Chapitre 7

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LOUISA

Ma tête tourne, mon corps est engourdi et j'ai la gorge sèche. Je suis trop épuisée pour ouvrir les yeux. Mes paupières sont lourdes, mon esprit est embrumé. Mes pieds nus sont en contact avec le sol glacé. Un frisson me parcourt l'épine dorsale, j'ai froid.
Où sont mes escarpins ?

L'atmosphère est humide. Ma peau est si moite que ma robe me colle à la peau.

Je veux replacer une mèche de cheveux qui me colle sur le front mais mes mains sont bloquées. Mes poignets sont ligotés aux accoudoirs d'une chaise. Les liens sont si serrés que les battements rapides de mon cœur résonnent dans tout mon corps. Je suis incapable de bouger.
Que m'arrive-t-il ? Où suis-je ?

Mes oreilles sifflent mais cela ne m'empêche pas d'entendre le grincement d'une porte. Je sens la présence d'une personne, ses pas retentissent dans la pièce.
Qui est-ce ?

Le silence assourdissant me rend anxieuse.
Inspire, expire.

Il est difficile pour moi de me calmer, je crains qu'une crise d'angoisse ne se déclenche.
Concentre-toi sur ta respiration.
Je prends une grande inspiration tout en veillant à rester discrète. Je n'ai pas la force d'affronter mon bourreau vu l'état dans lequel je suis.

Des doigts me replacent les cheveux décoiffés qui me gênent. Mon cœur fait un bond, j'essaie péniblement de rester impassible. Ce toucher est surprenant car il est doux et fort à la fois.

– Je t'ai mis une sacrée dose de somnifères. Ce n'était pas nécessaire vu ton petit corps.

Cette voix. Puissante et dominatrice. Je la reconnais.

Cette découverte me procure un électrochoc dans toutes mes terminaisons nerveuses, ce qui n'aide pas les battements de mon cœur à ralentir. C'est l'homme au nœud papillon qui se tient là, face à moi.
Est-ce mon kidnappeur ? Pourquoi ? Pourquoi moi ?

Du dos de son index, il me caresse lentement la joue, les lèvres, puis descend sur mon menton. Ce contact aurait pu être agréable dans d'autres circonstances, mais là, c'est tout l'inverse que j'éprouve. Je feins de reprendre connaissance en gémissant pour qu'il arrête son geste. Ce qu'il fait.

Au même moment, je perçois d'autres pas qui se rapprochent de moi.

– Elle est encore dans les vapes ?

Je reconnais immédiatement la voix du deuxième homme. C'est celui qui a menacé de me tuer lors de l'enlèvement.

– Elle commence à reprendre ses esprits. Je vais rester ici à attendre qu'elle se réveille. Tu peux aller te coucher, répond l'homme dangereux qui m'a pourtant attirée au début de cette soirée.

L'homme qui vient d'arriver repart aussitôt en claquant la lourde porte derrière lui. Surprise, je ne contrôle pas mon sursaut, priant pour qu'il ne l'ait pas aperçu. Je me retrouve une nouvelle fois seule avec lui.

Ma nuque est douloureuse à force d'avoir la tête penchée en avant, telle une fleur fanée. J'effectue des demi-cercles pour m'étirer, mes mouvements sont mous puisque mon corps est toujours endolori.

– Je sais que tu es réveillée princesa creída, gronde-t-il.

Même si j'avais immédiatement reconnu sa voix, le surnom utilisé me confirme que c'est bien lui.

J'hésite un instant à lui répondre puis prends mon courage à deux mains pour l'affronter.

Je ne peux affirmer que je suis une femme forte. Toutefois, à cet instant, je n'ai pas d'autre choix que de l'être.
Malgré mon esprit embrumé, je purge donc le peu d'énergie qu'il me reste pour ouvrir les yeux et plonger mon regard dans le sien.

OxygèneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant