Comparé à la veille, le ciel était vide de tout nuage quand le soleil se leva sur les hauts plateaux, illuminant la ville garnison d'Orban et marquant le début de l'agitation habituelle de la cité. La grande herse fut levée, les échoppes et magasin ouvrirent, les tavernes chassèrent les derniers soulards qui avaient dormi sous les tables, les travaux reprirent et notre duo se réveilla illuminé par le soleil qui perçait par la fenêtre orientée plein Est.
Anathos n'avait pas aussi bien dormi depuis très longtemps et Philo non plus. Cette dernière s'attendait à un lit dur, plus spartiate et militaire mais au contraire le confort était au rendez-vous. Après que cette dernière se soit habillée elle suivit Anathos jusqu'au mess des officiers où il salua le garde en poste qui le reconnu avec une joie non dissimulée. Une poignée de main franche et ils entrèrent dans le réfectoire qui était occupé par des officiers de nombreuses divisions différentes aussi bien des magiciens, des ouvriers, des officiers de divisions de soldats du rang ou des compagnies de logistique.
Anathos alla récupérer un plateau de bois, une écuelle, un gobelet de métal cabossé et rayé ainsi des couverts, vite imité par Philo . Le jeune homme regarda le cuisinier dans les yeux et ce qui mit quelques secondes à le reconnaître en plissant ses yeux vert surmontés par de gros sourcils noirs.
- La p'tite mascotte! Par mon chaudron t'a poussé! Visiblement tu as bien mangé chez les magiciens!
- Salut Léo! Et oui c'était délicieux mais rien de comparable à ta cuisine! Rien n'égale les plats que tu prépare.
- P'tit flatteur, rit-il.
- Hey! C'est pas pour rien que j'essayais de passer dans ton dos pour piquer du rab!
- Et t'a pas réussi une seule fois!
Anathos se retint de lui dire qu'il avait réussi et il fut servit avec une double portion ainsi que Philo quand il dit au cuisinier qu'elle était avec lui. Elle fut étudiée quelques secondes par le bonhomme avant qu'il ne lance un regard complice à Anathos.
- Je dois sortir des bougies pour un petit déjeuner romantique? plaisanta-t-il.
- Tu va pas t'y mettre aussi?!
- Je faisais que proposer, dit il en riant toujours et en servant un officier qui venaient déjeuner.
Leurs éclats de voix attirèrent l'attention des personnes présentes. Si les jeunes officiers ne reconnurent pas le jeune mage les autres vinrent immédiatement à leur rencontre pour saluer Anathos, lui dire qu'il avait beaucoup grandit, qu'il avait pas changé et Anathos les saluait tous par leur nom. Il n'en avait pas oublié un seul.
Quand la cohue se finit enfin et qu'ils purent s'asseoir pour manger ils se mirent à discuter tranquillement.
- Tu mentais pas en disant qu'ils te connaissaient tous.
- Bien sûr! Comme je t'ai raconté mon père ne pouvait s'occuper de moi après ma naissance. Et il était trop terrifié à l'idée de me confier a une nourrice ou autre. N'ayant aucune autre famille que l'armée...il a créé une corvée spéciale pour s'occuper de moi, me nourrir, me laver, jouer avec moi et me surveiller.
Philo émit un petit rire en imaginant le colosse de la veille s'occuper d'un petit bébé qui faisait surement la taille d'un de ses doigts ou le cuisinier changer une couche avec ses mains couvertes de cicatrices.
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La Légende des Ténèbres, Tome 1 : Le retour du Chaos
FantasiaDans un monde fantastique peuplé d'elfes, de nains, d'humains et de démons une ancienne prophétie fait mention du Kralaï qui sauvera le monde ou le conduira à la destruction. On ne sait d'où vient cette prophétie, on ne sait qui l'a transmise pour...