepter cette dynamique nouvelle. Il observe notre complicité avec un regard de plus en plus méfiant et désapprobateur. Ses remarques acerbes et ses sarcasmes ne tardent pas à se faire sentir. Il se met à lancer des piques sur le ton de la provocation, cherchant visiblement à nous déstabiliser.

— Alors, Langlois, tu as trouvé une nouvelle proie ?

Son ton est empreint de sarcasme. Mewen, visiblement agacé par cette attaque gratuite, se redresse et fait face à Maxime.

— Écoute, Maxime, je ne vois pas pourquoi tu te mêles de ça. Alice est une adulte et elle sait très bien ce qu'elle fait.

Maxime réplique immédiatement, avec une intensité encore plus marquée.

— Oh, Mewen, tu n'as pas à la défendre. Peut-être que c'est toi qui devrais te méfier. On ne sait jamais avec Langlois, après tout.

Je sens la colère monter en moi. La façon dont Maxime s'attaque à Mewen, ainsi qu'à moi, est inacceptable. Je me lève brusquement, prête à mettre fin à cette confrontation.

— Écoute, Grousset, je pense sérieusement que tu devrais consulter pour bipolarité. Et si tu as un problème avec moi, il est temps de le dire directement.

Je me tourne vers Mewen, déterminée à partir.

— Merci pour le soutien, mais je peux gérer ça seule.

Je commence à marcher vers la sortie, la frustration et la colère m'envahissent. La soirée qui était censée être un moment de détente se transforme en une scène de confrontation désagréable. Je sens mon cœur battre plus vite et ma respiration se faire plus rapide. Chaque pas vers la porte semble alourdi par la tension accumulée. Les rires et les conversations qui se poursuivent dans la salle me paraissent soudainement lointains, presque ironiques par rapport à l'intensité de ce que je viens de vivre.

Maxime me suit, et je l'entends se précipiter derrière moi. Il me rattrape par le bras, et je sens la pression de sa main contre ma peau. Sa voix, maintenant plus calme mais encore chargée d'une certaine urgence, me parvient.

Alice, attends, s'il te plaît. Écoute-moi. Je suis désolé.

Je commence à marcher vers la sortie, la frustration et la colère m'envahissant. La soirée qui devait être une parenthèse de détente se transforme en une confrontation désagréable et épuisante. Chaque pas vers la porte semble de plus en plus lourd, et les rires qui résonnent dans la salle me paraissent déconnectés de la réalité de ce que je vis maintenant. Je sens mon cœur battre plus vite, ma respiration se faire plus rapide, et une boule d'angoisse se forme dans mon estomac.

Alors que je fais mine de partir, Maxime me suit de près. Sa démarche précipitée trahit une certaine anxiété, et j'entends sa voix se faire entendre derrière moi.

— Alice, attends, s'il te plaît.

Il attrape mon bras, et je ressens la pression de sa main contre ma peau. Je me tourne vers lui, et je vois une lueur de sincérité dans ses yeux, mais je ne peux pas m'empêcher de me sentir trompée. Maxime a alterné entre moments de gentillesse et comportements désagréables, et ce contraste me laisse perplexe.

— Non, Maxime, je ne veux pas entendre tes excuses maintenant. Un jour tu es gentil, et le lendemain, tu es un véritable connard. Tu ne peux pas simplement passer de l'un à l'autre comme ça.

Je me dégage doucement de son étreinte, me sentant à la fois épuisée et frustrée. Je regarde Maxime, cherchant à comprendre ce qui se passe réellement dans sa tête. Ses excuses semblent venir trop tard, et je me demande si elles sont sincères ou juste un moyen de se dédouaner de sa mauvaise conduite.

Pourquoi cette instabilité dans son comportement ? Pourquoi cette capacité à être à la fois attentionné et abrasif ? Est-ce qu'il souffre réellement d'un problème qu'il ne parvient pas à gérer, ou est-ce que ses actions sont simplement le reflet de ses propres frustrations et insécurités ? Peut-être qu'il y a des aspects de sa vie ou de sa personnalité qu'il cache ou qu'il n'est pas prêt à affronter.

Les questions se bousculent dans ma tête alors que je fais un pas en arrière, le laissant en plan. Il est clair que Maxime a des difficultés personnelles qu'il ne gère pas bien, mais cela ne change pas le fait que son comportement est blessant. Les excuses tardives ne résolvent pas le mal qu'il a causé, ni les tensions qu'il a créées.

Je prends une grande inspiration, essayant de me recentrer. Je comprends que, même si je suis ouverte à l'idée de comprendre et de pardonner, il est également essentiel de me protéger et de mettre des limites. Maxime doit faire un véritable effort pour changer, et ce n'est pas à moi de porter le poids de ses contradictions ou de ses problèmes non résolus.

Au bord du bassin - Maxime GroussetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant