Sans toi

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Thaïs dormait, son souffle était lent, se calant sur celui de Léon, lui bien réveillé. Le français tournait et retournait le récit de la suédoise dans sa tête, sans vraiment comprendre ce qui avait pris à Alda de la harcelé ainsi. Mais surtout, il culpabilisait, tout cela lui était arrivé à cause de lui, par sa faute elle avait souffert et ça, il ne se le pardonnerait jamais. Les deux jeunes gens avaient discuté, toute la soirée et une partie de la nuit, ils s'étaient raconté leurs histoires respectives, leurs enfances baignées dans la natation, la tete de Thaïs sur l'epaule de Léon. La jeune fille avait finit par s'endormir et le français n'osait pas la déranger. A vrai dire, il n'était pas pressé de quitter la suédoise, aucun n'avait une course le lendemain, ni aucun autres jours d'ailleurs. 

- Pousse toi, Rhéa, marmonna Thaïs, se roulant de l'autre côté du canapé.

Léon profita de ce geste pour s'éclipser, doucement pour ne pas réveiller la suédoise. À peine eu t il mit un orteille hors de la chambre, qu'il tomba nez à nez avec Rhéa et Carson  qui chuchotement furieusement leurs questions.

- Chut, susura Léon, mi agressé, mi amusé. Non, il ne s'est rien passer et non, on ne sort pas ensemble.

Rhéa soupira, désespérée par sa sœur et son incapacité à se décidé, Carson se demandait comment pouvait on aimer une des sœur et pas l'autres, sous l'œil noir de Rhéa. Tout en soupirant, chaqu'un regagnit sa chambre. 

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Thaïs reflechisait, sourcils froncés, les bras enroulés autour des genoux, comme lorsqu'un problème mathématique lui posait problème. Et justement, elle en avait,  des problèmes. Et pas des petits, elle se brulait les neurones depuis bien une demie heure, sans trouver une solution valable, c'est à dire tout expliquer sans froisser personne et, si possible, garder une bonne relation avec le principal concerné. Comment dire ceci tout en omettant cela? Dire la vérité pure et dure, avec toute la lâcheté qu'elle comprenait? Ou simplement l'ignorer? Mais, aucunes solutions ne lui convenait.

Non, elle allait laissé les championnats passer, ne pas faire de vagues, gagner les relais avec sa sœur, Linnus et Edvin. Elle expliquerait le pourquoi du comment au français plus tard. Ça faisait plus fois qu'elle devrait lui expliquer quelque chose, cela ne la réjouissait pas vraiment, expliquer les chose gentillement sans se laisser submerger par ses propres émotions et celle des autres n'était pas sa tasse de thé.

- Thaïs!! hurla Rhéa derrière la porte. Tu comptes sortir ou non?

- J'arrive! Trentes secondes! lui repondit sa sœur, toujours plonger dans ses pensées. 

- Holà! Je connais cette tête, Thaïs, fais très attention à ce que tu vas faire! lui assène sèchement Rhéa, dès que ladite sœur sortit.

- Commence pas, ça m'enchante autant que toi,  grinça Thaïs.

- Je te dis seulement de ne pas faire n'importe quoi que tu pourrais regretter plus tard.

- Je sais ce que je fais.

- Pas sûre.

Thaïs soupira. Sa sœur avait peut être raison mais elle s'était assez turlupinée pour être, à peut près, sûre d'elle. On ne lui donnait pas le choix. Sa vie et son intégrité en dépendait. Les deux folles furieuses l'avaient prévenue, avant de supprimer tout les messages pour que Thaïs n'ai aucune preuve contre elles. Tout se noyait, comme aimait dire Linnus quand ça n'allait pas. Rhéa, qui était d'une perspicacité à toute épreuve avec sa sœur, semblait désespérée par le comportement de Thaïs. Et il y avait de quoi.

- Bon, après tout, c'est ton problème pas le mien. Ne viens pas pleurer quand Léon te snoberas.

- J'm'en fiche. Il fait ce qu'il veut, je tiens à la vie, je veux pas mourir en voyant la sale gueule de Alda.

- Vocabulaire ! 

- Je vais peut-être crever, Rhéa!

- Bah soit polie au moins, et explique bien à Léon!

Les prises de bec entre les jumelles s'étaient quelque-chose, tout de même! La langue suédoise et ses intonations étranges à l'oreille rendait la chose presque comique. On aurait dit qu'elles discutaient meubles ikea, le ton un peu haut pour du mobilier. 

- Ah oui! Mais quelle bonne idée. Salut Léon, ça va? Comme Alda est complètement tarée et sait actuellement où est mon petit frère, je vais devoir t'ignorer. Mais t'inquiète, tout vas bien! susura Thaïs, la voix pleine de sarcasme.

- T'es pas douée, vas y plus doucement.

- Je ne lui dirais'rien, rien du tout. Juste que je ne l'aime pas. Un point c'est tout.

- Mais tu l'aimes! 

- Non! 

- Bien sur que si.

- Tu es Réha, je suis Thaïs, tu n'es pas dans ma tête, donc lâche moi! s'exaspera sa sœur.

- Ah, je me disais bien que je vous avez entendu! 

Les deux filles se retournèrent d'un même mouvement et Thaïs cru défaillir, devant le garçon, son projet de tout jetter à la figure de Léon lui sembla moins bon. Le courage qu'elle s'était promis lui fit défaut, tandisque sa sœur, ironique lui murmura:

- je confirme c'est pas mon problème, bon courage, ma chère Thaïs.

Finalement, partir en courant n'était pas si mal. Elle se planta devant le garçon, qui arborait toujours son indémodable sourire. Si elle allait très vite, elle pourrait le bousculer et rejoindre Rhéa, qui ne manquerait pas de se ficher d'elle. La meilleure option, la plus difficile également, était de tout lui expliquer, en oubliant malencontreusement de lui dire certains details. 

- Euh, Léon. fit la suédoise, hésitante. Tu es super...

- Je sens arriver le mais. rétorqua le français, en proie à l'incompréhension.

Allez, Thaïs, s'encouragea t elle mentalement, ça va allez! Ta vie et celle de Linnus en dépendent! Il suffit de lui dire, gentillement, sans pleurer de préférence. D'une façon ou d'une autre, elle passera pour une idiote, de son point de vue ou de celui de Léon, alors qu'importe. Autant sauter les deux pieds dans le plat, et pourquoi pas faire une bonne comme à la piscine. 

- On nenpeut pas continuer comme ça. murmura Thaïs

- Pardon?

- On ne...

- J'ai bien compris. Mais pourquoi ? 

- Parceque je ne t'aime pas.

Léon la regarda, sans la moindre émotion. Seul ses yeux trahissaient l'incompréhension qui l'habitait. 

- Je ne te suis pas, Thaïs, fit il, une douleur contenue dans la voix, avant de tourner les talons, la laissant seule.

Elle non plus ne se suivait pas. Pourquoi gâchent elle tout, tout le temps? Elle était un vrai prodigue de la natation, mais le sentimental était vide. Son cœur n'était sûrement qu'un boule de chair, froide sans aucune autres fonction que le vitale. Elle laissa les larmes coulées sur ses joues, croisant les yeux froids de Dorianne dan lesquels elle aperçut...de la compassion?

CouléesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant