Chapitre 22

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LOUISA

– Tu commences sincèrement à me les briser Louisa, hurle Alarico. À genoux !

– Non, pitié, je suis désolée, l'imploré-je.

Je regarde Joaquin et Rafael affalés dans le canapé dans l'espoir qu'ils interviennent. Dans les yeux du bras droit de mon père, j'y décèle de l'excitation. Il est ravi d'assister à la scène humiliante dont il va être témoin. Quant à mon frère, son regard est froid et impénétrable. Il sait ce que je vais subir mais ne réagit pas.

Alarico me saisit violemment par les cheveux pour me forcer à me mettre à genoux. Le carrelage du salon est gelé, mon corps bouillonne de peur.

– S'il te plaît, épargne-moi, supplié-je.

Le bout pointu des Richelieus de mon père cogne à trois reprises dans mes côtes. Mon souffle se coupe brutalement. Je n'arrive plus à respirer.

– Ça c'est pour tes compétences en repassage plus que déplorables, gronde-t-il en m'infligeant un nouveau coup de pied. Pauvre fille, tu n'es même pas bonne à utiliser un fer à repasser.

– Je ferai attention la prochaine fois. C'est promis.

Il m'est impossible de retenir mes sanglots. Les larmes dévalent mes joues telles une cascade approvisionnée en eau grâce à la fonte des neiges.

J'entends mon père enlever sa ceinture et tester le cuir en le claquant dans sa paume de main. Non, pas ça ! Ça fait tellement mal !

Le cuir de son accessoire gifle la peau de mon dos et je sens une ancienne plaie se rouvrir. Elle était en train de cicatriser, la croûte formée ne me démangeait plus, ma chair n'était plus à vif. Maintenant, elle l'est à nouveau.

– Et celui-là, c'est pour avoir levé les yeux au ciel quand je t'ai fait la remarque ! rugit-il.

Je sens la ceinture résonner une seconde fois, mon père a redoublé de puissance pour me l'asséner.

– Aïe, ça fait mal, gémis-je.

Mes cheveux sont collés à mes joues à cause des larmes. Mon dos me brûle, mes oreilles sifflent et je suis prise d'un vertige.

Je sens Alarico armer un énième coup de ceinture lorsque j'entends la porte d'entrée s'ouvrir. Une personne entre dans le salon, l'attention de mon père doit être reportée sur elle puisque je me suis préparée à un autre coup qui ne vient pas.

Je ne sais pas qui c'est, je ne la vois pas non plus. Mon regard fixe le joint de carrelage, je me concentre pour calmer mon rythme respiratoire.

L'inconnu s'approche de moi et enroule ses bras autour de mon corps. Grâce à son odeur masculine, je comprends qu'il s'agit d'un homme. Je reconnais ce parfum. Toutefois, le choc émotionnel que je viens de subir ne me permet pas de m'y attarder davantage. L'homme m'aide à me relever délicatement. Je ne tente même pas de m'intéresser à l'identité de mon sauveur car la seule chose que je désire, c'est sortir d'ici.

Il me susurre à l'oreille des paroles réconfortantes.

– C'est tout, tu es en sécurité. Tu fais juste un cauchemar.

Un cauchemar ? De quoi parle-t-il ? Ses mots m'aident à puiser dans le peu d'énergie qu'il me reste pour me lever. Je me concentre pour placer un pied devant l'autre afin d'atteindre la sortie. Mon corps est soutenu par les bras forts de mon héros.

OxygèneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant