ASU

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"ça va bien se passer" se répéta Thaïs pour la énième fois, depuis que le taxi l'avait déposer devant la gigantesque façade de l'université de ASU. À vrai dire, le conducteur en question l'avait plutôt jetée de la voiture, sans ménagement pour sa pauvre valise, déjà bien usée par les voyage entre les États-Unis et la Suède. Note à elle même, s'en racheter une nouvelle dès que l'occasion se présenterait. Ce qui n'était pas prêt d'arriver, puisqu'elle n'arrivait pas à entrer. Fichue porte! Elle avait beau tirer, rien n'y faisait, la porte devait lui en vouloir. Sûrement Rhéa lui avait donner un coup et elle l'a prenait pour sa sœur. Si même une porte se trompait, elle n'était vraiment pas sortit de l'auberge. Son record de Suède avait été enregistré au nom de sa sœur et il avait fallu toute la fédération de natation suédoise pour que la faute soit corrigée. 

- La porte est dure à ouvrir, t'es pas la première à galèrer, lui dit une voix derrière elle.

"mais c'est quoi, cet accent de merde" pensa Thaïs, qui, il fallait le dire, se sentait un peu outrée d'être aider à ouvrir une simple porte. Bon, au moins, elle ne la prenait pas pour Réha, c'était déjà ça. La jeune fille se tourna vers son sauveur, un grand garçon aux bouclettes blondes, qui lui addressa un grand sourire, avant de mettre un coup de pied dans ladite porte et de la pousser violemment. Thaïs était désespérée, jamais elle n'aurait la force d'ouvrir cette porte, elle était championne de natation, pas de boxe! Seconde note à elle même, ça commençait à faire beaucoup à retenir en si peu de temps, toujours être avec le garçon quand elle voulait entrer. 

Une fois rentrée, Thaïs regarda autour d'elle. C'était grand, mais tout de même plus petit que la Floride. Enfin, le coach était sûrement mieux. 

- Et tu t'appelles comment? la questionna le garçon, toujours à ses côtés.

- Thaïs, lui repondit la jeune fille. Et toi?

- Léon, compléta le jeune homme, avec un grand sourire.

Français, se dit Thaïs. Ceci expliquait cela, les français n'étant pas réputés pour être de grand polyglotte, cela dit, Léon ne lui semblait pas particulièrement râleur ou mal poli. Juste très souriant. Elle n'avait rien de particulier contre les gens souriant, mais, d'expérience, elle savait qu'elles étaient capables de lui mettre un coups de couteau dans le dos, on ne savait pas ce qui se passait derrière la façade. Et c'est bien ça qui l'inquiétait. La première impression est toujours la bonne. 

- Ah, bah dit donc! On n'y aura pas cru! lança soudaine une voix, que la suédoise reconnu comme celle de sa sœur. Tu as trouvé de la bonne compagnie, dit moi. 

Thaïs lui jeta un regard assassin, même s'il fallait bien avouer que le français étais particulièrement mignon. Les deux filles se prirent mutuellement dans les bras, avant que Réha ne se recule et proclame:

- Thaïs Sjöström, bienvenue en Arizona!

- Vous êtes sœur? marmonna une autre voix, Thaïs commençait à sérieusement s'inquiéter pour sa santé mentale.

Un autre garçon, légèrement plus grand qu'elle se rapprocha, mains dans les poches, un grand sourire aux lèvres. Décidément, l'Arizona était un état plus joyeux que la Floride. Il les regarda d'un air étonner, passant de Réha à Thaïs et de Thaïs à Réha. 

- Je savais qu'il y avait de l'alcool dans ce truc, gemit le second arrivant. Je vois tout en double!

- Mais non, Carson, il n'y a pas d'alcool dans des œuf brouillés. Carson, voici Thaïs, ma sœur. Thaïs, Carson, Carson, Thaïs. Je ne te présente pas Léon, vous vous êtes déjà présenté à ce que je vois, fit Réha avec un clin d'œil à sa sœur, qui la fusilla une nouvelle fois du regard. 

- Bon, c'est pas tout mais on ne va pas rester planter là pendant 20 ans, non plus. Demain, 6 h à la piscine, gromela Léon.

6 heure, exulta intérieurement Thaïs. Oui, effectivement ça changeait de la Floride. Elle allait enfin pouvoir nager, pour de vrai, souffrir à l'entraînement et ça lui faisait un bien fou. Réha lui avait déjà fait part des techniques d'entraînements musclés de Bob Bowman, mais elle préférait se faire son propre avis sur la question. 

- Tu étais où avant? lui demanda ledit Carson. Et si c'est pas trop indiscret pourquoi tu as changer?

- J'étais en Floride, et disons que j'ai eu quelques problèmes avec les coach.

- Quels genres de problèmes? insista Carson.

- Si tu veux tout savoir, une fille m'à poussée "pour rire", je me suis cassée la cheville et ils m'ont obligé à nager. 

- Hein? Avec la cheville cassée? dit Léon, complètement estomacer.

Thaïs haussa les épaules, se rappelant la douleur fulgurante qui l'avait traverser durant cette course, ça avait été les 100 yards les plus longs de toute sa vie, elle hurlait intérieurement, allant le plus vite possible, il fallait juste que ça s'arrête. Après ça, zou, au bloc. Bien entendu, la Floride avait étouffer l'affaire, mais Thaïs, qui avait la rancune tenace, avait quitté l'école sans un mot pour ses coach. Tchao, bye bye, mauvaise route bande d'idiots! 

- Et oui, la Floride, ça a changer depuis Calleb Dressel. conclua t elle finalement. 

- La question est plus "pourquoi la fille l'a pousser", gromela Réha.

- Pour rire.

- Mais on apprend à 3 ans qu'on ne pousse pas à la piscine.

- Elle avait 3 ans d'age mental.

Les deux garçons regardaient la convention entre les deux sœurs d'un air on ne peut plus étonné, ce qui était tout à fait normal si on prend en compte le fait qu'elles discutaient en suédois, langue complexe aux sonorités étranges. Tout en continuant de faire semblant de se parler à propos de la fille au QI d'huîtres, les deux sœurs se livraient en réalité à un concours de blague, chose qu'elles faisaient souvent devant des non-suedois, ce qui pouvait se révéler très drôle puisque personne n'y comprenais rien et voire quelqu'un exploser de rire alors qu'elles sont sensés parlées compétition était quelques peut déroutant. Ce fut Réha qui perdit, comme très souvent car, comble de la malchance, même si elle faisait des blagues qui ferait se tordre de rire n'importe qui, Thaïs n'avait aucun second degré ,clair avantage dans un concours de blague. 

Quelques minutes plus tard, après que Thaïs eu récupéré les clés de sa chambre auprès d'une dame aimable comme une porte de prison, celle de Floride était nettement plus gentille, le petit groupe ainsi formé descendit dîner. La nouvelle arrivante eu l'impression de retourner au collège, le réfectoire était bruyant, rempli des bavardages des étudiants américains qui allaient devenir ses camarades. Une fille la scrutait, ou plutôt scrutait Léon, assist à ses côtés. Thaïs eu la désagréable impression qu'elles n'allaient pas devenir amie, ce qui, au fond, ne la dérangeait pas. Mais la fille en question semblait lui vouer une haine indescriptible. En Floride, on n'était pas si méfiant.

Après avoir mangé en bonne compagnie, Thaïs regagnit sa chambre et s'afalla sur son lit, très confortable. Bilan, elle entendait des voix, la porte ne s'ouvrait pas et, selon sa paranoïa, elle s'était déjà faite une ennemie. Finalement, la Floride, c'était pas si mal. Enfin, le coach serait sûrement plus compétent. Thaïs finit par s'assoupire, sans voire la fille aux cheveux noirs de la cantine la fixer au travers de la fenêtre.

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