𝙽𝚈𝚇
The walls - Chase Atlantic
« 𝓣𝓪𝓴𝓮 𝓪 𝓵𝓲𝓽𝓽𝓵𝓮 𝓶𝓸𝓻𝓮 𝓽𝓸 𝓼𝓽𝓪𝔂 𝓪𝔀𝓪𝓴𝓮 𝓷𝓸𝔀 »
Le temps passe lentement, comme si chaque seconde avait une importance, que plus on avance dans les journées, plus on s'approche d'une fin inévitable. Les secondes se font ressentir comme des heures à une lenteur presque frustrante, l'univers cesse de me précipiter, au contraire, il me tire vers l'arrière, me force à marcher au lieu de courir. Il me fait vivre chaque minute comme si elles étaient toute une vie, que j'étais une rose perdant ses pétales, mais qu'à chaque fois qu'une d'elles tombaient je perdais une vie et alors une autre suivait, lentement, se posant lourdement sur le sol avant de finir de faner complètement.
J'ai l'impression d'avoir passé plus d'heures au-dessus de la terre, dans les nuages, qu'à marcher sur la terre ferme depuis des jours. Je ne fais que m'envoler, traversant le ciel pour atterrir dans une ville que je finirai par quitter de nouveau, je m'évade comme poursuivi par cette idée que si je reste à un seul endroit, ça serait comme me convaincre que c'est l'endroit où je me sens le mieux.
Mais il n'y a aucun endroit qui me fera me sentir bien, ce n'est qu'une idée fausse, un fantasme chimérique.
Je préfère rester loin de la terre ferme, loin de l'endroit où mes pulsions rageuses ne sont plus maintenu, qu'elles s'évadent de ma propre cage, tuant tout ceux sur son chemin pour me prouver à moi-même que je suis bien mieux seule, engouffrée par mes propres démons, assombri par ma fureur.
Mes doigts glissent sur l'écran de mon téléphone, faisant défiler les messages qui sont apparus. Il y en a plusieurs, de la part de ceux qui sont là pour moi sans pour autant l'être. Au fond, je sais que c'est en partie de ma faute, je sais que je suis celle qui les repousse pour qu'il ne creuse pas en moi assez pour découvrir que je suis pourrie, qu'il n'y a rien de bon et que leur empathie ne m'aidera plus à m'en sortir. Je persiste à les garder loin de moi, mais une partie de moi, égoïste, leur en veut de ne pas avoir cherché à creuser quand même, de ne pas avoir essayé de briser la carapace qui m'entoure, comme s'il n'en avait pas vraiment envie.
Ils me demandent tous comment je vais, Ezia, Alex, mais est ce que ça les intéresse réellement ?
Est-ce que mon état les préoccupe au point de tout faire pour me sauver comme je le fais inconsciemment en les sauvant de mon monde ?
Mon égoïsme fait que même si je ne veux pas être sauvé, même si je pense être une cause perdue, j'aimerais que quelqu'un se bat réellement pour essayer de le faire.
Mais j'ai tué la seule personne qui était prête à le faire pour moi, le seul qui malgré la haine aurait pu me sauver même si c'est aussi celui qui m'a poussé au bord de la falaise, prête à chuter. L'ironie de mon sort est que je fini par tuer tout ceux qui tente trop de me sortir du gouffre dans lequel je péri depuis des années, je leur donne envie de me sauver, puis je replonge en les écartant à un point irréparable, oú leurs mains ne peuvent plus m'atteindre.
Certains arrivent juste à devenir des fantômes, me hantant de mon égoïsme.
Un nouveau message apparaît mais l'envie de répondre ne grimpe pas, je fixe les mots au-dessous de mon pouce, le cœur battant, la rage montante.
SÉBASTIEN :
Tu disais ne pas vouloir être comme ta mère, je pensais que tu avais réussi à fuir cette guerre qui t'était destiné mais j'apprends que tu es devenue cheffe ?
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OBSESSIVE | TOME I & II
RomanceLorsque que Nyx Mavrolis-Diaz décide de s'installer à Boston pour ses études, elle découvrira très vite que les problèmes ne disparaissent pas lorsqu'on quitte son pays et qu'au contraire ils ont une façon bien à eux de te coller à la peau. Car lor...