OBSESSIVE | TOME I & II

CHAPITRE 22

𝙽𝚈𝚇

Youth's on fire - Tiggy

   J'avance doucement vers la douche où le corps recroquevillé de Carla tremble sous l'eau glacée qui s'abat sur sa peau et ses vêtements, sa peau qui d'ailleurs commence à devenir bleu. J'entends ses dents claquer entre elles lorsque je suis assez proche pour éteindre l'eau et m'abaisser vers la blonde.

— Carla tu m'entends ? je murmure espérant qu'elle ne soit pas déjà assez loin dans le noir.

Un soupir de soulagement s'échappe de mes poumons lorsqu'elle hoche la tête pour me répondre.

— Je peux te bouger ? continué-je de murmurer pour ne pas trop la brusquer.

Un deuxième hochement de tête qui me permet de passer mes bras sous ses bras et la soulever doucement. Elle s'accroche à mon corps tant bien que mal, ce qui prouve que je suis arrivé à temps.

Lorsqu'on passe le seuil de la salle de bain, je marche en direction de mon lit, car le sien est beaucoup trop en mauvais état pour l'accueillir. Je la pose délicatement dans celui-ci puis la recouvre de ma couette et mon plaid pour essayer tant bien que mal de la réchauffer.

Sa main ne lâche pas mon bras et je comprends alors qu'elle préfère que je reste là. Alors, malgré la douleur au cœur qui me poignarde de me retrouver dans une situation comme celle-ci, je m'assois à ses côtés et la laisse poser sa tête sur mes cuisses sans lâcher mon bras et en le tenant fermement pendant qu'elle s'endort.

CARLA

Quelques heures plus tôt...

Je sors de la salle en trombe alors que j'entends ses pas me courir après. Mais je ne peux plus le voir, il a réussi à dépasser des limites que personne n'a le droit de franchir et ça m'agace au plus haut point.

— Carla reviens bordel ! Pars pas comme ça !

Je m'arrête dans mon élan et me retourne pour lui faire face.

— Non Kalem ! Je t'avais prévenu et toi tu as décidé de chanter cette chanson en plein cours devant tout le monde ! Rien de sérieux, on était d'accord, je hurle presque dans les couloirs du bâtiments.

Il ne dit rien mais continue à me fixer avec son air désolé.

Mais je sais qu'il est fier.

Je laisse un rire m'échapper avant de reprendre mon chemin vers l'extérieur du campus.

Car j'ai définitivement besoin d'une cigarette.

L'air frais me tombe dessus, le ciel est couvert de nuages gris et même si j'aime d'habitude le soleil, ça serait mentir de dire que je ne trouve pas l'ambiance de Boston en temps pluvieux magnifique. J'ouvre mon sac pour en sortir mon paquet de cigarette en regardant le ciel, mais ma main se retrouve à brasser du vide. Je ne trouve pas de cigarette alors que je commence sérieusement à avoir besoin d'un remontant.

Je veux à tout prix empêcher mon cerveau de fonctionner totalement, juste assez pour avoir encore la main sur ce que je fais mais assez aussi pour l'éteindre un peu et oublier.

Je me dépêche de monter dans ma chambre, mes mains commencent déjà à trembler alors que le manque qui était camouflé par la nicotine commence à prendre le dessus. Je commence alors à fouiller dans mon bureau, mon armoire et tout autre endroit à la recherche non plus de nicotine mais de quelque chose de plus fort dont je n'arrive plus à me séparer.

J'envoie valser toutes mes affaires, mon corps commence à trembler de plus en plus et mon cerveau à trop se réveiller.

J'arrive dans la salle de bain et allume l'eau froide de la douche pendant que je fouille dans ma trousse de maquillage.