Chapitre 22

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Ce matin, après un jogging habituel pour me dégourdir les jambes, je rentre chez moi, épuisée mais satisfaite de ma séance d'entraînement. La fraîcheur du matin est revigorante, et le calme de l'appartement me permet de profiter d'un instant de tranquillité. En revenant à l'intérieur, je trouve mon téléphone qui clignote sur la table, un message de Maxime apparaissant sur l'écran.

Je prends mon téléphone avec un sourire en coin, attendant avec une curiosité amusée ce que Maxime a bien pu m'envoyer. D'habitude, ses messages sont empreints de taquineries et de sarcasmes, et celui-ci ne fait pas exception.

« Alors, Princesse, Je parie que tu t'ennuies sans moi ? »

Je ris en lisant son message, sentant un léger pincement de nostalgie en repensant aux séances de kiné et à sa présence. Il m'avait toujours taquinée avec une telle aisance, et je dois admettre que son humour me manque un peu. Avec un soupir, je décide de lui répondre, en gardant un ton faussement agacé.

« Ta présence, non, Mais nos séances de kiné, oui. Mais la vie est beaucoup plus tranquille sans tes remarques incessantes. »

Quelques minutes plus tard, alors que je fais des étirements pour récupérer de ma course, mon téléphone vibre à nouveau. Le message de Maxime arrive, accompagné d'un emoji rieur qui me fait sourire malgré moi.

« C'est ça tu te mens à toi-même ! Mais si nos séances de kiné te manquent, viens en Nouvelle-Calédonie. »

Je lis le message plusieurs fois, un mélange d'excitation et de nervosité montant en moi. La proposition semble à la fois absurde et séduisante. Sans vraiment réfléchir, je décide de prendre une décision impulsive : je réserve un vol pour la Nouvelle-Calédonie. L'idée de voir Maxime et de retrouver un peu de cette taquinerie qui me manque me semble soudainement irrésistible.

Je passe la matinée à préparer mes affaires : une valise légère, quelques tenues appropriées pour un climat tropical, et des documents de voyage. Le vol est prévu pour l'après-midi, et je me trouve bientôt à l'aéroport, la nervosité faisant éclipser l'excitation initiale. En attendant l'embarquement, je me demande si j'ai agi sur un coup de tête. Après tout, je ne connais rien de la famille de Maxime, et je ne sais même pas à quoi m'attendre en débarquant là-bas.

L'avion décolle, et je m'assois dans mon siège, essayant de me détendre malgré la nervosité qui me serre le ventre. Je passe une partie du vol à me demander si j'ai fait le bon choix. Les heures passent lentement, et je commence à regretter ma décision. La réalité de me retrouver dans un endroit complètement inconnu commence à me peser.

À l'arrivée à l'aéroport de Nouméa, je suis immédiatement frappée par la chaleur tropicale. L'air est dense et chaud, bien différent du climat frais auquel je suis habituée. Je récupère mes bagages, le stress et l'adrénaline commencent à se mêler à un sentiment croissant de panique. La réalité de mon impulsion m'atteint en plein visage : je ne connais pas l'adresse de Maxime, et je n'ai pas prévu de plan de secours.

Je regarde autour de moi, l'aéroport débordant d'une activité que je peine à suivre. Avec un soupir de frustration, je compose le numéro de Maxime, espérant qu'il me répondra rapidement. Quand il décroche, je ne peux retenir mon ton impatient.

— Maxime, ramène ton cul à l'aéroport, dis-je directement, ma voix trahissant la frustration et l'exaspération.

Il y a une pause de quelques secondes, puis j'entends la voix de Maxime, mélangeant surprise et amusement.

— Langlois, tu ne me dis pas que tu as vraiment pris le premier vol ? me dit-il en riant légèrement.

— Évidemment que si, je suis là maintenant ! Et je n'ai pas la moindre idée de comment te trouver, rétorqué-je, en essayant de garder un peu de calme malgré ma nervosité.

— D'accord, d'accord. Ne bouge pas, je viens te chercher.

Il raccroche avant même que je puisse répondre, me laissant là, l'air chaud caressant ma peau. Je m'assois sur un banc près de la sortie, essayant de calmer ma respiration. Maxime a toujours eu un don pour se moquer de moi, mais je dois admettre que je suis heureuse de voir qu'il prend la situation au sérieux.

Je scrute les personnes qui passent, espérant apercevoir Maxime parmi la foule. Chaque minute semble une éternité alors que je suis assise là, en attendant. Après un moment qui me semble interminable, je le vois enfin. Il marche vers moi avec un sourire, ses cheveux légèrement ébouriffés et un air de triomphe amusé sur son visage.

— Tu es vraiment pas croyable? dit-il en se penchant pour me faire la bise, l'air détendu malgré ma situation.

Je lui rends son sourire, un mélange de soulagement et de reproche dans mes yeux.

— Je te rappelle que c'est toi qui m'as poussée à venir ici sur un coup de tête. J'espère que tu es prêt à me supporter, Grousset.

Maxime rit, l'air à la fois amusé et légèrement désolé.

— On verra, sinon je te fout dans un avion, allez, viens, je vais te montrer le chemin. La Nouvelle-Calédonie t'attend.

Il prend une partie de mes bagages, et nous nous dirigeons vers la sortie de l'aéroport, la chaleur tropicale enveloppant nos corps. En marchant à ses côtés, je ne peux m'empêcher de sourire. Malgré la folie de ma décision, je suis impatiente de découvrir ce que la Nouvelle-Calédonie a à offrir, surtout avec Maxime pour guide.

Nous montons dans sa voiture, et pendant le trajet vers sa maison, il continue de plaisanter et de taquiner. Je me détends peu à peu, l'adrénaline et le stress de l'aéroport laissant place à l'excitation de cette nouvelle aventure. La route nous mène à travers des paysages magnifiques, et je commence à apprécier le voyage, réalisant que malgré tout, cette impulsion pourrait être exactement ce dont j'avais besoin pour changer de perspective et redécouvrir ce qui m'attend dans la vie.

Au bord du bassin - Maxime GroussetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant