Chapitre 19

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LOUISA

     Seuls un lit revêtu d'un drap noir mat, une armoire ainsi qu'une commode de la même couleur et un fauteuil en velours taupe sont disposés dans la pièce. Comme dit Will Smith : Men in black !

    Je repère le nœud papillon que Vito portait à la trêve annuelle, accroché à un porte manteau mural, aux côtés d'un blouson en cuir. Imagine-le avec ça sur le dos ! Le costume c'est classe, le blouson ça fait bad boy.

En parcourant le tissu des doigts, je constate que le nœud papillon est doux tandis que celui du blouson est froid. Ces deux accessoires sont à l'image de l'homme qui les porte : doux avec sa famille, froid avec moi.
Pourquoi faut-il que les mauvais garçons soit les plus attirants ?

    Une petite valise remplie de vêtements impeccablement pliés est ouverte sur son lit. Je me remémore la discussion survenue en début de soirée et me souviens qu'il part demain en Croatie. Pendant deux jours. Tant mieux, il te foutra la paix !

    Mon attention est retenue sur un cadre positionné sur la commode. Il s'agit de l'unique décoration personnelle de cet endroit. Je ne l'avais pas vu en arrivant dans la pièce. Sur la photo, j'y reconnais Tobias, Alessio, Camila et Vito aux côtés de deux femmes qui me sont inconnues. La première, brune et élancée, tient la main de Tobias, déposée délicatement sur son épaule. La deuxième femme, celle aux cheveux châtains, reflète une pure douceur grâce à son visage de poupée. Elle est placée aux côtés d'Alessio qu'elle regarde avec admiration. Quant à Camila et Vito, ils se tiennent bras dessus, bras dessous. Tous les six sourient joyeusement à l'objectif. Ils semblent former une famille soudée et aimante. Celle que j'ai toujours rêvée d'avoir. Il est vrai qu'il n'existe aucune photo identique avec la tienne, de famille.

Inconsciemment, c'est la raison pour laquelle j'ai choisi de ne pas m'échapper lorsque Camila m'en a donné l'occasion. Malgré le monde mafieux dans lequel ils vivent, malgré leur attitude parfois austère, ils restent une famille. J'aimerais tellement en avoir une comme celle-là. Car la famille est le premier cercle de l'amour.

    Un craquement me sort de ma rêverie. Je me retourne et sursaute en voyant Vito à l'entrée de sa chambre. Comment va-t-il réagir en me voyant ici ? Va-t-il m'envoyer balader de manière totalement insolente comme il en a l'habitude ? Va-t-il me lancer des paroles blessantes à la figure ?
J'attends qu'il me traduise son mécontentement pour être entrée dans sa chambre sans permission.

    – Jolie photo n'est-ce pas ? déclare-t-il.

    Pas de paroles tranchantes ? Pas de ton acerbe ? Que lui arrive-t-il ? Je ne suis pas habituée à des échanges classiques. Sa réaction me déstabilise. Toutefois, comme il semble disposé à être courtois, j'en profite pour entamer une discussion.

    – Qui sont les deux autres femmes ?

    – Ma mère et Giulia, m'informe-t-il en s'approchant de moi.

    Il m'a répondu, naturellement, sans aucune réticence. Il a mangé un bol de gentillesse au petit déjeuner ou quoi ?

Il se positionne derrière moi, je sens qu'il est proche. Je reste face au cadre, dos à lui. Malgré sa proximité, je tente de montrer de l'indifférence. Sauf que ce n'est pas le cas. Reconnais que son souffle qui s'échoue sur ta nuque t'excite.

     Après avoir relevé la ressemblance entre sa mère et lui, je poursuis, désireuse d'en apprendre davantage sur la famille Alvarez. Sur lui. Cet homme est une énigme.

    – Où est ta mère ? Enfin, je ne l'ai pas vue ce soir donc j'en conclus que...

    Je ne termine pas ma phrase tellement je suis gênée.

OxygèneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant