VITO
Je descends en trombe dans les escaliers, déverouille énergiquement la porte fermée à clef. Je visualise rapidement Louisa, allongée sur le lit de camp, en train de regarder le plafond. Elle ne doit pas. En me voyant, elle sursaute, se redresse pour s'asseoir en ramenant ses jambes contre sa poitrine.
Je m'approche d'elle à toute vitesse et la saisis sèchement par le menton.
– Est-ce que ton père a prévu de nous détourner une cargaison d'armes ?
Je ne passe pas par quatre chemins, allant directement à l'essentiel.
– J... je... ne sais pas, bégaye-t-elle.
– Arrête de me prendre pour un con, princesa creída ! On sait que ton père a fait appel aux passeurs et on le suspecte de vouloir nous voler une livraison.
– Les passeurs ? Qui sont-ils ?
Pendant un instant, je doute de son implication. Son expression de visage ne s'apparente pas à une personne qui tend à cacher quelque chose. Elle semble ne pas comprendre ce que je suis en train de lui dire. Je refoule immédiatement cette idée. Mon père m'a certifié qu'elle n'était pas si innocente qu'elle n'y paraît. Il faut donc impérativement que je cesse mes états d'âme.
– Ne me dis surtout pas que tu n'as pas connaissance de l'existence des passeurs du détroit de Gibraltar car je ne te crois pas.
Louisa fronce les sourcils, elle réfléchit. Je remarque dans ses yeux bleus le moment où un éclair d'illumination la traverse.
– Les passeurs du détroit de Gibraltar tu dis ? Il me semble avoir entendu mon père parler d'eux. C'était quelques jours avant la trêve annuelle.
– C'est bien ce qui me semblait. Tu en sais plus que tu ne le prétends.
– Détrompe-toi, se vexe-t-elle. J'ai simplement surpris une discussion que j'ai écoutée discrètement derrière la porte de son bureau.
Je me rapproche davantage de son visage, à tel point que mes lèvres ne sont plus qu'à quelques centimètres des siennes. Grâce à cette proximité, je peux sentir sa respiration saccadée, intensifiée par la peur qu'elle éprouve à mon égard.
– Alors dis-moi, princesa creída, lancé-je d'une voix grave. Qu'as-tu entendu derrière cette porte ?
Elle baisse les yeux, déglutit, puis plonge à nouveau son regard dans le mien. À chaque fois qu'elle me regarde de la sorte, j'ai la sensation que je peux me noyer dans son bleu océan.
– Mon père a l'intention de détourner une cargaison d'armes.
– Mais encore ?
– Apparemment, cette cargaison appartiendrait à ses ennemis, ajoute-t-elle. Il voulait demander aux passeurs de faire le sale boulot à sa place.
J'acquiesce de la tête et l'invite à poursuivre.
– De mémoire, la livraison part du Maroc.
– Quel est son plan d'attaque ? l'interrogé-je.
– Je... ne sais plus exactement.
Je resserre mon emprise sur sa mâchoire, approche ma bouche de son oreille droite afin de lui susurrer ma menace.
– Tu as intérêt à me dire tout ce que tu sais sinon...
Je laisse ma phrase en suspens. Ce n'est pas nécessaire de la terminer, Louisa a parfaitement interpréter sa fin. En réaction à ma menace, elle tente de se détacher d'un mouvement de tête vers l'arrière, en vain.

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Oxygène
عاطفيةDepuis sa naissance, Louisa subit les violences de son père, un mafieux en quête de pouvoir. Séquestrée dans sa maison située en Andalousie, elle garde espoir de pouvoir réaliser son rêve le plus cher : quitter cette vie misérable. Toutefois, Louis...