OBSESSIVE | TOME I & II

II-CHAPITRE 2

𝙽𝚈𝚇

Combien de jours - Noée

« 𝓳𝓮 𝓷'𝓿𝓮𝓾𝔁 𝓹𝓵𝓾𝓼 ê𝓽𝓻𝓮 𝓭𝓪𝓷𝓼 𝓶𝓪 𝓽ê𝓽𝓮 »

La chaleur me tombe dessus, elle m'écrase de sa force presque surnaturelle, une couche épaisse qui se pose sur l'entièreté de mon corps, m'étouffant dans cette température croissante en moi alors que je continue de pousser mon corps à sa limite. Mes cheveux rassemblés dans une couette mal faites et mes mains enroulés de ces bandages, dont la technique pour les mettres est devenue tellement une habitude que je pourrais le faire les yeux fermés, je frappe dans le sac pendu devant moi, une cible que je ne peux pas râter, que je ne peux que frapper jusqu'à ce que je finisse par tomber sur mes propres genoux.

Mes poings rencontrent le sac, cet objet qui subit mes coups, ma colère explosive qui ne demande plus qu'à être évacuée, comme si elle n'était plus dans mes poings mais qu'elle planait tout autour de celles-ci, ma haine siffle alors que mes coups deviennent de plus en plus rapide et puissant. Une douleur traverse mes bras, allant de mes poignets, passant par mes épaules avant de retomber dans la longitude de mon dos, mes muscles surchauffent, à la lisière de la cassure je les pousse à bout. Je cherche à amener mon corps à une extase où la douleur n'est plus qu'un lointain souvenir et que je ne ressens plus rien, pas une seule once de sensation.

Je frappe jusqu'à ce que mon corps soit aussi anesthésié que mon cœur.

La sueur coule sur mon visage, chatouillant la pointe de mon nez mais faisant aussi coller mes petites mèches rebelles contre mon visage. Elles me cachent presque la vue, rendant tout autour de moi flou alors que le goût salé désagréable de mon effort se glisse sur mes lèvres. Ma brassière colle à ma poitrine et mes jambes étouffent sous l'épaisseur de mon jogging, ma peau étant luisante, presque brillante, rougit à certains endroits par la chaleur que je fais subir à mon être.

La douleur n'est plus qu'un fantasme pour mon âme à secourir, je ne ressent plus rien, un vide de toutes sensations, d'émotions, j'ai perdu tout le goût à la vie mais pourtant je ne la quitte pas, animé par cette vengeance, cette force destructive qui m'abrite et qui a réussi à se mettre à l'avant. Mes poings se heurtent contre ma cible, une façon d'extérioriser cette rage qui me bouffe de l'intérieur, qui n'a aucune pitié sur mon être et qui sera bien pire pour tous ceux sur laquelle elle s'échouera. Jo donne alors un dernier coup, une fatalité à cet entraînement qui est la seule chose que j'ai réussi à faire depuis que j'ai décidé de quitter ma chambre.

La porte derrière moi s'ouvre, je ne me retourne pas tout de suite, massant mes phalanges dans un mouvement en cercles. espérant, d'une légère étincelle, que la douleur réapparaisse et que je ne sois pas tombée encore plus bas que je ne l'es jamais été. Des pas lourds se dirigent vers moi, une présence réconfortante qui provient de la seule personne qui arrive à ne pas m'énerver, même lorsque je n'ai le contrôle de rien.

— Ça fait des heures que tu es ici Nyx, dit-il en se dirigeant vers le meuble où se trouve les bandages.

Izan commence à préparer ses mains, voulant prendre ma place devant ce sac qui accueille tous les coups de cette maison, où en tout cas de tous ceux qui ont été amenés à se placer devant lui et à frapper sans en avoir réellement le choix.

Je laisse ses mots se répandre dans la salle, ils deviennent un écho presque inaudible au fil des secondes, des paroles que je choisis d'ignorer pour que la vérité ne vienne pas frapper le peu d'humanité qu'il me reste, cette légère étincelle qui n'attends que d'être réanimé mais que je refuse de remettre à l'avant.