Oxygène

Chapitre 13

LOUISA

Trois interminables jours plus tard, je suis toujours enfermée dans cette cave.
Comment je le sais ? Grâce à la luminosité qui transperce la petite fenêtre et qui m'aide d'ailleurs à ne pas sombrer dans la folie.

En pleine nuit, j'ai tenté de la briser mais cette dernière est faite d'un vitrage anti-effraction. Mes tentatives d'évasion demeurent donc infructueuses.

Depuis ces trois jours, je ne fais que me remémorer les derniers échanges que j'ai eu avec Vito.
A-t-il pris conscience de mon honnêteté lorsque je lui ai dévoilé le plan de mon père ?
Si c'est le cas, pourquoi n'est-il toujours pas revenu me voir ?

Seule Camila m'a tenue compagnie depuis. Deux fois par jour, elle m'amène un plateau repas, m'accompagne aux toilettes pour que je me lave et me tient compagnie quelque temps.

Je lui ai très peu adressé la parole tandis qu'elle n'arrête pas de parler. Une vraie pipelette. Elle m'a confiée que son repas préféré est la paëlla, qu'elle monte à cheval de temps en temps, qu'elle adore regarder des films et des séries sur Netflix, qu'elle ne tient pas l'alcool.

Plus les jours passent, plus ses confidences sont personnelles. J'ai appris qu'elle est célibataire mais également qu'elle en a marre d'être considérée comme une enfant aux yeux de son père et de ses frères.

Au fil des jours, j'ai pris conscience que j'aime la compagnie de Camila. L'écouter parler me plait. Je me surprends même à attendre impatiemment qu'elle descende me voir. C'est une femme pleine de vie, douce, rigolote, déterminée et bienveillante. J'ai honte de le dire mais... je l'aime bien.
Non, non, non Louisa. Tu ne peux pas apprécier une personne qui a consenti à ton kidnapping ! Tu marches sur la tête !

Aussi, lorsque Camila aborde le sujet de son frère, je suis davantage attentive à ce qu'elle me dit.
J'ai vraiment du mal à cerner Vito.

Il s'agit d'un homme dur en apparence, mais j'ai l'intime conviction qu'il est doux dans le fond. Cette carapace s'est certainement forgée en grandissant dans son monde de mafieux.
C'est peut être complètement insensé de dire ça, mais j'ai ce besoin irrépressible d'apprendre à le connaître, de découvrir la personne qui se cache derrière ses apparences. À tel point que de la déception a été ressentie en constatant qu'il ne soit pas réapparu depuis la dernière fois.
Ma présence, ici, dans cette cave, doit être insignifiante à ses yeux.
Tu es déçue que l'homme qui t'a kidnappée ne soit pas descendu te voir... n'importe quoi !