Chapitre 28

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Alors que nos héros traversaient la Forêt d'Emeraude et que de sombres desseins prenaient forme dans les Limbes, une silhouette sombre marchait dans les rues de Stratholme, portant dans son dos un lourd paquet qui ne semblait pas le ralentir le moins du monde. La pluie battante rendait les pavés glissant pour cet être dont la cargaisons valait pour lui tout l'or du monde. 

Son visage caché par une capuche il avançait résolument, passant et repassant dans les rues, ruelles, places et arrières cours. Il s'assurait ainsi de ne pas être suivi et qu'on ne l'interroge pas sur sa cargaison. Précaution peut-être inutile étant donné que les rues de la ville étaient déserte à cette heure-ci et à fortiori sous cette pluie abondante de fin de Printemps.  Soudain il s'engagea dans une ruelle et passa une porte de fer usée par le temps mais toujours solide sur ses gonds. Il referma la porte derrière lui en vitesse et son apparence changea pour un humain émacié et pâle comme la mort en se secouant pour s'égoutter au mieux. 


- Je suis revenu mon Roi. Navré de vous avoir fait attendre seul si longtemps.


Il s'approcha de l'âtre noirci d'une cheminée dans laquelle il alluma un feu qui se mit à crépiter, projetant une lueur chaude dans la pièce permettant de mettre au jour des meubles très anciens en bois précieux, couvert de gravure et de dorures ainsi que des tableaux représentant des hommes et des femmes. Le dénominateur commun était que tous étaient couvert d'une couche de poussière importante à faire s'arracher les cheveux de n'importe quel domestique digne de ce nom.

L'homme se chauffa les mains au dessus du feu un moment avant de se défaire de sa cape détrempée et de la suspendre à un crochet au mur. Tobias Makabi s'étira, faisant craquer ses articulations et poussant un grognement de douleur, et se rapprocha de la grande table qui trônait au milieu de la salle. Couverte elle aussi de poussière elle arborait de nombreux symboles inconnu pour la majorité des gens mais qui terrifierait n'importe quel mage un peu connaisseur sur les Ténèbres. Ce qui marquait le plus était ce qui reposait sur un coussin, propre lui, noir et or : une tête. Etrangement aucune goutte de sang ne coulait ni de sa bouche ni de la base de son cou tranché net. Cette tête était bien consciente et regardait Makabi de ses yeux gris en arborant un léger sourire.


- L'essentiel c'est que tu sois de retour mon ami, dit il d'une voix paradoxalement douce compte tenu de son état, et puis quelques semaines ne sont rien après avoir passé une éternité enfermé dans l'obscurité.


Makabi eût un sourire désolé, il s'en voulait toujours de ne pas avoir été là pour empêcher ce Roi de subir ce qu'il avait subit par cet imposteur et les traîtres l'accompagnant. Il posa le lourd paquet qu'il portait sur la table avec autant de délicatesse qu'il pu avant de dénouer le nœud qui le maintenait fermé et de sortir lentement les objets empaquetés dans des bandes de lins dont certaines étaient rougit par un sang frais.


- Ce n'est pas tout les morceaux, il me manque les deux plus importants mais avec ça vous ne serez plus aussi...diminué.


Les yeux de la tête s'illuminèrent lorsque Makabi défit les bandes de lins pour dévoiler un bras, deux jambes et un torse. Ce dernier eu un petit sourire et s'attela à la tache de relier les membres au torse avec la plus grande application sous le regard pointilleux de la tête qui le laissa à sa concentration. Il remarqua tout de même quelque chose : les vêtements de Makabi se couvraient de sang petit à petit. Non pas celui du corps qu'il reconstituait mais le siens.

La Légende des Ténèbres, Tome 1 : Le retour du ChaosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant