Coloc d'un soir

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Thaïs attendait, face à une porte. Ce n'était qu'après avoir poiroter durant 3 heures que la jeune femme se rendit compte qu'elle rêvait. Pourquoi était elle devant une porte? Mystère. Sixten, passionnée de divination et de tout ces trucs que Thaïs trouvait complètement absurdes, lui aurait sûrement dit quelque-chose comme "ça signifie que tu dois trouver les clés mais Venus est en fase ascendante vierge, ça sera difficile" suivi d'un proverbe tel "un seul être vous manque et tout est dépeuplé". 

Un bruit énorme retentit soudain, tirant la suédoise de ses réflexions intenses à propos de porte. Note à elle même, ça faisait longtemps tiens, chercher la signification des rêves de porte. Les yeux à demi ouvert, Thaïs vit une Alda beaucoup plus grande et musclée que d'habitude, les cheveux teints en blond et frisés, se jetter sur le lit qui jouxtait au sien, oreiller et couette en main. 

- Thaïs, je hais ta coloc....

- Alda, ta gueule, il est 2 heures du mat', tu t'insultes toi même, je préfère encore tes délires de Léon. grommela la jeune femme, ayant rémi la tête dans l'oreiller.

- C'est Léon, pas Alda.

- Hein? s'étrangla t elle.

- À ton avis....

- Mais putain Léon, qu'est ce que tu fous là!? susura Thaïs, cette fois ci bien réveillée.

- Je te l'ai dis. lui répondit le garçon, tête dans l'oreiller.

- Oh, mais oui bien sur! Suis je bête! Ce n'est pas comme si Môsieur ne m'adressait pas la parole depuis deux mois parceque Môsieur est blessé dans son amour propre! Donc, vire tes fesses de MA chambre et va faire mumuse avec Candice et Alda.

- Crois moi, ça âme ravie autant que toi de dormir avec l'autres. Mais le fait est que je ne peux pas allé dans ma chambre, lui retorqua le français, qui préférait se mettre sur le dos. TA colocataire, cette folle casseuse de crâne, et MON colocataire font une partie de domino.

- Casseuse de crâne.

- C'est pas parceque je ne te parles plus que je ne te crois plus.

- Super, siffla Thaïs, ironique, ça me fait une belle jambe! Toute l'université me déteste! Et puis d'abord, personne ne joue aux dominos à 2 heures du matin.

- Mais ils ne jouent pas aux dominos..soupira Léon, désespéré.

- Faut savoir!

- Non mais Rhéa av...

- Tais toi, je dors!

- Non mais quelle gamine!

Thaïs se releva d'un coup et lui abatit son oreiller sur la figure, un peu mollement, mais elle savait d'expérience que c'était le seul moyen de faire taire un bavard nocturne. Elle cru apercevoir un bref sourire sur le visage de Léon, qui semblait retourna, se taisant enfin, pour le plus grand plaisir des oreilles de Thaïs. Elle se recoucha, bien décidée à finir cette nuit qu'avait interrompu cet énergumène blond. Mais maintenant, elle était bien réveillée, ses yeux refusaient de se clore et lorsqu'elle battait des paupières, le visage et le sourire de Léon était gravé sur ses iris, marques indelebiles. 

- Tu l'aimes bien Lars? lui demanda brusquement le français.

- Bah, c'est mon pote, begeilla Thaïs, prise au dépourvue. Comment tu le connais d'ailleurs?

- T'inquiète.

- Ne me dis pas que tu crois Dorianne? s'insurgea la suédoise. Et puis tu sais quoi? C'est mon ex, voilà! lui asséna t elle finalement, tout en pensant un " bim dans les dents" qu'elle reservait d'ordinaire à son frère.

Léon n'eut aucune reaction, hormis un petit tresaillement, mais c'était sûrement l'imagination de Thaïs qui lui jouait des tours.

- Hmm. Et tu le connais depuis combien de temps?

- Mais je t'en pose moi des questions! T'as eu des ex toi? Elles s'appelaient comment? C'est qui qui a rompu?

- Qui est ce qui, pas qui qui!

- Elles étaient jolies? 

- Léa, Julia, Nina.

- Ah, fit Thaïs, faisant une petite moue boudeuse.

- Je plaisante, il y avait aussi Coralie, Mia et Viviane. marmonna Léon, très sérieux.

- Franchement les noms... 

- Rooh, t'es jalouse?

- Je les plains, au contraire! Si Alda était là, elles n'ont pas du faire longs feu.

- Alda est mon ex.

- Hein?! Mais quoi? hurla a moitié Thaïs, se rendant compte trop tard que les murs étaient aussi fins que des feuilles.

Léon, lui, s'etranglait de rire. Il mourrait, décidait, devant la tête de six pieds de long que tirait son interlocutrice. Il était pris d'un véritable fou rire, qui le secouait violement. Au bout de plusieurs minutes, il finit par se calmer, les yeux remplis de larmes de rire.

- C'est vraiment ton ex? demanda la suédoise  d'une petite voix.

- Si ça l'était vraiment, ça te dérangerait?

- Je me dirais que tu es aussi sain d'esprit qu'elle.

- Je sais pas trop comment je dois le prendre.

- Mal. Elle est complètement tarée.

- Je suis d'accord.

Il y eu un long blanc, aucun des deux n'osaient le briser. Tout deux pensaient à ces dernières semaines, au silence qu'ils avaient respecté et que, d'une simple plaisanterie douteuse, ils avaient abrégé. Au fond d'elle même, Thaïs était soulagée, elle appréciait beaucoup Léon, peut-être plus qu'elle ne se l'avouait, elle avait peur d'avoir définitivement perdue cette relation qui s'était établie entre eux. 

- Du coup, Lars?

- Je le connais depuis que je suis toute petite, je ne suis même pas sûre d'avoir déjà eu des sentiments pour lui. Je l'aime beaucoup, mais pas comme ça. C'est un de mes meilleurs amis, je l'ai toujours considéré comme ça. 

- Et comment vous avez commencer à sortir ensemble? continua doucement le français.

- Il m'à dit qu'il m'aimait, je n'ai jamais été à l'aise avec les sentiments, je lui ai simplement répondu que moi aussi. Mais il n'y a jamais eu de baiser ou quoi que se soit. Pour lui, on était ensemble, pour moi, tout était normale.

- Et comment vous vous êtes...quittez?

- Je préfère ne pas en parler. dit, un peu sèchement, Thaïs.

- Comme tu veux. C'est bien là nuit, n'empêche, c'est calme, silencieux, aucune folle à l'horizon.

- Sauf quand tu dors avec elle. 

- Sauf quand tu dors avec elle. confirma Léon. 

Il sembla à la suédoise que le jeune homme avait des mots aux bouts des lèvres, qu'il n'osait dire.

- Thaïs, je respect totalement ta décision, mais sache seulement que je serais toujours là. Quoi qu'il arrive.

- Merci. Je confirme la nuit, c'est étrange.

Elle sentit Léon sourire dans son dos, elle ferme les yeux, se laissant emporter par un sommeil, calme, les paupières enfin débarrasser du visage du garçon.


CouléesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant