Paris, Paris...

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- Rooh, c'est un truc de dingue ça! Il pleut! ronchonna Rhéa, le nez froncé, pliée en quatre devant son portable, scrutant avec grande attention la météo, heures par heures.

- On est à Paris, Rhéa. soupira Linnus.

- Merci, Lin, comme si ça ne faisait pas trois mois que Léon nous le rabachait. 

Thaïs sourit. Mais avec ce temps très pluvieux, Paris était une ville magnifique, du peu qu'elle avait vu. Toute la délégation suédoise se trouvait dans ce bus, tous discutaient gaiement, avec des gens dont ils ne connaissaient pas les noms quelques heures plus tôt. Ils étaient tout d'abord monter dans le bus, excités comme des enfants lors d'une sortie scolaire, et avaient tous dit ''bonjour monsieur'' dans un français approximatif et avec un accent encore plus déplorable que celui de Léon. Le chauffeur avait paru surpris au début mais avait fini par se détendre et même sourire face à cette bande de sportifs. 

- Pourquoi est-ce qu'on n'y va pas?? hurla une handballeuse, très vite rejoint par son équipe.

- Peut-être parce que on est  suédois et que notre pays commence par un S et donc on est a la fin de l'alphabet. À tout hasard, lui rétorqua Armand Duplantis.

- Ah ouais tient c'est logique.

Éclat de rire général. L'ambiance était bonne, contrairement à celle dans laquelle avait baigné Thaïs les deux dernières années. Et c'était tant mieux. Les JO représentaient le grand qu'elle essayait désespérément d'atteindre, rien ne pourrait l'empêcher d'y participer désormais. Elle était là, au top de sa forme, rien ne l'arreterait. Pas même le mauvais temps parisien. Son téléphone vibrait.

 Nouveau message du groupe ''les meilleurs nageurs du monde entier qui vont tout dégommer(surtout celui qui l'a créé, le fabuleux, le merveilleux 🌟 moi🌟)

Léon: le temps est pas top, mais c'est joli non?😁

Thaïs: c'est vrai, 😄

Rhéa: le temps est POURRI!!! Mais la toure Effeil est pas mal.😊

Léon: Hein? Rhéa trouve ça beau!! Jour a marqué sur une pierre blanche!!🤯

Rhéa: moins que Stockholm, n'empêche.🌟

Carson: vous saviez que George Lucas était américain ?

Thaïs: bah oui comme tout le monde.🙄

Carson: j'étais pas au courant.

Rhéa: non mais enfin!! Tu pensais qu'il venait d'où?😓

Carson: de Pologne.

Rhéa :😑😑😫🤦‍♀️🤦‍♀️

Léon: 🤣🤣je suis officiellement mort de rire.

Carson: à cool tu me laisse les podiums libres! Thank you mec!!

Thaïs: Tu sais où est ce que c est au moins la Pologne ?

Carson: bah oui, en Asir.

Léon: cas désespéré..🤣🤣

Devant Thaïs, Rhéa se mit à rire, avant de tousser en s'arrachant les poumons au passage, ce qui fit redoubler l'hilarité de sa sœur. Apres avoir, selon ses mots, frôlé la mort, Rhéa se retourna, les larmes aux yeux d'avoir autant toussé et marmonna, d'une voix chevrotante:

- Et bah, oui merci je vais bien. 

- Mais de rien! rigola Thaïs.

- C'est un complot, avec Carson, c'est ça? Vous voulez éliminer vos principaux concurrents? Et bah c'est loupé, ma chère!!

- Mince, me voilà découverte! pouffa sa sœur. 

Elles se regardèrent un long moment, avant d'exploser de rire. Elle ne saurait pas dire quels sentiments l'habitait dans l'instant T. Mais ils n'étaient pas de ceux qui l'avaient accompagné durant les derniers mois. Ils étaient bien différents. L'essentiel était là, les JO, sa sœur, ses amis, Léon. Plus rien ne pourrait l'arrêter, elle nageait, jusqu'au bout, aussi loin que le temps lui permettrait. Son téléphone vibra de nouveau.

Inconnue: Bonne chance Thaïs.

Ce numéro vous à bloqué.

Ainsi tout était fini. C'etait donc comme ça que s'achevait cette histoire. Apres des menaces et des coups, la fin c'était faite attendre, mais elle était là. Enfin. Pas trop tôt aurait aimer dire Thaïs. Mais, sans cette histoire, jamais elle n'aurait resouder ces liens, ceux qui s'unissaient à Rhéa, sa sœur, à Carson, son ami. Et à Léon. Le plus beau garçon qu'elle ai connu, le plus gentil, le plus attentionné de tous. Sa réflexion, très philosophiquement d'ailleurs, son prof de philo aurait été content, fut momentanément interrompu par le chauffeur, qui s'appelait Romain, soit dit en passant, qui se retourna avec un grand sourire et leur lança un:

- Terminus, tout le monde descend! emprit d'une grande gentillesse.

Tout les athlètes de ladélégation suédoise bondirent de leurs sièges respectifs et, comme des lycéens, se bousclèrent pour descendre du bus, tout en souhaitant, dans un fran toujours aussi bancal, ''une bonne journée et merci pour le trajet''. Il leur rendit leurs salutations, visiblement soulagés d'être tombé sur cette délégation, qui s'apparentait plus à des gamins qu'à des athlètes olympiques.

- Mais quel temps de chiottes!! 

Cette exclamation, contrairement à la première fois, venait d'un grand brun, qui faisait la moue.

- Saute, Armand, dit nous ce que tu vois. rigola une handballeuse.

- Je te remercie mais elle est où la perche?

- Aucune idée. Ça, c'est ton taff pas le mien.

- Sinon, les jumelles peuvent nager voire plus loin. lança une autre, à la cantonnade.

- On fait du grand bassin, pas de la pataugeoire à moitié pleine. grommelle Rhéa 

Leur conversation, ô combien constructive, fut interrompu, décidément aujourd'hui tout le monde leur coupait la parole, par l'homme le plus couvert de toute l'histoire de l'humanité contre la pluie, son gilet jaune fluo semblait le comprimé et ses coutures tenaient par miracle les unes au autres.  

- Vous êtes les suédois?

- Nan, les Norvégiens!

- Ah d'accord.

Éclats de rire général. Il est important de préciser qu'ils était vêtu de jaune et bleu avec des petits drapeaux dans les mains. La joyeuse troupe se devra, bien difficilement, sur le bateau mouche, qui portait la gigantesque inscription ''delegation suedoise''. Lorsqu'ils furent tous montés, le bateau démarra, entamant sa lente montée du fleuve que les fran appellent la Seine. 

C etait beau, même magnifique, coloré. Tout ce qu'aimait Thaïs, les  jeux olympiques commenceraient réellement pour elle seulement dans plusieurs jours et elle avait hâte. Hate d'en découdre, hâte de nager, entourée des plus grands et des plus grandes de son sport, se faire sa place. Elle la méritait, il ne lui restait qu'à le prouver. Et elle le ferait sans mal. 

Thaïs laissa son esprit divaguer, au grès des gouttes et du fleuve, elle y réfléchirait le temps venu.

CouléesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant